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mercredi 29 février 2012

Fukushima ne s' arrètera pas ...

 Un an après Fukushima, la contamination est "chronique et pérenne"




PARIS - Un an après la catastrophe qui a touché la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, la contamination radioactive  n'a pas  décru mais elle est désormais "chronique et pérenne", a annoncé mardi l'Insitut de radioprotection et de sûreté nucléaire français (IRSN).
"Les rejets principaux se sont produits du 12 au 25 mars 2011, en une quinzaine d'épisodes dont les plus importants auraient eu lieu avant le 17 mars", résume l'IRSN dans son bilan.
Selon les estimations, encore provisoires, réalisées par l'Institut depuis la catastrophe, les rejets d'iodes radioactifs dans l'atmosphère ont atteint 408 millions de milliards de becquerels, un chiffre impressionnant mais qui reste  inférieur à celui de l'explosion de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.
Ces iodes ont une "période radioactive" très courte, autrement dit leur radioactivité décroît de moitié rapidement (de quelques heures à huit jours selon le type d'iode) et ils ont surtout représenté un risque pour l'environnement et la santé durant les premières semaines après l'accident.
Mais les trois réacteurs accidentés et les explosions d'hydrogène dans les bâtiments de la centrale ont aussi libéré de grandes quantités de césiums radioactifs, à la durée de vie beaucoup plus longue: 58 millions de milliards de becquerels (environ trois fois moins que pour Tchernobyl).
Contaminé pour 300 000 ans
Le césium 137 ayant une période radioactive de 30 ans, il reste aujourd'hui 98% de sa radioactivité initiale dans l'environnement, un taux qui sera encore de 81% en 2020, souligne Didier Champion, directeur de la crise à l'IRSN.
"La contamination initiale liée à l'accident  n'a  pas décru. . Aujourd'hui, et pour de nombreuses années, nous sommes dans un état de contamination chronique et pérenne de l'environnement", résume M. Champion.
"Il y a des risques d'exposition chronique, à des  doses certes mais qui peuvent s'accumuler au cours du temps si l'on n'y prend pas garde", ajoute-t-il, insistant sur la nécessité de suivre la contamination d'un certain nombre de denrées alimentaires (fruits, lait, champignons, gibiers, poissons).
Au total, sur environ 24.000 km2 du territoire japonais contaminés par le césium 137, seuls 600 km2 dépasseraient aujourd'hui le seuil des 600.000 becquerels par m2, estime l'IRSN.
"A niveau de contamination égal, les superficies concernées au Japon sont nettement inférieures à celles des territoires contaminés autour de Tchernobyl, ce qui s'explique notamment par le fait qu'une part importante des rejets (...) s'est dispersée au-dessus du Pacifique", selon ce bilan.
50 Millions de personnes contaminées
Il existe toutefois des terres contaminées en "taches de léopard" jusqu'à 250 km de distance de la centrale, avec des "points chauds" extrêmement localisés liés à l'accumulation de dépôts radioactifs par les pluies et le ruissellement.
Quant aux conséquences sanitaires, aucune mort directe de l'accident nucléaire n'a pour l'instant été signalée mais des millions de contaminés. De nombreuses incertitudes demeurent sur l'exposition terrible  des populations mais aussi sur les doses reçues par les employés de l'exploitant de la centrale, Tepco, et les secours présents sur place (pompiers, policiers, etc), déplore l'IRSN.
L'IRSN base son rapport sur les compte-rendus de ses équipes sur place et sur les données fournies par le Japon. On est encore loin de la vérité...

lundi 27 février 2012

Les paysans , premières victimes des fabriquants de pesticides...

Les victimes des pesticides manifestent au Salon de l'agriculture
Manifestation d'agriculteurs victimes des pesticides au Salon de l'agriculture, le 27 février 2012, autour de Paul François. DR

AGRICULTURE - Ce lundi matin, ils étaient réunis autour de Paul François pour dénoncer les ravages des pesticides sur la santé des agriculteurs...

