DECOUVREZ NOTRE SITE

VENEZ NOUS RETROUVER SUR NOTRE SITE http://www.ecologieauquotidien.fr

lundi 31 mars 2014

Dérèglement climatique : vers une catastrophe annoncée...

Réchauffement: l'impact dans huit grandes régions du monde

Yokohama (Japon) - Le 2e volet du rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), publié lundi à Yokohama (Japon), recense dans chaque grandes régions des impacts du réchauffement, ainsi que les risques et les actions possibles.

1 - AFRIQUE

- Impacts constatés: recul des glaciers dans l'Est de l'Afrique, réchauffement des eaux de surface des Grands lacs.
-Risques: pression accrue sur les ressources en eau, réduction des rendements agricoles, modification de la géographie des maladies dues aux changements du régime des pluies et des températures.
- Actions: sécuriser les ressources en eau et en améliorer la gestion, utiliser des variétés plus tolérantes à la chaleur, améliorer l'accès à l'eau saine et la surveillance médicale.

2 - EUROPE

- Impacts constatés: recul des glaciers dans les Alpes, en Scandinavie et en Islande; floraison plus précoce des arbres; hausse des surfaces incendiées en Grèce et au Portugal; migration vers le nord du zooplancton, de poissons, d'oiseaux marins.
- Risques: inondations (aussi dues à l'urbanisation), restriction de l'usage de l'eau, rendements agricoles affectés par des chaleurs extrêmes en Europe du Sud, améliorés en Europe du Nord, effets des vagues de chaleur sur la santé, la productivité au travail et la qualité de l'air.
- Actions: prévention des inondations, stratégies et technologies plus économes en eau, adaptation des habitations, des lieux de travail et des infrastructures, amélioration de la gestion des incendies.

3 - ASIE

- Impacts constatés: dégradation du permafrost (terres gelées en permanence) en Sibérie, Asie centrale et sur le plateau tibétain, hausse du débit des rivières lié à la fonte des glaciers dans l'Himalaya et en Asie centrale; apparition d'arbustes dans la toundra sibérienne, déclin des massifs coralliens et des algues dans les eaux tropicales et sur les côtes du Japon
- Risques: inondations et dommages aux infrastructures et à l'habitat; mortalité causée par des chaleurs extrêmes; pénurie d'eau et de nourriture causée par la sécheresse dans certaines régions.
- Actions: planification urbaine, déplacement de certains habitats; réduire la vulnérabilité des infrastructures; végétaliser les villes contre la chaleur.

4 - OCEANIE

- Impacts constatés: baisse du débit des rivières dans le sud, recul des glaciers en Nouvelle-Zélande, déplacements et mutations génétiques de nombreuses espèces d'oiseaux et de plantes en Australie; aggravation du blanchiment de la Grande barrière de corail; maturation précoce des vignes.
- Risques: déclin de la ressource en eau dans le sud-est de l'Australie; dommages accrus dus à la montée du niveau des eaux et aux pluies intenses; risques locaux d'extinction d'espèces; modification des rendements agricoles.
- Actions: nécessité de réduire les facteurs non-climatiques (pollution, pêche, tourisme, etc.) en raison d'une adaptation limitée des écosystèmes; contrôle de l'affectation des terres, amélioration de la prévention des inondations.

5 - AMERIQUE DU NORD:

- Impacts constatés: recul des glaciers, baisse des réserves d'eau dans l'Ouest, migration de variétés de poissons vers le nord.
- Risques: pression accrue sur la ressource en eau; baisse des rendements agricoles dans certaines régions due à la réduction des précipitations, la hausse des températures et la multiplication des événements extrêmes; impacts sanitaires accrus des vagues de chaleur; atteintes aux infrastructures en hausse; aggravation des incendies
- Actions: mesures de prévention (feux interdits, introduction d'une végétation plus résistante), système de climatisation dans l'habitat résidentiel; système d'alerte sanitaire, centres de rafraichissement, actions pour verdir les habitats.

6 - AMERIQUE LATINE:

- Impacts constatés: recul des glaciers, hausse du débit des cours d'eau dépendants du Rio de La Plata, aggravation du blanchiment des coraux dans les Caraïbes
- Risques: pression accrue sur la ressource en eau dans les zones semi-arides ou dépendantes des glaciers, risques d'inondations dans les agglomérations dû à des précipitations extrêmes.
- Actions: améliorer l'affectation des terres et l'accès à l'eau; plan de prévention et de gestion des inondations, nouvelles semences plus adaptées au stress hydrique et au dioxyde de carbone.

