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lundi 26 juillet 2010

BP tue 400 espèces animales

Internationalnews

http://picturepixie.com/wp-content/uploads/brown_pelican_alan_wilson.jpg

BFM TV - IN - Plus de 400 espèces pourraient disparaître du le golfe du Mexique. BP et l'administration Obama ont annoncé avoir retrouvé plus de 2 600 espèces mortes (mammifères, oiseaux, poissons, tortues...). Une catastrophe écologique qui pourrait durer des années, voire des décennies. Le plancton et les micro-organismes détruits servent en effet de nourriture pour les animaux, en particulier pour les poissons et les crevettes.

Les dispersants chimiques sont autant responsables de ce désastre que le pétrole: les petites boulettes formées, tombées au fond de l'eau, qui remonteront avec les courants et les tempêtes, seront absorbées par l'ensemble des animaux. Par ailleurs, plusieurs organisations de défense de la nature ont porté plainte contre BP, accusé de brûler des tortues vivantes en même temps que le pétrole.

Photo: picturepixie.com

Si la video n'apparaît pas, la regarder ici: http://www.youtube.com/watch?v=45gKsvqor9I

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Plus de 80 articles et documentaires dans notre dossier: Dossier marée noire de BP


Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-maree-noire-400-especes-disparues-du-golfe-video-hq-1-06-54287125.html

mercredi 21 juillet 2010

catasrophiques sables bitumeux

Au Canada aussi le pétrole fait des ravages sur l'environnement...

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur le Golfe du Mexique, des catastrophes environnementales au moins aussi importantes se passent dans l’indifférence générale. C’est le constat de l’ONG Corporate Ethics International, qui a saisi l’occasion de la marée noire pour lancer une campagne contre l’exploitation des sables bitumineux en Alberta, province de l’Ouest du Canada.

Sous le slogan «The other oil disaster», les ONG rassemblées par Corporate Ethics International, dont Les Amis de la Terre, appellent ainsi au boycott de l’Alberta par les touristes.

Pire que la marée noire

Michael Marx, le directeur de Corporate Ethics, est formel: «Nous pensons qu’il n’y a pas de comparaison possible. Les sables bitumineux sont bien pires». Ces sables, dont le principal gisement naturel se trouve en Alberta, sont un mélange de bitume brut (en moyenne, 11,5%), de sable, d’argile et d’eau. En les extrayant et en les transformant, on obtient du pétrole. Mais à un prix environnemental très élevé.

La forêt boréale est la première victime de ce nouveau filon pétrolier. Pour ouvrir les mines, il a fallu raser des hectares entiers de forêt, qui auront peu de chances de se reconstituer après l’exploitation. L’extraction des sables, à grands coups de pelleteuse et avec des allers et retours incessants de camions dégageant des tonnes de CO2, émet des gaz polluants, tels que le méthane ou l’anhydride sulfureux, responsable de l’acidification des lacs et des forêts. On estime que la production d’un baril de pétrole issu des sables bitumineux génère trois fois plus de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole classique.

Une compagnie pétrolière responsable de la mort de 1.600 canards

Des dégâts dans l’air, mais également dans l’eau. Le procédé de séparation des sables et du bitume consomme énormément d’eau, le plus souvent chauffée: il faut deux à cinq barils d’eau pour produire un baril de pétrole. Cette eau puisée dans les rivières de l’Alberta menace la région de sécheresse.

En échange, les industries pétrolières rejettent les eaux usées dans des bassins à l’air libre. Très toxiques, ces eaux tuent les animaux qui s’y abreuvent et dégagent des vapeurs gênantes et potentiellement dangereuses pour les hommes. En Juin dernier, la plus grande compagnie pétrolière canadienne, Syncrude Canada Ltd, a été condamnée en justice pour la mort de 1.600 canards qui s’étaient posés sur une des mares polluées.

Sauver l’Alberta, s’il est encore temps

Dernière touche au tableau: il faut utiliser du gaz naturel pour extraire le bitume, donc puiser dans une ressource fossile pour en exploiter une autre... Une logique que les compagnies pétrolières, alarmées par la vision du «peak oil» (le moment où les stocks de pétrole iront en décroissant) n’ont pas trouvé absurde: l’Alberta fournit 70% du pétrole exploité par le Canada et est depuis 2008 le premier fournisseur des Etats-Unis.

