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mardi 25 mars 2014

Dérèglement climatique : la catastrophe à venir

Climat: à Yokohama, les experts du Giec planchent sur l'état de la planète

Yokohama (Japon) - Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a commencé mardi à Yokohama, près de Tokyo, à plancher sur un rapport sur l'état climatique de la planète, document dont les conclusions s'annoncent pour le moins alarmistes.
«Cette réunion est d'une énorme importance. Ce rapport va élargir notre compréhension des questions liées à l'impact du changement climatique», a déclaré à l'ouverture des débats Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec depuis 2002.
Aggravation des évènements météorologiques extrêmes, déclin de la survie des espèces animales et végétales, rendements agricoles modifiés, évolution des maladies, déplacements de population: les conséquences à venir du changement climatique sont de nature à déstabiliser une grande partie des équilibres actuels, avertissent les scientifiques auteurs de ce rapport qui sera rendu public le 31 mars.
Le ministre japonais de l'environnement, Nobuteru Ishihara, a de son côté réaffirmé l'engagement du Japon dans la lutte contre le changement climatique.
Fin 2013, Tokyo avait annoncé abandonner son précédent objectif de réduction des gaz à effet de serre (GES) - moins 25% entre 1990 et 2020 - pour viser désormais une baisse de «3,8% entre 2005 et 2020», soit une augmentation de 3% par rapport à 1990, selon les calculs de l'administration nippone.
D'après une version non définitive du rapport de 29 pages du Giec, pour chaque degré Celsius supplémentaire, la disponibilité des ressources en eau potable se trouverait diminuée de 20% pour l'équivalent de 7% de la population mondiale.
Les risques d'inondations, notamment en Europe et en Asie, seraient sensiblement augmentés par les émissions de GES. La production de céréales (blé, riz et maïs) pourrait baisser de 2% par décennie, alors que la demande risque de s'élever de 14% d'ici à 2050.
La pauvreté, la migration et la faim qui résultent des catastrophes naturelles sont des facteurs de conflits, car ils attisent la concurrence sur fond de diminution de ressources, met en garde la version préliminaire du rapport.
Pour ce 2e tome, plus de 300 chercheurs ont compilé des milliers d'études, soumis leurs écrits aux commentaires de la communauté scientifique et proposé un document synthétique destiné aux responsables politiques.
Avant sa publication à Yokohama, cette synthèse appelée «résumé aux décideurs» devra être approuvée par 195 pays.
«Il est très important d'avoir cet accord sur le constat scientifique pour donner une chance à la négociation», expliquait récemment à l'AFP Sylvie Joussaume, climatologue au CNRS français et membre du Giec, groupe qui reçut le Prix Nobel de la Paix en 2007.
«Nous sommes à la croisée des chemins»
L'objectif de la communauté internationale est de parvenir, lors de la Conférence des Nations unies de 2015 à Paris, à un accord mondial et contraignant pour contenir le réchauffement à 2 degrés à l'horizon 2100, par rapport à l'ère pré-industrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques prévoient des conséquences dramatiques inévitables.
Cet objectif s'annonce très ardu: les émissions de GES - pour les trois-quarts dues aux énergies fossiles - continuent à augmenter alors qu'il faudrait qu'elles amorcent une décrue pour espérer ne pas dépasser les 2 degrés.
En marge de la réunion de Yokohama, l'organisation écologiste Greenpeace a lancé «un SOS»: «le changement climatique dévaste déjà des nations, détruit déjà des vies et fait déjà des milliards de dollars de dégâts».
«Cette crise ne connait pas de frontières. Nous sommes au bord de l'abîme climatique: chaque tonne de pétrole, de charbon ou de gaz extraite nous en rapproche davantage. Mais on peut s'en sortir. Les énergies renouvelables ont progressé plus vite qu'escompté et sont prêtes à concurrencer notre vieux et polluant système énergétique», estime Kaisa Kosonen, une activiste de Greenpeace International.
«Le message essentiel est: il faut choisir. Allons-nous continuer de voguer d'un désastre à l'autre, ou bien allons-nous prendre notre avenir en mains ? Nous sommes à la croisée des chemins et l'Histoire nous jugera sur les choix que nous allons faire maintenant», a-t-elle poursuivi.
Pour sa part l'organisation non-gouvernementale Oxfam a averti mardi que le changement climatique pourrait faire reculer le combat contre la faim dans le monde de «plusieurs décennies».
C'est «la plus grande menace qui pèse sur notre chance de gagner» ce combat, a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive d'Oxfam International.
MCD

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