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mardi 29 novembre 2011

Climat: faudra-t-il attendre 2014 pour relancer les négociations?

Laurence Tubiana, en décembre 2009 à Copenhague
CLIMAT - Selon L' experte française Laurence Tubiana, la prochaine grande étape de négociations sera en 2014...
Par-delà Durban, les négociations climat risquent de devoir attendre 2014 pour connaître une nouvelle impulsion forte avec la publication du nouveau rapport de l'organe scientifique de référence sur le réchauffement, estime l'experte française Laurence Tubiana. «Toutes les grandes négociations multilatérales connaissant des périodes d'accélération puis d'enlisement», souligne celle qui dirige l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), à Paris, et a été étroitement associée au processus depuis la signature du protocole de Kyoto en 1997.
Un «creux» dans la «diplomatie climat»
Aujourd'hui dans une phase difficile depuis l'énorme déconvenue de Copenhague en décembre 2009, la «diplomatie climat» a déjà connu un «creux» de plusieurs années après la décision du Congrès américain en 2001 de ne pas ratifier le protocole de Kyoto que l'administration Clinton avait signé en 1997. Créé en 1988, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) publie tous les six ou sept ans un document qui offre une expertise scientifique, technique et socio-économique sur le changement climatique. Selon le quatrième et dernier rapport en date (2007), la température mondiale devrait progresser de +1,1 à 6,4°C d'ici 2100.
«Les rapports du Giec scandent les négociations», explique Laurence Tubiana, qui fut conseillère de l'ancien Premier ministre (1997-2002) socialiste français Lionel Jospin sur les questions environnementales. «Ils sensibilisent l'opinion publique et les politiques, ils obligent l'activité diplomatique à rendre des comptes». «Tout le monde aujourd'hui mise sur 2014», relève-t-elle, tout en soulignant la possibilité d'avancées concrètes à Durban, en Afrique du Sud, où plus de 190 pays se retrouvent pour la 17e Conférence de la Convention de l'ONU sur le changement climatique (UNFCCC).
«Un calendrier, un tempo»
L'un des objectifs de cette conférence, reléguée au second plan en Europe par la crise économique, est de tracer une «feuille de route» qui aboutirait, aux alentours de 2015, dans la foulée du rapport du Giec, à un nouvel accord juridiquement contraignant qui engloberait tous les pays et entrerait en vigueur en 2020. L'analyse des négociations climat, entamées il y a près de 20 ans, montre l'impact de ces publications. «Le premier rapport en 1990 sert de base à la création de l'UNFCCC (en 1992). Le deuxième, en 1995, entraînera le protocole de Kyoto (en 1997). Le troisième, en 2001, est plus compliqué, avec la question des impacts différenciés suivant les régions. Le quatrième en 2007, marquera une nouvelle montée en puissance, avec la feuille de route de Bali qui mènera à Copenhague».
Outre les rapports scientifiques, les négociations sur le climat ont besoin d'un cadre légal, qui donne «un calendrier, un tempo». «C'est pour cela qu'il est extraordinairement important que le protocole de Kyoto reste», estime Laurence Tubiana, évoquant les âpres discussions annoncées à Durban sur l'avenir de cet accord - seul traité juridiquement contraignant - dont le première période d'engagement s'achève fin 2012.
Dans ce contexte de négociations difficiles, quel regard porter, avec deux années de recul, sur le sommet de Copenhague qui a abouti à un maigre texte négocié à l'arraché par une vingtaine de chefs d'Etat? Une redoutable déception bien sûr : «Le contraste entre «c'est le moment de sauver la planète» et le résultat final est terrible», reconnaît Laurence Tubiana. Mais, souligne aussi la chercheuse, ce sommet hors-normes aura permis de faire rentrer pleinement dans le jeu les grands pays émergents, Chine et Inde en tête.

vendredi 25 novembre 2011

Danièle Mitterrand : la démocratie n' existe pas...encore.