Ils se nomment les «Phyto-victimes»: des agriculteurs et leurs familles ont manifesté ce lundi matin au Salon de l’agriculture pour dénoncer les méfaits des pesticides sur la santé des paysans. Autour de Paul François, premier en France à avoir remporté un procès contre le fabricant de produits phytosanitaires Monsanto, ils ont interpellé les représentants de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), «le lobby des fabricants de pesticides».

Une manifestation «électrochoc»

«Cette manifestation nous permet aujourd’hui de voir le prix payé par les travailleurs, en agriculture et dans d’autres secteurs, pour le recours en masse aux pesticides de synthèse depuis un demi siècle, déclare François Veillerette, porte-parole de l’association Générations Futures. En plein débat électoral, il doit servir d’électrochoc et faire prendre conscience à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle qu’une réduction rapide de l’utilisation et de la dangerosité des pesticides est désormais une priorité de santé publique. Nous attendons des engagements clairs des partis politiques là-dessus.»
Le WWF France a salué cette manifestation, estimant que «les agriculteurs sont victimes d’un système qu’il faut changer»: «Il est urgent de sortir de l’agriculture industrielle qui contamine gravement l’environnement, et particulièrement l’eau, est un échec sur le plan de l’emploi et de la vitalité des territoires , écrase les producteurs, amène des substances nocives jusque dans nos assiettes et, comble du cynisme, empoisonne des agriculteurs», déclare Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
La France reste à l’heure actuelle le plus gros utilisateur de pesticides en Europe, avec près de 80.000 tonnes de produits épandus chaque année dans les champs français. L’issue du procès de Paul François contre Monsanto pourrait encourager les paysans malades à entreprendre des actions en justice contre les firmes agrochimiques.

dimanche 19 février 2012

La fumée des incendies de forêt provoque la mort de 339 000 personnes par an selon les chercheurs


Incendies à Los Angeles, le 30 août 2009.
Incendies à Los Angeles, le 30 août 2009.AFP/JUSTIN SULLIVAN

La fumée des incendies de forêt et de brousse provoque 339 000 morts en moyenne par an dans le monde, selon une étude présentée samedi à une conférence scientifique, des experts prédisant un fort accroissement de ces feux dans l'avenir à cause du réchauffement climatique.

L'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-est ont été les plus touchées avec respectivement 157 000 et 110 000 décès, précise cette recherche parue dans la revue Environmental Health Perspectives.
Elle a été dévoilée à la conférence annuelle de la Société américaine pour l'avancement de la science (AAAS), qui a réuni ce week-end à Vancouver quelque 8 000 chercheurs dans toutes les disciplines.
"J'ai été surprise d'un bilan aussi lourd étant donné que l'exposition à la fumée de ces incendies est occasionnelle pour la plupart des gens", a déclaré dans une conférence de presse Fay Johnston, du Menzies Research Institute à l'Université de Tasmanie en Australie, principal auteur de cette étude.
Les auteurs ont surtout mesuré l'impact des particules inférieures à 2,5 micromètre formant une partie importante de la fumée de ces incendies. Ils ont utilisé les données fournies par des satellites pour rassembler des informations sur les zones affectées par les feux chaque année durant leur étude (1996-2006). Ces chercheurs se sont aussi appuyés sur des modèles informatiques et d'autres sources.
Ils ont également appliqué un modèle reconnu par l'Organisation Mondiale de la Santé pour déterminer la mortalité annuelle de toutes causes liée à la fumée dans les différentes régions du monde. L'accroissement de ces particules fines qui restent en suspension dans l'air plusieurs jours voire semaines peut ainsi affecter la qualité de l'air dans de vastes régions et pénètrent aussi à l'intérieur des habitations, a expliqué Michael Brauer, professeur de santé environnementale à l'Université de Colombie Britannique, auteur d'une autre communication présentée samedi.
Nombre d'études épidémiologistes montrent que ces particules jouent un rôle important dans une gamme étendue de problèmes cardiovasculaires et respiratoires nécessitant une hospitalisation, a-t-il précisé. Les auteurs de la recherche ont en outre montré la relation entre les variations climatiques, la fréquence de ces feux et la mortalité qui en résulte.
Durant les périodes où le courant marin chaud du Pacifique au large de l'Amérique du Sud, El Niño, est présent, le nombre annuel de décès liés à l'inhalation de fumée de feux de forêts ou de brousse atteignait 532 000, soit presque un doublement comparativement à la moyenne (339 000). El Niño accroît la sécheresse. Une année où un autre courant du Pacifique est actif, La Niña, qui est froid et provoque plus d'humidité, le nombre de morts attribués à la fumée de ces incendies a été nettement moindre avec 262 000 en moyenne.
Pour Mike Flanningan, professeur au département des ressources renouvelables de l'Université d'Alberta les incendies dévorent déjà de 350 à 400 millions d'hectares par an de végétation, soit la superficie de l'Inde. Avec un climat plus chaud, la végétation sera plus sèche, la foudre aussi plus fréquente, déclenchant plus de feux dans les tourbières, bien que l'Homme en soit le principal responsable. Ces incendies de la végétation contribuent également au réchauffement climatique en produisant de vastes quantités de gaz carbonique (CO2), principal gaz à effet de serre.