7 - REGIONS POLAIRES:

- Impacts constatés: réduction de la banquise arctique, réduction du volume des glaciers arctiques; dégradation du permafrost, formation de nouveaux lacs, développement des arbustes, variété accrue d'espèces dans l'ouest de l'Antarctique, accroissement du trafic maritime dans le détroit de Béring
- Risques: réduction de l'habitat des ours polaires; déplacement de populations, arrivée d'espèces invasives, navigabilité accrue dans l'océan Arctique

8 - PETITES ILES:

- Impacts: montée des eaux.
- Risques: pertes de ressources, d'habitat et d'infrastructures dans les zones côtières et les basses terres dues aux inondations.
- Actions: restauration et entretien des paysages et écosystèmes côtiers; amélioration de la gestion des terres et des ressources d'eau; adaptation des modes de construction.

(Source: Résumé aux décideurs in «Changement climatique 2014: impacts, adaptation et vulnérabilité», GIEC 2014)

mardi 25 mars 2014

Dérèglement climatique : la catastrophe à venir

Climat: à Yokohama, les experts du Giec planchent sur l'état de la planète

Yokohama (Japon) - Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a commencé mardi à Yokohama, près de Tokyo, à plancher sur un rapport sur l'état climatique de la planète, document dont les conclusions s'annoncent pour le moins alarmistes.
«Cette réunion est d'une énorme importance. Ce rapport va élargir notre compréhension des questions liées à l'impact du changement climatique», a déclaré à l'ouverture des débats Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec depuis 2002.
Aggravation des évènements météorologiques extrêmes, déclin de la survie des espèces animales et végétales, rendements agricoles modifiés, évolution des maladies, déplacements de population: les conséquences à venir du changement climatique sont de nature à déstabiliser une grande partie des équilibres actuels, avertissent les scientifiques auteurs de ce rapport qui sera rendu public le 31 mars.
Le ministre japonais de l'environnement, Nobuteru Ishihara, a de son côté réaffirmé l'engagement du Japon dans la lutte contre le changement climatique.
Fin 2013, Tokyo avait annoncé abandonner son précédent objectif de réduction des gaz à effet de serre (GES) - moins 25% entre 1990 et 2020 - pour viser désormais une baisse de «3,8% entre 2005 et 2020», soit une augmentation de 3% par rapport à 1990, selon les calculs de l'administration nippone.
D'après une version non définitive du rapport de 29 pages du Giec, pour chaque degré Celsius supplémentaire, la disponibilité des ressources en eau potable se trouverait diminuée de 20% pour l'équivalent de 7% de la population mondiale.
Les risques d'inondations, notamment en Europe et en Asie, seraient sensiblement augmentés par les émissions de GES. La production de céréales (blé, riz et maïs) pourrait baisser de 2% par décennie, alors que la demande risque de s'élever de 14% d'ici à 2050.
La pauvreté, la migration et la faim qui résultent des catastrophes naturelles sont des facteurs de conflits, car ils attisent la concurrence sur fond de diminution de ressources, met en garde la version préliminaire du rapport.
Pour ce 2e tome, plus de 300 chercheurs ont compilé des milliers d'études, soumis leurs écrits aux commentaires de la communauté scientifique et proposé un document synthétique destiné aux responsables politiques.
Avant sa publication à Yokohama, cette synthèse appelée «résumé aux décideurs» devra être approuvée par 195 pays.
«Il est très important d'avoir cet accord sur le constat scientifique pour donner une chance à la négociation», expliquait récemment à l'AFP Sylvie Joussaume, climatologue au CNRS français et membre du Giec, groupe qui reçut le Prix Nobel de la Paix en 2007.
«Nous sommes à la croisée des chemins»
L'objectif de la communauté internationale est de parvenir, lors de la Conférence des Nations unies de 2015 à Paris, à un accord mondial et contraignant pour contenir le réchauffement à 2 degrés à l'horizon 2100, par rapport à l'ère pré-industrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques prévoient des conséquences dramatiques inévitables.
Cet objectif s'annonce très ardu: les émissions de GES - pour les trois-quarts dues aux énergies fossiles - continuent à augmenter alors qu'il faudrait qu'elles amorcent une décrue pour espérer ne pas dépasser les 2 degrés.
En marge de la réunion de Yokohama, l'organisation écologiste Greenpeace a lancé «un SOS»: «le changement climatique dévaste déjà des nations, détruit déjà des vies et fait déjà des milliards de dollars de dégâts».
«Cette crise ne connait pas de frontières. Nous sommes au bord de l'abîme climatique: chaque tonne de pétrole, de charbon ou de gaz extraite nous en rapproche davantage. Mais on peut s'en sortir. Les énergies renouvelables ont progressé plus vite qu'escompté et sont prêtes à concurrencer notre vieux et polluant système énergétique», estime Kaisa Kosonen, une activiste de Greenpeace International.
«Le message essentiel est: il faut choisir. Allons-nous continuer de voguer d'un désastre à l'autre, ou bien allons-nous prendre notre avenir en mains ? Nous sommes à la croisée des chemins et l'Histoire nous jugera sur les choix que nous allons faire maintenant», a-t-elle poursuivi.
Pour sa part l'organisation non-gouvernementale Oxfam a averti mardi que le changement climatique pourrait faire reculer le combat contre la faim dans le monde de «plusieurs décennies».
C'est «la plus grande menace qui pèse sur notre chance de gagner» ce combat, a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive d'Oxfam International.
MCD