Entretien avec Danielle Mitterrand
Danielle Mitterrand : "La démocratie n’existe ni aux USA, ni en France"
Ce qui suit est un extrait de l’entrevue à Mme. Danielle Mitterrand, veuve de l’ex-président français François Mitterrand, et présidente de l’association « France-Libertés ». À sa lecture il est facile de comprendre pourquoi, et ce depuis plusieurs années, les médias politiques et d’informations dans leur grande majorité ont essayé de l’ignorer.
vendredi 28 octobre 2005
Entretien réalisée par Hernando Calvo Ospina.
Hernando Calvo Ospina : Mme. Mitterrand, qu’a signifié pour vous l’arrivée au gouvernement de votre époux François ? Est-ce que les idéaux sociaux et politiques qu’il portait dès sa jeunesse ont été reconnus en ces moments-là ?
Danielle Mitterrand : Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en moi, pour que ces rêves d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François : Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir.
J’appris ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement.
HCO : Vous n’avez pas assumé le rôle de « première dame » comme l’« exige » la tradition protocolaire. Était-ce un simple caprice ? Ou à cause de convictions politiques ?
DM : Je n’ai pas voulu être une « première dame » comme toutes les autres, et en conséquence j’ai refusé le protocole qu’on a voulu m’imposer. J’étais l’épouse du chef de l’État, d’un homme que j’aimais, mais j’étais aussi libre d’avoir mes propres convictions. Je n’allais pas accepter d’être la simple image de la femme française typique, représentative d’un secteur social ; de sourire devant les caméras et les personnalités ; ou de servir d’ornement aux oeuvres de bénéfices. Avant tout, mon rôle devait consister en mon apport pour la construction d’une société juste.
J’ai eu mes critères et mes réflexions politiques, qui ont parfois fait choc avec celles de François. Si le gouvernement n’allait pas sur une bonne voie, je me devais de le dire, de le critiquer. Je sais que ce n’est pas le rôle d’une « première dame », car normalement elles ne sont qu’un instrument du pouvoir. Chaque fois que les autres ont voulu s’opposer à mes tâches militantes pour des « raisons d’État », pour n’être pas « diplomatiquement correctes », François m’a soutenue car il voyait qu’elles étaient justes. Il ne pouvait essayer de m’empêcher de faire ce qu’il disait défendre.
HCO : Mme. Mitterrand, vous avez fondé « France-Libertés », qui s’est distinguée par son engagement politique, social et humanitaire...
DM : Je l’ai fondée non pas dans l’intention d’en faire un contre-pouvoir, ni pour qu’elle serve au pouvoir. Je voulais prendre mes propres initiatives de solidarité politique, indépendantes des desseins du pouvoir, même si je m’attendais qu’avec le gouvernement socialiste nous aurions des objectifs proches. Mais je me suis vite rendu compte que ce ne serait pas facile. Est arrivé le moment où « France-Libertés » voulait aider des populations opprimées, mais le gouvernement socialiste français soutenait d’une manière ou d’une autre leurs bourreaux. Rapidement j’ai dû me poser la question : Jusqu’où peut-on aller sans provoquer d’ « incidents diplomatiques » ?
Dans l’Association s’est présenté pour nous un questionnement qui ne m’a pas du tout plu : sa présidente, épouse du président de la République, devait-elle respecter la sacro-sainte loi de non-ingérence dans les affaires de l’État, et se priver ainsi de son droit à la solidarité politique et humanitaire, pour ne pas aller à contre-courant ? J’ai continué avec mon projet car je le croyais juste. Alors, même de vieux amis personnels et de lutte ont commencé à m’isoler. Tout le pouvoir et le poids de la diplomatie française ont tenté de m’écraser, usant de tout pour « réparer » mes actions et mes expressions politiques publiques. François et Danielle Mitterrand
J’ai constaté que je ne pouvais pas exercer ma fonction de manière exemplaire si je ne servais pas le marché, le capitalisme. Que mon devoir n’était pas de me préoccuper des torturés ni des affamés. Que si ceux qui étaient écrasés réclamaient l’éducation, la santé ou du travail, je devais tourner la tête de l’autre côté. J’étais la « première dame » et je devais aider, avec mes sourires dans les cocktails, à ce que les intérêts commerciaux de la France progressent. Quand j’écoutais au cours de mes visites aux ambassades les discours du « commercialement correct », où le tout-puissant marché était ce qu’il y avait de fondamental avant la solidarité entre les peuples, cela me donnait l’envie de partir en courant. Je ne pouvais croire que les « bulldozers » du marché pourraient arriver à recouvrir jusqu’aux fondements mêmes de notre culture. Et ils l’ont fait.
Pourquoi un gouvernement qui se disait de gauche ne pouvait-il pas répondre aux attentes qu’il avait créées durant tant d’années dans l’opposition, tant au niveau national qu’international ? Devait-on accepter les impératifs d’un système mercantile jusqu’à la soumission ?
HCO : Ce système du marché sauvage, du capitalisme, du néolibéralisme, a à sa tête les États-Unis. Est-ce que la France se soumettait aux desseins de ce pays ?
DM : Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme - juillet 1989 - j’ai pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux État-Unis. L’État français n’invita pas plusieurs dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard c’était ces pays-là que Washington voulait annuler, détruire. Et je ne vais pas citer de noms, mais c’est facile à vérifier. Je me rappelle avoir dit à François : « Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des États-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos festivités... ? » Ce fut une honte.
HCO : Mme. Mitterrand, si cela arrive en France, vous devez bien savoir ce qu’il en est sous d’autres latitudes...
DM : Je ne suis pas anti-États-Unis, mais je suis avec le peuple de ce pays et non pas avec l’Administration qui le gouverne. Celle qui se sert de ce peuple pour tirer des bénéfices qui servent à quelques uns. Durant toutes ces années de ma vie, spécialement après la Seconde Guerre mondiale, j’ai pu voir comment les États-Unis foulaient aux pieds la liberté et la démocratie des autres pays, particulièrement les pauvres. Ronald Reagan désigna comme terroriste le gouvernement sandiniste du Nicaragua, quand les terroristes, c’était son Administration et cette « contra » qu’il finançait.
J’étais au Nicaragua peu de temps avant qu’ils détruisent la révolution. Fonctionnait encore ce qui avait été atteint au niveau de l’éducation et de la santé, des choses qu’avait le peuple nicaraguayen pour la première fois de son histoire. Je me rappelle que Daniel Ortega me disait : « Daniella, dis à François qu’il ne peut pas nous laisser tomber ; que l’Europe démocratique ne peut pas nous abandonner... ». Je le lui ai dit en effet. Et il n’a pu rien faire : les États-Unis avaient décidé que les sandinistes devaient s’en aller avec leurs plans de développement social, pour faire place au néolibéralisme et au retour de la misère pour le peuple. Tandis que nous, nous étions en train de fêter le Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme !
HCO : Au cours de ces mêmes années Washington resserrait le blocus contre Cuba, essayant d’en finir avec la Révolution.
DM : Le Nicaragua ne pouvait compter que sur Cuba. Et Cuba aussi était en train d’être étranglée par l’embargo des États-Unis, qui continue jusqu’à présent et qui n’a eu d’autre but que celui d’en finir avec tout ce qu’il y a de merveilleux que cette Révolution a réalisé au niveau social : quelque chose d’unique en Amérique latine ; presque unique dans un pays du Tiers-Monde.
Quand en 1989 Cuba se trouvait déjà seule face à Washington, car elle n’avait plus l’appui de l’Union soviétique, je m’y suis rendue. À mon retour j’ai dit à François : « Tu ne peux pas laisser tomber Cuba. Cette Révolution a beaucoup fait pour le peuple. La France ne peut être soumise aux États-Unis. » Il me disait que la France toute seule ne pouvait pas, et qu’en Europe personne ne la suivrait. Que les États-Unis détenaient tout le pouvoir économique, politique et de la propagande, en plus des contre-révolutionnaires de Miami. Je continue aujourd’hui à dire que cette révolution a mérité de se maintenir, car elle l’a fait et c’est le peuple qui la maintient. Par conséquent les États-Unis n’ont pas pu la faire plier. Je connais Fidel depuis très longtemps. J’ai passé beaucoup d’heures à discuter avec lui, à nous dire ce que nous pensons. Je lui ai fait part de toutes les critiques que j’ai au niveau politique. Une fois je lui ai demandé pourquoi il me supportait. Et il m’a répondu : « Parce que tu es une amie sincère. Et les critiques des amis on les écoute parce qu’elles sont honnêtes, même si nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses. »
La dernière fois qu’avec François nous avons reçu officiellement Fidel à Paris, en le saluant je l’ai embrassé publiquement sur la joue. Ce qu’ « interdit » le protocole et les « politiquement corrects ». Mais c’est que non seulement Fidel était notre ami, mais aussi qu’il est latin, et les Latins sont tendres. Ce fut un scandale que la presse me rappelle encore.
HCO : Que pense Mme Mitterrand du président vénézuélien Hugo Chávez et des projets nationaux qu’il essaie de lancer ?
DM : Je n’ai jamais aimé les militaires. Mais Chávez, avant d’être un militaire est un homme, un être humain, et il est arrivé au pouvoir par la voie démocratique, et au point de gagner plusieurs élections. Chávez, au milieu de tous les obstacles que mettent sur son chemin les États-Unis et l’opposition dirigée par les riches, tente de faire avancer les programmes sociaux qu’il a offerts au peuple. Évidemment, le monde capitaliste lui est tombé dessus car il ne veut pas qu’un président du Tiers-Monde démontre que le peuple peut effectivement participer aux décisions de l’État et à son développement.
Que ce peuple, avec son leader, marche de l’avant pour ne plus être exploité, ni être analphabète et avoir droit à la santé. C’est ce qui se passe au Venezuela malgré tout. À cause de cela ils veulent éliminer, effacer Chávez. Peu leur importe si c’est le peuple qui l’a élu, et qui doit décider s’il doit le soutenir ou l’enlever de là. Il existe une espèce de rage de la grande majorité de la presse mondiale contre Cuba et le Venezuela. Et c’est parce que ces gouvernements veulent être indépendants, souverains, dignes. Cela dérange. N’oubliez pas que les médias sont dirigés par de puissants capitalistes. François Mitterrand
HCO : Mme Mitterrand, est-ce que la France est un modèle de démocratie ? Est-ce une puissance mondiale ?
DM : En France on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. Est-ce la démocratie quand après avoir voté nous n’ayons pas la possibilité d’avoir de l’influence sur les élus ? Je ne crois pas que dans aucun des pays qui se disent démocratiques, ceux-là qui croient avoir le droit d’imposer « leur » démocratie aux pays pauvres, il existe la démocratie, à commencer par les États-Unis et la France. La France est une démocratie ? Une puissance mondiale ?
Je le dis en tant que Française : Cela ne veut rien dire. Si on le dit pour les niveaux d’éducation, de la recherche ou la santé, c’est nul. Pour être capables d’aider la paix mondiale, les peuples opprimés ? Nul.
Hernando Calvo Ospina.
(Traduit par Abacar Fall)