L’Alberta est aujourd’hui une province dévastée: le taux de cancers élevé, les difficiles conditions de travail dans les mines, le paysage ravagé en font une région fantôme. Les ONG ont donc décidé de sonner l’alarme, s’il n’est pas déjà trop tard: sur le site rethinkalberta.com, chacun est invité à signer la pétition pour freiner l’expansion des mines de sables bitumineux et convertir l’économie aux énergies renouvelables.

Audrey Chauvet

mardi 20 juillet 2010

La mort des abeilles

Les abeilles : une mort pas si mystérieuse que ça !

"Sur le plateau [de Millevaches], comme sur toute la planète les abeilles s’éteignent par milliard. Une hécatombe inquiétante qui fait suite à une série d’épisodes dévastateurs au cours des 10 dernières années.
Longtemps considérées comme mystérieuse, une des principales raisons de cette mortalité est aujourd’hui évidente : les pesticides.
Témoignages de trois apiculteurs désemparés par cette situation dont on sous estime les conséquences." (une vidéo de Télé Millevaches).

lundi 12 juillet 2010

Le retour de la Caravane de l'âne errant!

La Caravane de l’Ane Errant repart pour une nouvelle aventure !

Elle restera cette fois en Drôme pour un voyage de Saoû jusqu'au Die, en passant par St-Nazaire-le-Désert puis Châtillon-en-diois.

Cette année, nouveau concept !
Une quinzaine d’artistes de différents horizons sont invités à transhumer ensemble pour un travail de création en résonance avec le territoire : au rythme des ânes et des reliefs, les artistes voyageurs récoltent des traces du territoire qu’ils arpentent. Cette matière s’étoffe d’étape en étape pour donner naissance à des créations insolites et poétiques : installations, morceaux de théâtres, fragments de musiques, contes à emmener en voyage...

Ceci est donc une invitation à venir marcher avec nous et/ou à nous rejoindre pour découvrir le temps d'une soirée ces créations.

Ce projet est un projet de l’association TREFLE. L’équipe de la Caravane est portée par un désir de rendre accessible la culture en milieu rural et de faire connaître des pratiques artistiques originales. Nous souhaitons créer les conditions de la rencontre entre les artistes, entre les artistes et la population, entre les habitants, en toute simplicité et convivialité.

Tout cela peut exister grâce à de nombreuses forces vives : spécial MERCI !!
Mickey et Karine pour les ânes, Yann et Caroline pour le visuel et l’affiche, Grégori pour les balades botaniques, Medhi pour le blog, l’équipe de la transhumance artistique : Céline, Julia, Judith , Marilyne, Raphaël, Mathilde, Flora, Nickolaus, Agnès, Olivier, Stéphanie, Yann, Johanna, et Cécile bien sûr pour la co-organisation de cette aventure !! et puis tout ceux qui nous soutiennent !!

Le programme sortira d’ici 2 semaines. En attendant rendez-vous sur le blog de l’Âne Errant : http://aneerrant.canalblog.com
ou au bout du fil sans fil : 06 70 59 96 95

A bientôt sur les routes! et d'ici là bon été...

Claire

FIN DES TRANSPORTS DE DECHETS NUCLEAIRES ?

Une victoire d'étape gagnée par Greenpeace et vous ! Depuis les années 1980, Greenpeace dénonce les exportations de déchets nucléaires en Russie. Ces derniers mois, grâce à votre soutien, nous avons pû faire éclater ce scandale auprès du grand public et ainsi mettre la pression sur Areva. Mettons fin à l'opacité sur le nucléaire... Nous avons l'opportunité aujourd'hui de profiter de cette victoire pour dévoiler le vrai visage du nucléaire. Ces prochains jours, en vous mobilisant sur Facebook ou en faisant un don à Greenpeace vous contribuez à nos prochaines victoires sur l'industrie de nucléaire. Je compte sur vous et sur votre détermination pour nous donner les moyens d'agir et de gagner ! Merci à tous et à très bientôt.

http://energie-climat.greenpeace.fr/areva-sapprete-a-arreter-son-trafic-de-dechets-nucleaires-vers-la-russie-greenpeace-a-gagne

EFFETS INDUITS DES PESTICIDES



L'exposition aux pesticides pendant la grossesse
augmente le risque de cancer chez le futur enfant

Un rapport publié le 2 juillet 2010 par CHEM Trust(1) souligne que certaines études montrent une augmentation du risque de cancer chez l'enfant lorsque la mère est exposée aux pesticides. L'exposition pendant la grosesse est la cause la plus systématique de cancer chez l'enfant.