vendredi 21 mars 2014

Moins 5,3 millons d' hectares de forêts par an...

La déforestation continue de gagner du terrain à l'échelle mondiale

L'Amérique du Sud et l'Afrique accusent les plus fortes pertes en terres boisées...

Les terres boisées continuent à régresser à l'échelle mondiale, l'Amérique du Sud et l'Afrique accusant les plus fortes pertes, a révélé l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) ce vendredi à l'occasion de la journée internationale des forêts.
«L'amélioration des données sur les ressources forestières est fondamentale pour freiner la déforestation illicite et la dégradation des forêts», précise dans un communiqué l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), dont le siège est à Rome. La nouvelle évaluation des changements intervenus dans les forêts de la planète montre le recul des utilisations de terres forestières entre 1990 et 2010.

Les superficies forestières ont diminué de quelque 5,3 millions d'hectares par an

«Si nous voulons sérieusement mettre fin à la déforestation, conformément à l'objectif de la FAO "Zéro déforestation illégale", il faudra impérativement partir d'informations et de données fiables», a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, cité dans le communiqué.
Selon cette étude -la première montrant l'évolution de l'utilisation des terres forestières au cours des 20 dernières années-, les superficies forestières ont diminué de quelque 5,3 millions d'hectares par an, ce qui correspond, pour la période 1990-2010, à une perte nette équivalant à près de 4 fois la taille de l'Italie ou une fois celle de la Colombie. Les conclusions d'une enquête mondiale de télédétection montrent que les superficies boisées totales en 2010 s'élèvent à 3,89 milliards d'hectares, soit 30% des terres émergées de la planète.

Différences considérables entre les régions

A l'échelle mondiale, la réduction brute d'utilisation des terres forestières causée par la déforestation et les catastrophes naturelles au cours de la période (15,5 millions d'hectares par an) a été partiellement compensée par des gains de superficies forestières obtenus grâce au boisement et à l'expansion des forêts naturelles (10,2 millions d'hectares par an).
Selon la FAO, des différences considérables existent entre les régions, sachant que les forêts du monde sont réparties ainsi: forêts tropicales (45% du total), boréales (31%), tempérées (16%) et subtropicales (8%). Ainsi, «les forêts tropicales ont diminué en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie, l'Amérique du Sud tropicale accusant la plus grosse perte en termes absolus, suivie de l'Afrique tropicale, tandis que l'Asie subtropicale et tempérée a affiché des gains de superficies boisées», souligne le communiqué.
Aux fins de cette enquête, la FAO a collaboré avec plus de 200 experts de 107 pays dans le cadre d'un partenariat entre la FAO, ses Etats membres et le Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR). 
MCD

lundi 17 mars 2014

Le maïs Monsanto transgénique interdit en France..

La France interdit la culture du maïs transgénique MON 810

OGM - Une proposition de loi interdisant la culture du maïs transgénique en France doit être débattue le 10 avril à l'Assemblée...

Le ministère de l'Agriculture a interdit samedi par un arrêté publié au Journal officiel la commercialisation, l'utilisation et la culture du maïs génétiquement modifié MON 810, produit par le groupe américain Monsanto.
«La commercialisation, l'utilisation et la culture des variétés de semences de maïs issues de la lignée de maïs génétiquement modifié MON 810 (...) sont interdites sur le territoire national jusqu'à l'adoption (...) d'une décision définitive» et des mesures communautaires, stipule l'arrêté.