Mme Mitterrand vous avez fait quelque chose de bien de votre vie, de la vie
Une grande dame, comme on dit, mais surtout une militante, une femme d’un courage, d’une indépendance, et d’une obstination à gauche exceptionnelle vient de disparaître.
Danielle Mitterrand, on lui doit toutes et tous un hommage profond, sincère, admiratif. Pas seulement des mots émus, mais des salutations politiques exemplaires et reconnaissantes.
C’est celle qui a défendu Cuba contre l’infâme blocus économique des Usa, quand presque personne n’osait plus le faire autant qu’il le fallait.
C’est elle qui rappelait qu’on ne peut pas étrangler ainsi un pays et une révolution et qui faisait savoir ici, en France, devant l’incurie médiatique, que l’ONU condamne unanimement ce blocus insensé de la plus grande puissance du monde contre une île courageuse de 11 millions d’habitants, seulement parce que celle-ci n’est pas “alignée” sur la dictature de la finance mondiale.
C’est elle qui menait campagne pour la protection de l’eau comme le bien humain n°1 dans le monde entier, et qui n’a pas hésité à dénoncer les faux sociaux démocrates assassins qui tiraient à la mitrailleuse lourde en Bolivie contre le peuple lorsque celui-ci exigeait que l’eau pillée par un trust français lui soit rendue.
C’est elle qui menait campagne pour les droits de l’homme, là, où les préjugés des banques et des capitalistes interdisaient de le faire.
Plus particulièrement, il me fut donné à un moment, il y a quelques années, de répondre à son appel, pour un délicat problème et de l’aider, ce fut pour moi l’occasion personnelle de découvrir toute sa dignité, son attention scrupuleuse aux droits, et chacun des nombreux échanges que nous eûmes alors, me revient aujourd’hui avec émotion et tristesse.
Bravo Mme Mitterrand vous avez fait quelque chose de bien de votre vie, de la vie. Quelque chose d’exemplaire qui vaut des larmes, de l’honneur et de la fierté à gauche.
MCD

jeudi 24 novembre 2011

Sauver les forêts...