En outre, ce rapport souligne que plusieurs études montrent que les agriculteurs ont plus de risque de développer un cancer au sein d'une population. De plus, un lien fort existerait entre l'exposition aux pesticides et certains cas de lymphomes non-hodgkiniens, de leucémie, de cancers de la prostate et d'autres cancers liés aux hormones.

Les enfants qui côtoient une activité agricole modérée à élevée dans des régions agricoles des Etats-Unis ont plus de risque de développer différents cancers. De surcroît, le rapport du CHEM Trust rapporte qu'un enfant sur 500 développe un cancer avant l'âge de 15 ans dans les pays industrialisés et que pour la moitié des cas, c'est avant 6 ans avant 6 ans.

Enfin, le rapport de CHEM Trust souligne que certains types de cancer ont augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies, désignant les facteurs environnementaux(2) et notamment l'exposition aux pesticides comme facteur déterminant.

Ainsi, en Grande-Bretagne une étude note qu'au cours des trentes dernières années (1975 - 2005) :

les cas de lymphomes non-hodgkiniens ont plus que doublés ;
le nombre de cancers des testicules a doublé ;
le nombre de cancers du sein chez la femme a augmenté de 67 % et a été multiplié par quatre chez l'homme ;
les cas de cancer de la prostate ont triplé.
Enfin, de 1963 à 1998, le nombre de cancer chez l'enfant a augmenté de 35 %(3)...

Lire la suite … http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=2462

Message de Pierre Rabbhi



http://www.dailymotion.com/video/xdx50w_un-message-de-pierre-rabhi_news

samedi 10 juillet 2010

Déchets nucléaires

Aujourd’hui, 9 juillet 2010, Areva arrête officiellement d’envoyer des déchets nucléaires en Russie !

Le trafic de déchets radioactifs durait depuis 1972…

Greenpeace a mis fin à 38 ans de transports de déchets nucléaires français vers la Russie !

Greenpeace a découvert qu’Areva va prématurément cesser d’exporter ses déchets nucléaires en Russie. Alors que le contrat qui unit Areva et l’agence atomique russe Rosatom devait prendre fin en 2014 (1), les Russes ont décidé de rompre dès le 11 juillet prochain cette collaboration qui dure depuis 1972 !

La polémique internationale créée ces derniers temps notamment grâce aux actions de Greenpeace a eu raison de ce scandale !

Un scandale révélé par Greenpeace
Depuis les années 1980, Greenpeace dénonce les exportations de déchets nucléaires en Russie. En octobre 2009, la diffusion de l’enquête de Laure Noualhat et Éric Guéret, « Déchets : le cauchemar du nucléaire » relance la polémique. N’obtenant aucune explication satisfaisante de la part d’Areva, le ministre de l’Écologie et de l’Énergie saisit le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire qui ouvre une enquête. Prévus pour janvier 2010, les résultats devraient être rendus publics d’ici la fin du mois de juin. Plus de détails ici : http://bit.ly/d7ynKp

Les mensonges d’Areva…
Tout au long de cette bataille, Areva n’a cessé de mentir pour essayer de justifier ces exportations. Aujourd’hui l’industriel essaie de faire croire que l’arrêt des exportations était prévu de longue date… La journaliste de Rue89 qui a réalisé une enquête complète sur cette affaire a eu bien des difficultés pour obtenir des réponses. Son article sur le sujet est visible ici : http://bit.ly/cUrXJy