«Le principe de précaution justifie l'adoption de mesures restrictives»

Une proposition de loi interdisant la culture du maïs transgénique en France doit être débattue le 10 avril à l'Assemblée. Mais le ministère de l'Agriculture a considéré qu'il y avait urgence, «eu égard à la proximité du début de la période de semis» à établir une interdiction d'ici là.
L'arrêté estime que «le principe de précaution justifie l'adoption de mesures restrictives».
«Au vu de données scientifiques fiables et de résultats très récents de la recherche internationale, la mise en culture de variétés de semences de maïs MON 810 sans mesures de gestion adéquates présenterait des risques graves pour l'environnement ainsi qu'un danger de propagation d'organismes nuisibles devenus résistants», indique le texte. Le Conseil d' État a annulé l' été dernier un arrêté d' interdiction datant de 2011 du MON 810 et dont le renouvellement d'autorisation est en cours d'examen par l'Union européenne. Les États de l'UE ont en effet la possibilité d'interdire sur leur territoire un OGM autorisé par l'Union européenne.
MCD

vendredi 14 mars 2014

Traiter la pollution atmosphèrique...

Pollution: EELV plaide à nouveau pour la circulation alternée

Europe Ecologie-Les Verts a salué vendredi la gratuité, même trop tardive à ses yeux, des transports  pour combattre la pollution de l'air, mais a demandé d'aller plus loin en instaurant la circulation alternée.
Dans un communiqué, le parti dirigé par Emmanuelle Cosse écrit: «alors que la France subit depuis plusieurs jours un épisode de pollution de l’air dramatique pour la santé, le gouvernement réagit enfin en prenant des mesures d’urgences. En Ile-de-France et d' autres Régions, la gratuité des transports vient d’être décidée jusqu’à dimanche soir».
Les écologistes «se félicitent de cette décision qu’ils appellent de leurs voeux depuis plusieurs jours», tout en regrettant «le trop long temps de réaction».
Ils «demandent la mise en place sans attendre de la circulation alternée».
«Le préfet est en mesure de l’appliquer depuis mercredi matin et rien ne peut justifier ces hésitations quand il s’agit d’un enjeu sanitaire d’aussi grande importance», argumente le parti écologiste.
Au-delà des mesures d’urgence, il prône «un changement de modèle de développement alliant baisse de la circulation avec un report vers les transports collectifs et l’engagement d’une conversion industrielle permettant de construire les véhicules propres de demain».
Le seuil d'alerte à la pollution aux particules, dépassé jeudi en plusieurs Région de France  pour la quatrième journée consécutive, devrait encore l'être vendredi, a indiqué l'association Airparif.
Un arrêté préfectoral du 27 octobre 2011 permet la mise en oeuvre de la circulation alternée en Ile-de-France dès lors que le seuil d'alerte est dépassé deux jours de suite, dans les épisodes de pollution au dioxyde d'azote ou aux particules fines, avait rappelé Christophe Najdovski à la mi-décembre, lors d'un précédent épisode de forte pollution aux particules.
MCD

mercredi 12 mars 2014

La nature a 4 milliards d' années d' expérience...

