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mardi 1 novembre 2011

La vie végétale reprend le dessus...

Dans les cimetières, la vie végétale et animale reprend le dessus


Le cimetière du Père Lachaise, à Paris.
TOUSSAINT - Certains cimetières sont de vrais ilots de      verdure en ville, comme celui du Père Lachaise, à Paris, où les    arbres et les animaux ont élu domicile...
 C’est le plus grand espace vert de Paris intra-muros: le cimetière du Père  Lachaise, surtout connu pour ses morts célèbres comme Jim Morrison, Marcel  Proust ou Oscar Wilde, est aussi une immense réserve de biodiversité en pleine  ville. Les arbres qui font le charme des lieux ont pris le dessus sur les plus  vieilles tombes, ont envahi les interstices dans les murailles et ont poussé sur  tous les recoins de terre depuis que les services d’entretien de la mairie de Paris  ont abandonné l’usage de désherbants chimiques.
 Fouines, renards, essaims d’abeilles…
 «Ce cimetière a longtemps été entretenu rigoureusement car il accueille  beaucoup de public, explique Claude Frison, chargée du patrimoine naturel à  l’Agence d’écologie urbaine. Depuis que nous avons arrêté le désherbant, les petites herbes repoussent, les insectes reviennent et avec eux les oiseaux.» Un inventaire de la faune et de la flore du cimetière a ainsi dénombré plus de 400 espèces de plantes sauvages et plus de 40 espèces d’oiseaux, dont des chouettes hulottes, des faucons crécerelles, des éperviers,… «Nous avons deux espèces végétales protégées au Père Lachaise: la renoncule à petites fleurs et le sédum de Bologne», précise Claude Frison.
 En se promenant parmi les tombes la nuit, on risque plus de croiser des pipistrelles, des hérissons ou des fouines que des fantômes, assure-t-elle. Arrivés spontanément grâce à la reconstitution de l’écosystème, les animaux ont peuplé le cimetière, rejoignant la population de chats errants qui y a élu domicile. Au cimetière de Thiais, en banlieue parisienne, on a même vu des renards, bien acceptés par la population asiatique qui y voit un symbole de protection divine des lieux.  Au Père Lachaise, c’est un essaim d’abeilles qui avait trouvé refuge dans l’oreille de la statue de Casimir Périer.
 Laisser la vie renaître sur les tombes des êtres disparus
 Dans les murs et les pierres du Père Lachaise, les espèces rupestres se plaisent: fougères, araignées ou oiseaux nicheurs tels que la mésange charbonnière côtoient des arbres plus surprenants. «Nous avons deux néfliers du Japon, des sureaux, des roses trémières», observe Claude Frison. Les fleurs d’ornement se sont souvent naturalisées: «Les plantes en jardinière se ressèment un peu plus loin. La lavande et la mélisse, par exemple, se disséminent bien, poursuit Claude Frison. Mais on se méfie des espèces invasives, comme l’érable sycomore.»
 L’entretien des cimetières est un exercice délicat. En choisissant le «zéro phytosanitaire», la mairie de Paris a donné la priorité à la biodiversité mais a compliqué la tâche des quelque 500 agents d’entretien. «Il faut désherber manuellement et choisir les espèces que l’on enlève, explique Claude Frison. Il faut aussi que le public s’habitue à voir des herbes sur les tombes.» Par peur de faire «négligé» ou parce que les pompes funèbres ne laissent pas vraiment le choix aux familles, les tombes en pleine terre ou surmontées d’un petit jardin sont rares sorti du coin «romantique» du Père Lachaise et sur les dalles de marbre brillant, c’est au karcher et à l’eau de Javel qu’on élimine la moindre mousse. Une catastrophe pour la vie des sols, et au-delà pour l’environnement de toute la ville: «Un cimetière arboré a un effet climatique car il réduit la chaleur en ville», explique la spécialiste. Laisser la vie renaître sur les souvenirs des êtres disparus serait plus qu’un symbole: ce serait aussi un geste pour l’avenir.


 

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