La Roumanie veut protéger ses vastes forêts vierges

Des promeneurs roumains dans une forêt vierge de Roumanie, dans les Carpates, le 15 novembre 2011
Des promeneurs roumains dans une forêt vierge de Roumanie, dans les Carpates, le 15 novembre 2011 DANIEL MIHAILESCU AFP.COM

FORETS - Les dernières forêts sauvages de Roumanie doivent être mieux protégées de l'exploitation forestière...

Des hêtres centenaires et majestueux grattent le ciel au coeur des Carpates. La Roumanie, qui compte la plus grande surface de forêts vierges de l'Union européenne, veut mieux protéger ce «trésor» pour le climat et la biodiversité, une tâche ardue. «Une des sources les plus importantes pour lutter contre le changement climatique sont les forêts», a rappelé le ministre de l'Environnement roumain Laszlo Borbely à quelques jours de la conférence sur le climat en Afrique du Sud.

Les forêts vierges ou primaires --où aucune trace d'activité humaine passée ou présente n'est clairement visible-- représentent 36% de la surface forestière mondiale, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). On y trouve des colosses végétaux âgés de centaines d'années, des spécimens d'âge moyen, des jeunes pousses mais aussi des arbres morts qu'apprécient entre autres insectes et plantes.

Toutes les forêts vierges en zone de protection stricte d’ici à la fin 2011

En Europe, ces forêts «sauvages» ont disparu dans de nombreux pays, sauf en Scandinavie et en Europe orientale. La Roumanie compte une surface estimée à 250.000 hectares boisée majoritairement de hêtres, de sapins et d'épicéas et où vivent loups, ours et lynx. Même si leur surface s'est beaucoup réduite depuis le XIXe siècle, les forêts vierges roumaines ont été préservées en partie grâce à leur inaccessibilité, explique à l'AFP Erika Stanciu, directrice du programme Forêts du Fonds mondial pour la nature (WWF) dans les Carpates, tout en soulignant que l'inventaire n'est pas complet à ce jour. Mais ces forêts sont aujourd'hui de plus en plus menacées. «Seules 18% ont un statut protégé», selon le WWF qui a lancé fin octobre une campagne pour les «sauver». «Une fois exploitée, les forêts vierges emportent avec elle et pour toujours leurs informations génétiques et écologiques accumulées au long des millénaires», écrit Victor Giurgiu de l'Académie roumaine dans un article scientifique.

Une pétition du WWF demandant «des mesures urgentes et efficaces de précaution» a recueilli 90.000 signatures en moins d'un mois. La semaine dernière, le ministre a semblé entendre le message et annoncé qu'un projet de loi doit, d'ici fin 2011, classer toutes les forêts vierges en zone de protection stricte, sans possibilité d'exploitation. Les propriétaires, privés d'une source de revenu mais soumis à certaines dépenses, recevront des compensations financées par des fonds européens, pour un montant global évalué à 100 millions d'euros.

«Les juges considèrent souvent qu'il n'y a pas de danger pour la société»

Un schéma expérimenté avec succès à Sinca (centre) où la mairie a accepté de ne pas toucher une partie de sa forêt vierge en échange d'une compensation financière du WWF. «L'engagement public du ministre pour les forêts vierges est un succès pour la campagne du WWF mais nous attendons de voir si ces mesures sont appliquées», a déclaré à l'AFP Gabriel Paun de l'ONG de défense de l'environnement Agent Green «échaudé par certaines déclarations non suivies d'effet» du ministère dans le passé. La sensibilisation des propriétaires et l'efficacité des contrôles seront cruciales. La presse fait régulièrement état de coupes illégales effectuées dans des forêts vierges ou «classiques» par des sociétés privées avec la complicité de certaines autorités locales.

Le ministère souligne avoir renforcé les contrôles avec une hausse des saisies (189.892 m3 en 2010 et déjà 134.883 m3 sur les six premiers mois de 2011). Le secrétaire d'Etat aux forêts Cristian Apostol explique que ces résultats ont été obtenus en effectuant les contrôles avec des officiers de police venus d'autres régions pour éviter des complicités locales. Les amendes ont été relevées. Mais en justice, les résultats sont maigres. Seuls 0,5% des dossiers portés devant les tribunaux ont fait l'objet d'un jugement définitif depuis 1990, selon le ministre de l'Environnement. «Les juges considèrent souvent qu'il n'y a pas de danger pour la société», déplore-t-il, promettant d'envoyer une lettre au Conseil supérieur de la magistrature pour souligner l'importance «de l'application de la loi dans ce domaine». L'industrie du bois a aussi une responsabilité pour s'assurer de la provenance du bois, soulignent les ONG. Récemment, l'ONG Agent Green a dénoncé des coupes illégales livrées à la société autrichienne Schweighofer en Roumanie.

mardi 22 novembre 2011

Du compost en ville, c' est possible...