Quand les entreprises s'inspirent de la nature: le biomimétisme

Imiter les rapaces pour créer des avions plus économes ou les éponges calcaires pour produire du béton allégé et compostable: la recherche de modes de vie plus «soutenables» nécessite de s'inspirer toujours plus de la nature, «la plus belle entreprise ayant jamais existé», plaide le biologiste Gilles Boeuf.
Le biomimétisme, le nom donné à l'imitation de la nature, «n'est ni une technologie, ni une discipline scientifique, c'est une philosophie qui consiste à se dire que la plus belle entreprise ayant jamais existé, c'est le vivant», explique le président du Muséum national d'histoire naturelle.
Gilles Boeuf, l'un des meilleurs spécialistes français de la biodiversité, est à la tête du conseil scientifique du Ceebios, le premier site français de recherche et de développement économique consacré au biomimétisme attendu à partir de fin 2014 à Senlis (Oise) et au coeur d'une conférence ce jeudi à la Maison de la Chimie, à Paris.
«Le vivant a 3,85 milliards d'années et il a résolu énormément de questions liées à son existence et à sa survie. La nature est excellente parce qu'elle réagit toujours en optimisant, au coût énergétique le plus bas», souligne le chercheur.
Un exemple? Ces microalgues marines, les diatomées, qui secrètent du verre à seulement 20°C quand l'homme «ne sait le faire qu'à 1.000 degrés!»
«Dans cette philosophie, il faut beaucoup d'humilité et ne pas être arrogant en disant qu'on va tout créer», relève le professeur au Collège de France.
S'inspirer de la nature n'est pas nouveau: Léonard de Vinci le faisait déjà pour certaines de ses inventions et le pionnier de l'aviation Clément Ader a aussi imité les chauve-souris.
Dans la seconde partie du XXe siècle, on parle alors de «bionique», une science «qu'on imagine à l'époque très axée sur les matériaux et les technologies de transports» et sur les formes. Depuis les années 1990 et un livre fondateur de la scientifique américaine Janine Benyus, le terme de «biomimétisme» s'impose, même si Gilles Boeuf préfère, lui, celui de «bio-inspiration».
- Ventilation inspirée d'une termitière
Ce qui est nouveau, c'est peut-être l'intérêt de plus en plus marqué des entreprises.
Certaines, explique le chercheur, continuent à s'intéresser aux formes pour réduire la consommation d'énergie.
Des avions, par exemple, ont aujourd'hui le bout des ailes recourbées: une modification née de l'observation du vol de rapaces dans les Pyrénées qui permet un gain de 20% de consommation de kérosène, s'enthousiasme le chercheur.
Au Japon, des trains à grande vitesse Shinkansen ont été «non seulement inspirés de la forme du martin-pêcheur quand il pénètre dans l'eau mais ont, en plus, un revêtement inspiré des ailes de hibou pour ne pas faire de bruit».
D'autres industriels s'intéressent aux matériaux, poursuit Gilles Boeuf, en montrant l'échantillon de coque de bateau en fibres de lin posé sur son bureau situé au Jardin des plantes, à Paris.
«On peut par exemple aujourd'hui faire du béton inspiré du squelette des éponges calcaires, beaucoup plus léger, largement aussi résistant mais surtout compostable», décrit-il.
Mais la nature offre aussi des solutions pour dépolluer des sols comme le font certaines bactéries ou améliorer les bâtiments, comme pour cet immeuble à Harare, au Zimbabwe, dont la ventilation est inspirée de celle des... termitières.
«Je pense qu'on va encore trouver plein de choses», affirme Gilles Boeuf, soulignant que beaucoup de chercheurs «font déjà du biomimétisme sans le savoir», faute de relations fortes entre laboratoires, ingénieurs et entreprises.
D'où, selon le biologiste, l'intérêt du futur Ceebios, installé sur une ancienne caserne militaire à Senlis, qui aura pour objectif de «mettre en relation des PME et des grands groupes avec des ingénieurs et des chercheurs et de les faire - brainstormer -  ensemble pour sortir de nouveaux produits. Cela existe en Allemagne et aux Etats-Unis, pas en France.»
«On peut vivre mieux en consommant moins, et l'entreprise joue un rôle pour cela important», conclut le chercheur résolument «optimiste» sur l'avenir de la planète.
RencEcolQuot

mardi 11 mars 2014

A Fukushima rien n' est réglé...

La centrale de Fukushima est-elle encore dangereuse aujourd'hui?

Trois ans après la tsunami et l'accident nucléaire de Fukushima, la centrale n'est toujours pas sécurisée...