Un scandale qui s’arrête, une bonne nouvelle !
Greenpeace considère qu’exporter ces déchets en Russie est contraire à loi russe sur la protection de l’environnement datant de 1989 qui interdit les importations de déchets nucléaires. Mais aussi à la directive européenne de 2006, relative à la surveillance et au contrôle des transferts de déchets radioactifs et de combustible nucléaire usé (4).
Ce texte stipule que l’expéditeur de déchets nucléaires doit s’assurer des bonnes conditions de sûreté dans lesquelles ils vont être disposés dans le pays dans lequel il les envoie. Aujourd’hui, ni Areva, ni EDF, ni même les autorités françaises ne sont en mesure de contrôler les conditions de sûreté en Russie, comme l’a confirmé l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN). Greenpeace a donc porté plainte devant la Commission européenne car, en expédiant leurs déchets nucléaires en Russie, les industriels français ne respectent pas cette directive.

(1) voir lettre du ministre russe de l’énergie http://bit.ly/cYCz7u
(2) http://bit.ly/cOAWGz, dernier paragraphe page 14
(3) www.greenpeace.fr/rapport-dechets-russie
(4) à consulter sur http://bit.ly/bDkIo9

jeudi 8 juillet 2010

Victoire provisoire pour les baleines

Victoire, le moratoire de la chasse à la baleine est maintenu !

Grâce à l’appui de 1 200 000 signatures recueillies par le site Avaaz, le moratoire sur la chasse à la baleine est maintenu.
Certains peuvent se demander ce que l’on peut faire pour changer le monde, agir contre les dérives actuelles de notre société ; cette pétition est un excellent exemple d’action citoyen qui peut être menée au niveau international.
Je vous retransmets le courrier de remerciements de l’équipe d’Avaaz.

Chers amis,

Nous avons réussi ! La proposition de légalisation de la chasse à la baleine a été enterrée au Maroc — et notre campagne a contribué à faire pencher la balance du bon côté.
En seulement quelques semaines, nous avons construit ensemble la plus grande pétition pour la protection des baleines jamais signée, réunissant plus d’1,2 million de citoyens, et nous l’avons remise directement aux principaux négociateurs de la Commission Baleinière Internationale réunis à Agadir. A la fin du sommet, ils ont décidé de maintenir le moratoire sur la chasse à la baleine vieux de 24 ans.
Le lobby pro-chasse a tenté de recourir à des manoeuvres politiques pour obtenir le texte dit de "compromis" équivalant à un quota de chasse à la baleine. Mais alors que la tension montait dans ces négociations à huis clos, notre gigantesque pétition est apparue sur la Une de la BBC World et dans une longue dépêche AFP, et nous avons agi avec les délégations proches de nos vues et d’autres partenaires pour mettre la pression là où elle était la plus utile, afin d’attirer encore plus l’attention de l’opinion internationale.

Le Ministre australien de l’Environnement Peter Garrett a reçu notre pétition et à travers lui l’ensemble des pays défenseurs du moratoire. Face aux médias du monte entier, il a déclaré : "Merci beaucoup à Avaaz. C’est un réel plaisir d’être ici et d’accepter cette pétition(...). J’estime que les voix des peuples du monde doivent être entendues. Je les ai clairement entendues aujourd’hui. "

La délégation américaine nous a accueilli par ces mots : "Avaaz ! Nous avons vu votre grande affiche à l’aéroport !" On nous a aussi rapporté les propos animés de négociateurs évoquant le compteur géant que nous avions installé face au centre de conférences pour indiquer en temps réel le nombre de signatures dépassant largement le million.

Après la réunion, un négociateur européen nous a confié : "nous avons réussi à maintenir le moratoire en place (...). J’ai suivi les chiffres de la pétition en ligne. J’ai été vraiment impressionné par la vitesse de croissance et les signataires venus du monde entier."

C’est une victoire importante en faveur des baleines — et pour la mobilisation citoyenne mondiale. Ensemble, nous avons démontré que les décisions internationales peuvent être influencées par une seule initiative bien coordonnée et qui réunit des citoyens du monde entier.