Depuis le lancement de leur financement en mai, 1000 composteurs ont été remis.
Depuis le lancement de leur financement en mai, 1000 composteurs ont été remis. F. SCHEIBER / 20 MINUTES
DECHETS - Faire du compost de déchets en appartement, c'est dégoûtant, pas pratique, utile seulement si on jardine? Pas si sûr… A l'occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, mettez les idées reçues de côté. Voici de bonnes raisons d'accueillir des vers chez vous...
Verre, plastique, carton… A chacun sa poubelle. Quid des déchets organiques? Ils représentent jusqu’à 30% du poids de notre poubelle, selon l’ADEME. Collecter et traiter ces déchets représentent une grosse dépense énergétique et la production de beaucoup de gaz à effet de serre. Pourtant, il existe une solution simple et écolo pour diminuer le poids de nos poubelles: le compost.
«Ça sent l’humus, comme lors d’une balade en forêt», réplique Marie-Eve Fermet quand on lui demande si le compost sent mauvais. Un peu difficile à croire comme réponse et pourtant, elle non plus n’était pas convaincue quand elle a commencé à faire du lombricompostage dans son appartement. Depuis, elle a même lancé son site Internet, bewo.fr, de vente et conseils sur le compostage en ville. L’idée de base: faire reculer les idées reçues sur le compostage et apporter des conseils aux citadins qui veulent commencer l’aventure.
Des travailleurs qui mangent de tout
La solution pour composter en appartement: le lombricomposteur. C’est une «boîte» hermétique qui renferme des vers de l’espèce Eisenia. Ces travailleurs de l’ombre sont friands de déchets végétaux (épluchures, fleurs fanées), céréaliers (pain, pâtes, riz), de coquilles d’œuf, de marc de café, de sachets de thé et même de papier et de carton!
Étanches, les composteurs ne laissent aucune chance à l’évasion. Aucun risque donc de se retrouver avec des vers grouillants dans sa cuisine. De plus, les lombrics n’apprécient pas la lumière. Ils préfèrent rester enfouis sous terre. Si l’idée d’avoir une boîte de vers dans votre cuisine vous rebute vraiment, vous pouvez toujours placer le composteur sur votre balcon. La température idéale pour ces petites bêtes se situe entre 15 et 25°C. «S’ils sont en extérieur, il suffit de les protéger en cas de gel ou de canicule», explique Marie-Eve Fermet.
Si vous prenez bien soin de ces travailleurs, vous n’aurez plus à vous en occuper après les avoir introduits dans la boîte. Les vers se reproduiront naturellement. Ils s’appliqueront à la tâche tant que vous les nourrirez. Le seul contact que vous aurez avec les vers sera lors de la récupération du compost. Il faudra faire le tri entre les vers et l’engrais. Une tâche qui rebute plus les adultes que les enfants.
Des vers créateurs de lien social
Dernière trouvaille éco-citoyenne, l’installation de composteurs collectifs au pied des immeubles. L’association du Toit angevin, à Angers (49), a installé depuis plus d’un an des bacs à compost dans le quartier de la Roseraie. Une initiative qui a beaucoup de succès. Sensibilisés au compostage avant l’arrivée des bacs, les habitants du quartier ont vite commencé à les remplir. Quand l’engrais arrive à maturation, des animateurs organisent une distribution collective conviviale, ce qui permet aux locataires de se rencontrer. Une action qui crée donc du lien social autour des déchets.
Un moyen écologique et économique de gérer ses déchets
Déjà instaurée dans certaines communes, la tarification au poids du traitement des ordures est une des propositions du projet Grenelle 2. La moitié de nos poubelles sont composées de déchets qui peuvent nourrir ces vers (matières organiques et papier-carton). Une famille de quatre personnes produit environ 100 kg de déchets par an. En trois mois, les lombrics transforment 10 kg d’ordures en 1,5 kg d’engrais. Sur l’année, une famille produits 15 kg de compost, contre 100 kg de déchets inutiles. Transformer ses déchets en compost, c’est aussi une économie de sacs poubelles et du compost gratuit pour les amis et voisins si vous n’avez pas la main verte.

dimanche 20 novembre 2011

Vol de bois sur toute la planète...

MAPUTO - Contrebande de bois au Mozambique: 1.500 conteneurs saisis depuis janvier

MAPUTO - Les douanes du Mozambique ont saisi plus de 1.500 conteneurs contenant des grumes depuis janvier dans le cadre de la lutte contre le bois de contrebande destiné au marché chinois, a indiqué vendredi la presse, citant le ministère de l'Agriculture.
Près de 19.000 m3 de bois non travaillé ont été confisqués dans le port de Maputo au sud du pays et dans les ports de Pemba et Nacala, dans le nord, selon le quotidien indépendant O Pais, qui cite un rapport au Parlement du ministre de l'Agriculture, Jose Pacheco.
Le gouvernement a vendu une partie du bois saisi aux enchères et gagné environ 29 millions de meticals (800.000 euros), selon M. Pacheco.
Le Mozambique interdit l'exportation de grumes non équarries. Et le mois dernier, les autorités ont suspendu les licences de 16 exportateurs mozambicains et étrangers, dont plusieurs firmes chinoises qui expédiaient illégalement du bois et de l'ivoire.
La corruption est répandu dans les ports du pays et plus facile dans les ports du nord, à 2.500 km de la capitale.
A Maputo, le port a été réhabilité depuis la fin de la guerre civile en 1992.
Cependant, "malgré un équipement de scanner de haute technologie, le port est miné par la corruption", estimait en septembre 2009 l'ambassade américaine dans un câble consultable sur le site WikiLeaks, citant une étude de l'université d'Harvard.
Le paiement de dessous de table renchérit de 14% les coûts d'expédition et représente en moyenne à 24% du salaire mensuel d'un agent des douanes, bien qu'ils soient parmi les mieux payés de l'administration, et ce en raison de l'environnement de quasi-impunité dans lequel ils travaillent, selon ces sources.
Plusieurs agents des douanes ont été suspendus ces dernières années pour complicité de trafic de bois. Les volumes sont en effet importants, puisque la production de grumes était de 158.000 m3 en 2009, selon le ministère mozambicain de l'Agriculture.
Les troncs sont transformés en bois de sciage, parquet, panneaux, poteaux mais il n'existe pas encore d'industrie papetière dans ce pays, qui est l'un des cinq pays d'Afrique possédant les forêts les plus étendues.
Bien qu'en diminution, les surfaces boisées couvrent la moitié du Mozambique, selon le rapport sur la situation des forêts du monde 2011 édité par l'agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