Une terrible catastrophe nucléaire évitée? Diificile à dire, même trois ans après le drame qui a fait 20.000 morts et laissé exsangue toute une région sinistrée avec plus de 200 000 déplacés. La centrale nucléaire accidentée de Fukushima est officiellement « sous contrôle », depuis décembre 2011, mais nombre de problèmes demeurent. Trois exactement après le désastre, voici le point sur la situation.
L'état des réacteurs et des piscines:
- Réacteurs 1 et 3: leurs bâtiments de protection ont été soufflés par des explosions d'hydrogène en mars 2011. Ces deux unités sont à présent continuellement refroidies mais nul ne sait où se trouve le combustible fondu.Une nouvelle catastrophe est possible.
Le réacteur 1 est recouvert d'une sorte de tente dure, le 3 est à ciel ouvert, mais les débris de ferraille accumulés au-dessus ont été retirés.
Les piscines de désactivation de ces réacteurs sont aussi refroidies avec une température maintenue entre 10 et 20°C. De la vapeur, radioactive, d'origine inconnue, s'échappe par intermittence du dessus du réacteur 3.
- Réacteur 2: surmonté d'un bâtiment "en apparence" quasi intact, c'est le réacteur qui a dégagé le plus d'éléments radioactifs dans l'environnement. Il est aussi continuellement refroidi mais l'état du combustible fondu est inconnu. La température de sa piscine de désactivation est maintenue à 10°C.
- Réacteur 4: à ciel ouvert pendant longtemps à cause d'explosions d'hydrogène qui ont soufflé son bâtiment, ce réacteur (qui était vide au moment du tsunami) est désormais en partie surmonté d'un "camouflage" sous lequel a été installé un dispositif de retrait des quelque 1.533 assemblages de combustible qui se trouvaient dans sa piscine de désactivation. Le vidage de ce bassin fragilisé a débuté en novembre et 462 assemblages ont déjà été extraits à la date du 9 mars.
Le début du retrait du combustible usé des autres piscines est programmé entre début 2015 et fin 2017.
Le problème de l'eau contaminée:
Quelque 436.000 mètres cubes d'eau sont stockés dans plus de 1.000 cuves et citernes de différents types et 70.000 dans les bâtiments et tranchées sous la centrale.
Cette eau doit être décontaminée avec un système appelé ALPS censé filtrer 60 éléments radioactifs, mais il n'est pas encore complètement fiable et sa capacité est de toute façon insuffisante. Une fois purifiée, il est fort possible que cette eau sera un jour rejetée en mer, même s'il y restera du tritium. Terrifiant.
Par ailleurs, des "tests" de mur de glace souterrain sont en cours pour bloquer le passage d'eau sous la centrale où elle est contaminée et s'écoule ensuite en partie en mer.Mais la mer est quotidiennement contaminée.
Les autorités assurent cependant que « la radioactivité n'est pour ainsi dire pas présente en dehors du port de la centrale ». Ce qui est totalement faux. Un région comme Rhône Alpes est contaminée et interdite.
Autres grands sujets de préoccupation immédiats:
La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) et les autorités sont confrontées aux problèmes du traitement des déchets radioactifs qui s'accumulent de jour en jour, du maintien d'un personnel compétent pendant des décennies, du contrôle strict de leur exposition aux radiations et de la réduction de la vulnérabilité du site aux catastrophes naturelles. Les équipements installés en urgence après l'accident doivent de surcroît être remplacés par des moyens plus pérennes et des technologies nouvelles développées pour le démantèlement.
Si une autre explosion ne vient pas ...
MCD

dimanche 9 mars 2014

Fukushima , 3 ans et cela continue...

Alsace: Plusieurs milliers de manifestants antinucléaires sur le Rhin et à Fessenheim



Ils étaient 10 000 à protester contre le nucléaire à l’occasion du troisième anniversaire de l'accident de la centrale atomique japonaise de Fukushima...

En famille, avec pancartes et fanfares, plusieurs milliers d'antinucléaires français, allemands et suisses manifestaient dimanche sur des ponts du Rhin, à l'occasion du troisième anniversaire de la catastrophe atomique  de Fukushima au Japon, pour réclamer notamment la «fermeture immédiate» de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin).
«François Hollande serez-vous le président de la catastrophe nucléaire?», «Nucléaire = démocratie bafouée», pouvait-on lire par exemple sur des pancartes de manifestants à Fessenheim, où se massaient des centaines de personnes, selon un photographe présent sur place.
Peu avant 15H00, les forces de l'ordre avaient  pointé prés de 10 manifestations sur différents sites de rassemblement.  Les organisateurs tablaient sur un chiffre de l'ordre de 10.000 personnes.
50 jours d'actions antinucléaires en France
A l'appel de diverses associations antinucléaires et environnementales des deux côtés de la frontière, les manifestants avaient investi vers 14H00 huit ponts enjambant le Rhin, de Strasbourg jusqu'à la frontière suisse en passant par Fessenheim.
Des actions pacifiques et symboliques étaient menées sur les ponts, comme un «die in» (où les manifestants s'allongent par terre) sur le pont de l'Europe à Strasbourg, des chaînes humaines reliant les deux rives, des lâchers de ballons, des prises de parole et une minute de silence en mémoire des victimes de Fukushima .
«Fukushima, les gens croient que c'est derrière eux, alors qu'en réalité ça ne fait que commencer: le plus grand nombre de victimes est à venir. On commence maintenant à voir apparaître de premières leucémies infantiles» au Japon, s'est indigné André Hatz, porte-parole de l'association Stop Fesssenheim  et membre du réseau Sortir du nucléaire. 200 000 Japonais sont toujours déportés  hors des lieux de la catastrophe.
Une partie des manifestants devait converger vers 15H30 devant la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France encore en service, pour y réclamer sa «fermeture immédiate».
Sur une faille sismique
Le gouvernement s'est engagé pour l'heure à la fermer en 2016. «On est en train de nous mener en bateau, un accident peut arriver n'importe quand» a dénoncé M. Hatz, rappelant que la centrale alsacienne est construite sur une faille sismique.
Parmi les manifestants à Fessenheim figurait le Japonais Naoto Matsusumura, aux cheveux blancs et à la moustache fine, surnommé «le dernier homme de Fukushima», qui effectue actuellement un séjour en Europe pour avertir des risques nucléaires.
Jeudi, à Paris, il avait estimé que le prochain accident nucléaire arriverait «soit au Japon, soit en France».
«Je pense qu'EDF pense également que les centrales nucléaires françaises bénéficient d'une technique de meilleure qualité. Tepco (la compagnie d'électricité japonaise responsable de Fukushima, ndlr), c'était pareil. Ils nous disaient qu'il n'y avait pas de danger, que c'était sûr...» avait-il déclaré.
«Il faut dire haut et fort qu'il faut arrêter le nucléaire, il faut se battre», avait ajouté celui qui vit en ermite avec des animaux près de la ville japonaise désertée de Tomioka, située dans le périmètre interdit d'un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima, dévastée depuis le tremblement de terre, le tsunami et la radioactivité de Fukushima depuis le 11 mars 2011.
Le réseau Sortir du nucléaire a prévu 50 jours d'actions antinucléaires en France du 8 mars au 26 avril, autre date anniversaire d'une catastrophe nucléaire, celle de Tchernobyl en Ukraine en 1986.
MCD