Mais en remportant cette bataille, nous ne garantissons pas encore la protection des baleines — la flotte japonaise dite "scientifique" est déjà en route pour exploiter les failles de la Commission Baleinière Internationale et tuer des centaines de baleines.
Si nous voulons gagner pour de bon, nous devrons mener campagne pour le renforcement et la réforme de la Commission Baleinière Internationale, et pour mobiliser les citoyens dans les pays où les gouvernements soutiennent la chasse commerciale, comme le Japon — où l’équipe au pouvoir connaît Avaaz et où par le passé nous avons fait changer la politique environnementale.
Nous pouvons y arriver, si nous sommes suffisamment nombreux à faire une petite contribution régulière. Nous avons déjà réuni 6000 donateurs hebdomadaires réguliers — si nous parvenons à 10 000 donateurs, nous pourrons commencer à financer des campagnes au Japon et dans d’autres pays clés. Cliquez ici pour parrainer l’action d’Avaaz et atteindre notre objectif :

https://vlsecure.avaaz.org/fr/whales_reportback_6/

En seulement 3 ans d’existence, notre mouvement a rassemblé des millions de membres autour d’une idée démocratique simple : le pouvoir des citoyens peut être mobilisé et obtenir des victoires face à de puissants groupes d’intérêts. Qu’il s’agisse de la protection des baleines, de la lutte contre la corruption, du soutien aux forces démocratiques, ou de la lutte contre le changement climatique, nous agissons ensemble pour réduire l’écart entre le monde tel qu’il est et le monde voulu par la grande majorité d’entre nous.
A présent, si un certain nombre d’entre nous décident de faire un don pour soutenir les campagnes d’Avaaz financées par ses membres, nous aurons plus de force pour remporter encore plus de victoires.
Avec espoir,
Ricken, Alice, Paul, Mia, Ben, Luis, David, Graziela, Milena et toute l’équipe d’Avaaz

lundi 5 juillet 2010

Y a t ' il un avenir heureux sur terre ?

"Il est déjà trop tard" : l'espèce humaine devrait s'éteindre ce siècle


Et s'il n'y avait plus rien à faire pour sauver l'humanité ? S'il était déjà trop tard ? The Australian rapporte une interview bien pessimiste du célèbre scientifique australien Frank Fenner. Pour lui, nous avons déjà scellé le destin de l'Humanité : dans moins de 100 ans, les sociétés humaines ne seront plus...

Dans une interview accordée au quotidien national The Australian, et publiée le 16 Juin 2010, Frank Fenner, professeur émérite de microbiologie à l'Université nationale australienne, prédit la disparition de l'Humanité dans les 100 prochaines années.

Ce mauvais augure pourrait prêter à sourire, mais le scientifique de 95 ans a une carrière impressionnante : Membre de l'Académie des sciences australienne et de la Royal Society, son travail a été récompensé par de nombreux prix et il est l'auteur de centaines de textes scientifiques. Il a notamment été impliqué dans la disparition du virus responsable de la variole et dans la lutte contre la surpopulation de lapins en Australie via l'introduction volontaire du virus de la myxomatose dans les années 50.

Officiellement en retraite depuis des dizaines d'années, ce scientifique renommé poursuit toujours ses travaux de recherche et ses écrits, en se déplaçant quotidiennement à l'institut de médecine John Curtin de l'Université nationale australienne, dont il fut directeur de 1967 à 1973.

Sa compréhension approfondie de l'évolution des espèces n'a jamais entamé sa fascination pour l'observation sur le terrain. Du niveau moléculaire aux planètes, Frank Fenner s'intéresse à tous les écosystèmes. Il a commencé à publier ses premières études environnementales au début des années 70 lorsque l'impact des sociétés humaines sur notre planète devenait problématique.

De quoi inspirer confiance, ou au moins de l'intérêt pour ses déclarations.

"Nous allons disparaître. Quoique nous fassions maintenant, il est trop tard"

Cette affirmation de Frank Fenner a de quoi inquiéter, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une vision sur des millions d'années mais d'une prédiction pour le siècle en cours !

Pour Frank Fenner et d'autres scientifiques reconnus comme Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, la Terre est entrée dans une nouvelle époque géologique, l'Anthropocène, depuis 1800 avec la révolution industrielle et l'exploitation massive des combustibles fossiles. Cette nouvelle époque géologique succèderait à l'Holocène débuté il y a dix mille ans.
Bien que non officielle sur l'échelle des temps géologiques, l'Anthropocène a été admis dans la terminologie scientifique et correspond au moment où les Hommes ont pu rivaliser avec les forces de la nature dans la capacité à modifier l'écosystème de la Terre.