samedi 19 novembre 2011

Les plus pollueurs récompensés par le Prix PINOCCHIO

Aéroport, agrocarburants, nucléaire, au palmarès des "Pinocchio" de l'écologie
Le constructeur d'un aéroport contesté, un groupe agro-alimentaire et une banque investissant dans le nucléaire: les Amis de la Terre ont remis jeudi leurs prix "Pinocchio" visant à épingler les entreprises aux discours "faussement développement durable".
Plus de 13.000 internautes -- soit plus du double de l'an dernier -- ont voté pour désigner les lauréats de cette quatrième édition, dévoilés lors d'une cérémonie à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), ont souligné l'ONG les Amis de la Terre et le CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement), un collectif de 54 associations de solidarité internationale.
"Le principal intérêt des Pinocchio, c'est de faire comprendre aux citoyens la réalité de certains projets et le décalage entre les discours des entreprises et les réels impacts sociaux et environnementaux", selon Romain Porcheron, des Amis de la Terre.

Dans la catégorie "Plus vert que vert", réservé à "l'entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles", les internautes ont retenu le groupe de BTP Vinci, concessionnaire du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes.
"Pour tenter de justifier ce projet rejeté depuis 40 ans par les riverains, Vinci a proposé la création d'une Amap permettant de distribuer des paniers bio aux salariés de l'aéroport et d'un observatoire agricole pour permettre aux agriculteurs d'exposer leurs bonnes pratiques", dénonce Romain Porcheron.
Pour récompenser la "politique la plus agressive en termes d'appropriation et de surexploitation des ressources naturelles" (prix "Une pour tous, tout pour moi"), les internautes ont retenu Tereos, un "groupe agro-industriel français spécialisé dans la transformation de la betterave, de la canne à sucre et des céréales" destinés, selon l'association, à la production d'agrocarburants.
Pour les Amis de la Terre, la pratique de cette entreprise implantée au Mozambique s'apparente à "un accaparement de zones forestières et de terres agricoles qui servaient à nourrir les populations locales pour nourrir les voitures des Européens".

La Société générale a pour sa part été "plébiscitée" dans la catégorie "Mains sales, poches pleines" pour son lobbying en faveur de ses investissements dans le nucléaire au Brésil, ont indiqué les Amis de la Terre.
APL

mardi 15 novembre 2011

Il faut arrêter tous les pesticides...


Créé le 15/11/2011 à 14h28 -- Mis à jour le 15/11/2011 à 16h25
BIODIVERSITE - L'Europe va renforcer la protection des abeilles...
La hausse de la mortalité des abeilles pourrait avoir un impact sérieux sur la production alimentaire de l'Europe et la stabilité de l'environnement, ont mis en garde mardi les parlementaires européens. Le Parlement européen a adopté à une large majorité, par 534 voix contre 16 et 92 abstentions, une résolution demandant notamment à l'Union européenne de renforcer ses investissements dans la recherche de nouveaux médicaments pour mettre un frein à la mortalité des abeilles. «Seule une action commune européenne peut préserver la pollinisation, un bien public au profit de toute l'agriculture européenne», a déclaré l'auteur de la résolution, le socialiste hongrois, Csaba Sándor Tabajdi.
Des lacunes sur les pesticides et les OGM selon une élue écologiste
Les pays de l'UE devraient mettre en commun leurs recherches sur la prévention des maladies et leurs efforts de contrôle. Ils devraient également partager les résultats de recherche des laboratoires, des apiculteurs, des agriculteurs et de l'industrie en vue d'éviter les chevauchements et d'accroître l'efficacité, préconise la résolution. Les règles relatives à l'autorisation et à la mise à disposition de produits vétérinaires pour les abeilles devraient être plus souples et les firmes pharmaceutiques devraient être incitées à développer de nouveaux médicaments pour traiter des maladies qui les frappent telles que celle de l'acarien Varroa, souhaite également le texte adopté par le Parlement.
Mais, a regretté l'élue écologiste Michèle Rivasi, la résolution contient «d'importantes lacunes» concernant l'effet des pesticides et les effets sanitaires et économiques des OGM sur les abeilles et l'activité des apiculteurs. «Les préconisations du rapporteur sont d'investir principalement dans la recherche de médicaments pour préserver la santé des abeilles, un scandale de plus qui favoriserait encore les industriels», a dit l'élue écologiste. 84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation des abeilles. Le secteur de l'apiculture fournit un revenu, directement ou indirectement, à plus de 600.000 citoyens européens.

samedi 12 novembre 2011

 Augmentation de 20% des émissions de CO2  d'ici à 2035, le scénario catastrophe de l'AIE