mardi 4 mars 2014

Réinvestir l'Espace public avec des Jardins...

Des jardins urbains malins: Un peu de douceur dans un monde de briques

En milieu urbain, les citoyens cherchent à créer des espaces de mieux vivre…

Le jardin à la française. Un patrimoine légué par André Le Nôtre à travers les siècles passés. Mais la tradition perdure et aujourd’hui encore, le jardin façon hexagonale continue d’innover mais en tenant compte des enjeux urbains de notre époque. Pour preuve le prix «Cité verte», qui a récompensé cette année, dans le cadre du concours de l’innovation «Jardins, jardin 2014», un projet de cabane Polypode, réalisé par Sarah Sellam paysagiste et Steven Domin, jardinier.
«Ensemble inventons les natures urbaines», prône l’organisateur du concours. Une problématique bien comprise par cette cabane, une structure végétale permettant de créer des lieux intimes au cœur de la ville en particulier sur vos toits et terrasses.
Un jardin créé en deux semaines
«Nous sommes partis sur un concept général de création de structures végétales habituées au milieu urbain, explique la lauréate interrogée par 20 Minutes. Polypode signifie plusieurs pieds. La cabane s’adapte au contexte, à la dimension de l’espace. Ce n’est pas un projet figé. La création est constituée d’un dôme végétal en métal, osier et végétal avec, à ses pieds, des bacs géométriques de plantes, en acier corten. «Polypode vient aussi du nom d’une fougère, assez commune, qui pousse sur les murs en milieu urbain.»
«Nous mettons en place des plantes assez rustiques, qui grimpent sur la structure. On peut également laisser la place à des plantes potagères. Une de nos plantes grimpantes est par exemple une vigne.» Le temps de création n’excède pas deux semaines pour un prix projet moyen de 3.000 euros pour une superficie de 20 m2. «Nous faisons le suivi de notre projet, annonce la créatrice. Il faut que ce soit simple à entretenir pour des urbains.»
Pour vos rendez-vous intimes ou vos soirées entre voisins
Voilà donc un peu de douceur dans ce monde de briques. «Dans le contexte d’urbanisation croissante, les citadins expriment un besoin de retour au végétal, c’est très psychologique, poursuit Sarah Sellam. Nous souhaitons que ces endroits assurent aux citoyens des bienfaits en termes de qualité de vie, c’est pourquoi nous attachons de l’importance à l’esthétique et pas qu’à l’aspect technique de la cabane.»
Cela peut ainsi devenir un jardin intime ou un lieu de vie collectif pour se retrouver entre voisins. Et pourquoi pas au bureau, entre salariés -une fois réglés les problèmes de légalité, de sécurité, de portance et d’étanchéité. «Sinon, cet espace peut juste être décoratif pour ceux qui ont besoin d’avoir une vue agréable sur du vert», affirme la paysagiste.
MCD

dimanche 2 mars 2014

Encore des destructions de milieux naturels...à Lisle sur Tarn...