En effet, nos activités réchauffent le climat planétaire d'une ampleur aussi importante que les grands cycles naturels et nous entamons la sixième extinction massive de la biodiversité, avec une vitesse sans doute plus rapide encore que celle qui a conduit, il y a 65 millions d'années, à l'extinction des dinosaures suite à la chute d'un astéroïde, comme le souligne Eric Lambin, membre de l'Académie des sciences des Etats-Unis(1)...

L'explosion démographique en cause : "il y a déjà trop de monde"

A l'origine de ces déséquilibres planétaires qui menacent la survie même de l'Humanité, Frank Fenner incrimine l'explosion démographique et la "consommation effrénée".

Selon l'ONU, le nombre d'humains devrait dépasser 6,9 milliards cette année(2). Vu l'inertie de nos sociétés et décideurs politiques sur l'urgence et l'importance des mesures à prendre pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, Fenner demeure pessimiste : "Nous allons subir le même sort que les personnes sur l'île de Pâques. Le changement climatique ne fait que commencer. Mais nous pouvons déjà voir des changements remarquables dans la méteo."

"Les Aborigènes nous ont montré qu'en l'absence de science et d'émissions de dioxyde de carbone responsables du réchauffement climatique, ils pouvaient survivre pendant 40 000 à 50 000 ans. Mais notre monde ne le peut pas. L'espèce humaine est susceptible de prendre le même chemin que beaucoup d'espèces que nous avons déjà vu disparaître." déclare t-il dans son interview.

"Homo sapiens devrait disparaître, peut-être dans 100 ans", dit-il. "Un grand nombre d'autres animaux également. C'est une situation irréversible. Je pense qu'il est trop tard. J'essaie de ne pas trop le dire car il y a des gens qui essaient de faire changer les choses. Les efforts de réduction ralentissent un peu les choses, mais il y a déjà trop de monde [sur Terre]" ajoute -til.

L'explosion démographique et ses corollaires : la boulimie énergétique, productiviste et consumériste mènent l'humanité à sa perte. Ce constat, tabou, est pourtant de plus en plus partagé par certains scientifiques et de plus en plus évoqué, mais étouffé par les sceptiques sur le changement climatique et une partie des personnes croyantes pour qui la reproduction est une recommandation divine, souligne Frank Fenner.

Un peu d'optimisme avant le naufrage de l'Humanité ?

Stephen Boyden, collègue et ami de Fenner, pense qu'il y a un profond pessimisme chez certains écologistes, mais que d'autres sont plus optimistes : "Frank a peut-être raison, mais certains d'entre nous nourrissent encore l'espoir que la situation entraînera une prise de conscience et, par conséquent, les changements révolutionnaires nécessaires pour atteindre la durabilité écologique".

Stephen Boyden ajoute : "C'est là que Frank et moi sommes différents. Nous sommes tous deux conscients de la gravité de la situation, mais je n'accepte pas qu'il soit forcément trop tard. Bien qu'il y n'ait qu'une lueur d'espoir, cela vaut la peine de résoudre le problème. Nous avons la connaissance scientifique pour le faire, mais nous n'avons pas la volonté politique."

A ce titre, Frank Fenner a ouvert le 23 juin 2010 le symposium "Healthy Climate, Planet and People"(3) à l'Académie australienne des sciences. Cette conférence vise justement à combler le fossé entre la science et les politiques environnementales.

En conclusion de son interview, Frank Fenner, qui a pourtant eu l'honneur d'annoncer l'éradication mondiale de la variole à l'ONU en 1980, contemple avec dépit le chaos de l'espèce humaine au bord de l'extinction de masse : "Les petits enfants des générations actuelles vont être confrontés à un monde beaucoup plus difficile..."

Notes

  1. La Terre sur un fil, Eric Lambin - Le Pommier, 2010
  2. Une population de 9 milliards de terriens en 2050... - notre-planete.info, 04/2009
  3. Healthy Climate, Planet and People- Fenner conference 2010 - ANU

Source

Frank Fenner sees no hope for humans -The Australian, 26/06/2010

Auteur

Christophe Magdelaine - notre-planete.info (tous droits réservés)