La terre vue d'Apollo 17, le 6 décembre 2002


  La terre vue d'Apollo 17, le 6 décembre 2002 NASA AFP.COM 

CLIMAT - La température moyenne du globe pourrait augmenter de 3,5°C dans cette hypothèse...
 L'Agence internationale de l'énergie (AIE) s'attend à une hausse de 20% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) d'ici 2035, portant l'augmentation de la température de la planète sur une trajectoire de plus de 3,5 degrés celsius, selon son rapport annuel publié mercredi. «La porte des deux degrés» de hausse de la température dans le monde, qui est l'objectif de la communauté internationale, «est fermée» si les gouvernements n'engagent pas de nouvelles actions d'ici 2017, prévient l'AIE.
 Cette hausse de 20% des émissions de CO2 porteraient ces dernières à 36,5 gigatonnes en 2035, si bien que les émissions cumulées de CO2 de 2010 à 2035 représenteront les trois quarts des émissions des 110 dernières années, selon l'AIE. Et si les Etats renonçaient aux actions promises, la planète suivrait une trajectoire de hausse de la température de 6°C, ajoute l'AIE, bras énergétique de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui réunit 28 pays parmi les plus riches.
 Réduire les émissions grâce à «l’énergie que nous ne consommons pas»
 La marge de manoeuvre est étroite car 80% des émissions de CO2 autorisées d'ici 2035 pour rester sur la trajectoire des 2 degrés sont déjà là, dans des usines, des centrales électriques ou des bâtiments en fonctionnement ou en construction. L'AIE invite donc les Etats à investir «sans tarder» pour réduire la facture. Sinon, pour 1 dollar d'investissement dans les technologies «propres» qui ne sera pas dépensé avant 2020, il en coûtera 4,30 dollars supplémentaires pour compenser l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
 Une des options clé pour réduire les émissions est la mise en place des techniques de capture et stockage de CO2, redit l'AIE qui met en garde contre les barrières législatives ou techniques à ces solutions, alors que l'utilisation du charbon va grimper de 65% d'ici 2035. Un autre moyen de réduire les émissions est aussi «l'énergie que nous ne consommons pas», réaffirme l'Agence.





 

mercredi 9 novembre 2011

Conférence -débat sur "l' économie au service de l'homme?"

Mois de l’Economie Sociale et Solidaire dans le Diois
« Pour une économie au service de l’humain et de la planète »
Conférence - débat avec :  
Philippe DERUDDER « POUR QUE L'ARGENT SERVE AU LIEU D'ASSERVIR » Jeudi 10 novembre 2011 à 19h, Salle Joseph Reynaud à Die. (Suivi par un repas partagé)
Participation Financière Libre
Crise écologique, crise économique et financière, crise de la dette, crise de l'emploi, crise alimentaire, sociale, politique... Devant ce « Tsunami » de problèmes, un immense sentiment d'impuissance gagne la plupart d'entre nous.
Pourtant quelle époque magique! Fin d'une ère avec tous ses dangers certes, mais début d'une autre pleine de promesses, qu'il reste à inventer.
Car toutes ces crises ne sont que les symptômes de notre rupture avec la Vie.
La monnaie catalyse à elle seule cette rupture; au lieu d'être lien fécondant entre les êtres pour produire et échanger leurs richesses, elle est devenue  un outil de ségrégation, de pouvoir et d'asservissement.
Regardons la de plus près et nous pourrons
Comprendre la « vraie » nature de la  monnaie et en quoi nous ne la respectons pas, ce qui provoque les crises,
Nous libérer ainsi du conditionnement mental qui nous tient prisonniers d'une logique contraire à notre propre bien-être et aux intérêts de l'humanité entière.
Se l'approprier et la réinventer pour jeter les bases d'un monde réconcilié et durable.
Philippe Derudder : Chef d'entreprise "interpellé" par les contradictions du système... Il démissionne en 1992 et partage depuis le fruit de ses recherches et expériences dans ses livres, conférences et ateliers. Il anime l'association AISES - Association Internationale pour le Soutien aux Economies Sociétales.
Auteur de « les aventuriers de l’abondance », «  Rendre la création monétaire à la société civile »,
 « Une monnaie Complémentaire Nationale »
Renseignements : Ecologie au Quotidien   
Tel : 04 75 21 00 56