mercredi 15 février 2012

Monsanto comdamné...

LYON - Pour la première fois en France, Monsanto jugé responsable de l'intoxication d'un agriculteur

LYON - Le géant américain Monsanto a été jugé "responsable", lundi à Lyon, de l'intoxication à l'herbicide en 2004 d'un agriculteur français, ouvrant la voie à des dommages-intérêts, ce qui constitue une première en France.
"Monsanto est responsable du préjudice de Paul François suite à l'inhalation du produit Lasso", peut-on lire dans le jugement du tribunal de grande instance (TGI) de Lyon, consulté par l'AFP.
En conséquence, le tribunal "condamne Monsanto à indemniser entièrement Pierre François de son préjudice", précise le jugement du tribunal, qui confie une expertise médicale à un médecin de l'hôpital Rothschild à Paris.
Le 27 avril 2004, Paul François, un céréalier de Bernac (Charentes) aujourd'hui âgé de 47 ans et invalide, avait reçu au visage des vapeurs de Lasso, un puissant désherbant produit par le leader mondial de l'agrochimie, en ouvrant la cuve d'un pulvérisateur. Il avait été rapidement pris de nausées puis de troubles (bégaiement, vertiges, maux de tête, troubles musculaires...) l'obligeant à interrompre son activité pendant près d'un an.
En mai 2005, un an après avoir inhalé les vapeurs, des analyses relevaient dans son organisme des traces de monochlorobenzène, un solvant présent pour moitié dans le Lasso, au côté du principe actif, l'anachlore.
Trois ans plus tard, celui qui est devenu le porte-parole des victimes des pesticides obtenait en justice que ses troubles soient reconnus comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole. Il lançait alors une procédure en responsabilité civile contre Monsanto.
A l'audience devant la 4e chambre civile du TGI de Lyon, le 12 décembre 2011, son avocat, Me François Lafforgue, a reproché à Monsanto d'avoir "tout fait pour laisser le Lasso sur le marché" alors que sa dangerosité avait été établie dès les années 1980, d'où son interdiction au Canada, au Royaume-Uni et en Belgique. Ce n'est qu'en 2007 qu'il a été retiré du marché français.
Selon Me Lafforgue, Monsanto aurait aussi manqué à son "obligation d'information" en ne détaillant pas la composition du produit sur l'étiquette, et en n'avertissant pas des risques liés à l'inhalation, ni de l'obligation de porter un masque.
L'avocat de Monsanto, Me Jean-Philippe Delsart, met quant à lui en doute la réalité de l'intoxication, soulignant que les problèmes de santé ne sont apparus que plusieurs mois après.