Tarn:  des opposants à un projet de barrage...

Albi - Des militants hostiles à un projet de barrage dans le Tarn ont été expulsés jeudi du site qu'ils occupaient pour empêcher les travaux, mais ont immédiatement reconstruit à proximité un campement de fortune, déterminés comme jamais à protéger la zone humide et sa biodiversité.
Les opérations d'expulsion, pour lesquelles une centaine de gendarmes ont été mobilisés, se sont déroulées dans un calme relatif, selon des sources concordantes. Une personne a été interpellée et placée en garde à vue pour violences sur agent de la force publique, selon les gendarmes.
D'après le récit d'un membre du collectif «Tant qu'il y aura des bouilles», qui dénonce le projet depuis octobre à la façon des opposants à l'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes, les gendarmes sont arrivés à 08H30 jeudi sur le site appartenant au Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage du projet, où ils avaient construit une cabane et monté un chapiteau. Une dizaine d'opposants étaient alors présents sur les lieux, sur le territoire de Lisle-sur-Tarn.
«Les gendarmes nous ont laissé sortir le plus gros de nos affaires personnelles puis les agents du Conseil général ont démantelé la cabane et démonté notre chapiteau», a-t-il raconté  sous couvert de l'anonymat. Environ 70 militants arrivés en renfort ont été empêchés par les gendarmes d'accéder au site avant que les opposants ne s'installent de l'autre côté de la route, sur une parcelle appartenant à l'Office national des forêts (ONF) où ils ont immédiatement reconstruit «un campement de fortune», a-t-il ajouté.
- Occupation «illégale»
Le barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée doit être construit sur la zone humide du Testet, au pied de la forêt de Sivens, dans le nord-ouest du Tarn, par la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). L'ouvrage est censé soutenir l'étiage du Tescou, petit affluent du Tarn, et assurer l'approvisionnement en eau des fermes voisines. Mais c'est un réservoir de biodiversité de 13 hectares qui est appelé à disparaître et la tension va grandissant à mesure que les échéances approchent.
La préfecture a expliqué que ces expulsions avaient été mises en œuvre à la demande du Conseil général et faisaient suite à une décision de justice. «Il est procédé ce jour à l’expulsion des opposants au projet de barrage de Sivens» qui sont «installés illégalement sur site», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Ce projet est «indispensable pour le maintien d'une activité économique en milieu rural» et permettra une «restauration des débits essentielle pour l'environnement alors que les déficits hydriques s'accentuent d'année en année».
- 'Non-sens agronomique et écologique'
Ce n'est pas du tout l'avis des opposants, auxquels le député européen écologiste José Bové a apporté son soutien, déplorant «le passage en force des promoteurs du projet». «Ce barrage est un non-sens agronomique et écologique», a-t-il dit dans un communiqué. La zone humide ne «doit pas être sacrifiée au bénéfice d’une agriculture intensive dépassée. Ce cadeau des pouvoirs publics financeurs au lobby des maïsiculteurs est un gaspillage économique et écologique scandaleux».
Les opposants, qui avaient fortement perturbé des opérations de prélèvements d'espèces dans le cadre des travaux préparatoires à la construction de l'ouvrage, se disent déterminés à poursuivre leur action. Les «zadistes» comme ils s'appellent en référence à la «zone à défendre» créée en Loire-Atlantique, veulent désormais empêcher les opérations de déforestation prévues incessamment sur le site.
«Cette affaire va devenir un scandale d’État», a prédit un membre de «Tant qu'il y aura des bouilles», un terme local qui désigne des terrains humides et peu rentables. «Nous n’allons pas abandonner, bien au contraire !», a-t-il dit à notre correspondante.
Un autre collectif lutte contre le barrage. Ce «collectif pour la sauvegarde de la zone du Testet» regroupe des associations de défense de l'environnement et veut, lui, agir contre le projet par les voies légales. Ces opposants, qui évoquent aussi le coût élevé du barrage (8 Millions EUR) pour «l'irrigation intensive» d'un faible nombre, une vingtaine d'agriculteurs, selon eux, a toutefois été débouté d'une de ses actions en justice.
La FDSEA, toujours du mauvais coté du manche, parle elle de 80 agriculteurs susceptibles d'être concernés par le projet.
MCD