mardi 8 novembre 2011

 Le Cese appelle à la création d’une  Organisation mondiale de l'environnement



  Inauguration du nouveau Conseil économique social et environnemental, le 14 janvier 2011 à Paris. AFP PHOTO POOL  PHILIPPE WOJAZER
ENVIRONNEMENT - A quelques semaines du sommet des Nations unies sur le climat, à Durban, le Conseil économique social et environnemental présente des propositions pour relever le défi climatique...
Depuis l’échec du sommet de Copenhague, les négociations climatiques ont du plomb dans l’aile. L’an dernier, à Cancun, un accord visant à sauver le processus onusien a été adopté, mais rien n’a été décidé quant à la suite du protocole de Kyoto ou sur les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Conseil économique social et environnemental (Cese) français espère que le sommet de Durban, qui se tiendra début décembre en Afrique du Sud, saura renouer avec des objectifs ambitieux pour sauver le climat, notamment grâce à la création d’une Organisation mondiale de l’environnement.
Villes, forêts et agriculture à l’honneur
Les rapporteurs de l’avis, débattu au Cese ce mardi, insistent sur la nécessité de créer une «Organisation mondiale de l’environnement» qui réunirait les partenaires sociaux, les associations et les négociateurs. Sans oublier les «dynamiques territoriales», ajoute Céline Mesquida, rapporteur de l’avis. «Depuis trois ans, les collectivités territoriales sont très présentes et se battent pour avoir de nouveaux financements, explique-t-elle à 20 Minutes. Il faut par exemple encourager les mairies car elles peuvent être plus proactives que les Etats et prennent souvent des engagements plus forts. Ce sont des acteurs clés dans la mise en œuvre des objectifs et elles doivent donc avoir leur place dans les négociations et bénéficier de financements dédiés.»
Autre sujet que le Cese souhaite voir à l’ordre du jour des négociations internationales, l’agriculture et la forêt. Pour les experts du Conseil, l’agriculture doit faire l’objet d’un volet de négociations spécifiques. «Cela permettrait de valoriser les bonnes pratiques agricoles et d’identifier des projets concrets à financer. Nous tenons également énormément à la protection des forêts tropicales primaires. Pour cela, nous souhaitons que la France et l'Union européenne soutiennent un objectif de zéro déforestation brute d’ici à 2020, en prenant bien entendu en compte les situations particulières des populations autochtones», ajoute la rapporteure de l’avis.
Sortir de la société du gaspillage
Le Cese appelle également les pays européens à montrer l’exemple et à se tenir à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici à 2020. «Atteindre cet objectif exigera une très forte volonté politique à la lumière des transformations sociales et économiques que cela supposera notamment en ce qui concerne les modes de production et de consommation, précise Céline Mesquida. Nous défendons la mise en place d’une politique industrielle européenne, la sortie d’une société du gaspillage ainsi que l’approfondissement du dialogue social, véritable moteur pour une transition juste. Le changement de modèle environnemental ne peut se faire sans un changement dans les politiques économiques et sociales définies dans chaque pays.»

mardi 1 novembre 2011

La vie végétale reprend le dessus...

Dans les cimetières, la vie végétale et animale reprend le dessus


Le cimetière du Père Lachaise, à Paris.
TOUSSAINT - Certains cimetières sont de vrais ilots de      verdure en ville, comme celui du Père Lachaise, à Paris, où les    arbres et les animaux ont élu domicile...
 C’est le plus grand espace vert de Paris intra-muros: le cimetière du Père  Lachaise, surtout connu pour ses morts célèbres comme Jim Morrison, Marcel  Proust ou Oscar Wilde, est aussi une immense réserve de biodiversité en pleine  ville. Les arbres qui font le charme des lieux ont pris le dessus sur les plus  vieilles tombes, ont envahi les interstices dans les murailles et ont poussé sur  tous les recoins de terre depuis que les services d’entretien de la mairie de Paris  ont abandonné l’usage de désherbants chimiques.
 Fouines, renards, essaims d’abeilles…
 «Ce cimetière a longtemps été entretenu rigoureusement car il accueille  beaucoup de public, explique Claude Frison, chargée du patrimoine naturel à  l’Agence d’écologie urbaine. Depuis que nous avons arrêté le désherbant, les petites herbes repoussent, les insectes reviennent et avec eux les oiseaux.» Un inventaire de la faune et de la flore du cimetière a ainsi dénombré plus de 400 espèces de plantes sauvages et plus de 40 espèces d’oiseaux, dont des chouettes hulottes, des faucons crécerelles, des éperviers,… «Nous avons deux espèces végétales protégées au Père Lachaise: la renoncule à petites fleurs et le sédum de Bologne», précise Claude Frison.
 En se promenant parmi les tombes la nuit, on risque plus de croiser des pipistrelles, des hérissons ou des fouines que des fantômes, assure-t-elle. Arrivés spontanément grâce à la reconstitution de l’écosystème, les animaux ont peuplé le cimetière, rejoignant la population de chats errants qui y a élu domicile. Au cimetière de Thiais, en banlieue parisienne, on a même vu des renards, bien acceptés par la population asiatique qui y voit un symbole de protection divine des lieux.  Au Père Lachaise, c’est un essaim d’abeilles qui avait trouvé refuge dans l’oreille de la statue de Casimir Périer.
 Laisser la vie renaître sur les tombes des êtres disparus
 Dans les murs et les pierres du Père Lachaise, les espèces rupestres se plaisent: fougères, araignées ou oiseaux nicheurs tels que la mésange charbonnière côtoient des arbres plus surprenants. «Nous avons deux néfliers du Japon, des sureaux, des roses trémières», observe Claude Frison. Les fleurs d’ornement se sont souvent naturalisées: «Les plantes en jardinière se ressèment un peu plus loin. La lavande et la mélisse, par exemple, se disséminent bien, poursuit Claude Frison. Mais on se méfie des espèces invasives, comme l’érable sycomore.»
 L’entretien des cimetières est un exercice délicat. En choisissant le «zéro phytosanitaire», la mairie de Paris a donné la priorité à la biodiversité mais a compliqué la tâche des quelque 500 agents d’entretien. «Il faut désherber manuellement et choisir les espèces que l’on enlève, explique Claude Frison. Il faut aussi que le public s’habitue à voir des herbes sur les tombes.» Par peur de faire «négligé» ou parce que les pompes funèbres ne laissent pas vraiment le choix aux familles, les tombes en pleine terre ou surmontées d’un petit jardin sont rares sorti du coin «romantique» du Père Lachaise et sur les dalles de marbre brillant, c’est au karcher et à l’eau de Javel qu’on élimine la moindre mousse. Une catastrophe pour la vie des sols, et au-delà pour l’environnement de toute la ville: «Un cimetière arboré a un effet climatique car il réduit la chaleur en ville», explique la spécialiste. Laisser la vie renaître sur les souvenirs des êtres disparus serait plus qu’un symbole: ce serait aussi un geste pour l’avenir.