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mardi 24 avril 2012

Dérèglement climatique : les plantes migrent...

Climat. Les fleurs de montagne grimpent vers les sommets

CLIMAT - Le réchauffement climatique pousse la flore à rechercher la fraîcheur en altitude...

Les fleurs grimpent pour fuir la chaleur: selon une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science, l'accélération du réchauffement climatique crée un stress important chez les plantes des montagnes européennes et les contraint à migrer vers les sommets, rapporte l’AFP. S’appuyant sur un inventaire de 66 sommets du nord de l’Europe à la Méditerranée, les scientifiques ont également noté une perte importante de la diversité des espèces.

La sécheresse, première cause de déclin des espèces

Les chercheurs de l'Académie autrichienne des sciences et l'Université de Vienne ont cartographié toutes les espèces de plantes et ont comparé les données avec ce qu’ils avaient observé en 2001 et 2008. «Nos résultats montrent un déclin des variétés de plantes sur les sites méditerranéens, ce qui est préoccupant car ces montagnes abritent une flore unique et une grande proportion de ces espèces n'existe nulle part ailleurs sur la planète», explique Harald Pauli, du Global Observation Research Initiative. «Les disparitions d'espèces ont été les plus prononcées sur les sommets les moins élevés où les plantes souffrent plus tôt du manque d'eau que sur les montagnes plus élevées qui restent plus longtemps enneigées», précise-t-il.
C’est le manque de précipitations qui pourrait causer de graves dégâts dans les milieux méditerranéens, mais pas seulement: «L'impact du changement climatique avec la montée des températures, combiné à la sécheresse grandissante, va probablement menacer de plus en plus la flore des montagnes de cette région sur le continent européen mais aussi dans le reste du monde», estime Georg Grabherr, président du Global Observation Research Initiative.

lundi 23 avril 2012


Ecologue: Un ange-gardien des bêtes et fleurs


ENVIRONNEMENT - Florent Yvert est écologue, un métier apparu il y a une dizaine d'années...

Sauvegarder la faune et la flore francilienne en danger. Voilà la mission de Florent Yvert, écologue de profession. Son métier, apparu il y a une dizaine d’années, consiste à conseiller les collectivités territoriales pour que leurs projets d’aménagement respectent la biodiversité. «Je suis ornithologue de formation et avec mon collègue entomologiste, nous avons monté notre entreprise, Biodiversita, en 2000, à une époque où ce métier était très peu connu et où ce genre de structure se comptait sur les doigts d’une main. Depuis 2005 et notamment le Grenelle de l’environnement, les formations professionnelles se sont multipliées.»
Quand d’autres écologues cherchent des solutions pour faire des économies d’énergie, Florent Yvert donne des idées pour préserver l’existant et même créer un milieu naturel favorable à des espèces menacées, dans des éco-quartiers par exemple. «Cinquante ans après la construction rapide d’immeubles, beaucoup d’espèces ont décliné car leur milieu naturel a disparu, notamment les criquets et sauterelles, la chevêche d’Athéna – une petite chouette – ou même le moineau. Dans les années 1980, on a planté beaucoup d’arbres aux papillons, mais ils prennent la place d’espèces indigènes.»
S’il n’est pas toujours évident de faire passer au public l’importance d’avoir une friche ou un marais dans un parc, lui se dit confiant: «Les jardins “naturels” ont clairement une morphologie différente, mais le public est demandeur.»
Oihana Gabriel

samedi 14 avril 2012

Elections présidentielles dans 8 jours : Mme Eva Joly...(2/10)

Les mesures environnementales d'Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts)

E.JolyEva Joly
© Eva Joly
Les élections présidentielles 2012 suscitent de nombreux débats d'idées mais aussi bien des déceptions, notamment sur les questions environnementales. C'est pourquoi, nous vous proposons de découvrir les engagements environnementaux des candidats à la présidence de la République française. Nous vous proposons de découvrir ceux d'Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts).
Ca y est ! La course à la présidentielle est enfin engagée. Si l'exercice ne brille pas par son respect de la démocratie avec cette course effrénée et biaisée aux adhésions de maires, les candidats les plus acharnés, chanceux ou simplement les plus représentés ont pu obtenir leurs 500 signatures. Ils peuvent maintenant prétendre aux plus hautes fonctions de l'Etat.
Contrairement à l'élection présidentielle de 2007, les problématiques environnementales sont particulièrement absentes du débat électoral, pourtant l'urgence est plus criante que jamais. C'est pourquoi, afin de mesurer l'engagement environnemental des candidats à la présidentielle, nous avons choisi 10 sujets particulièrement brûlants. Ces thèmes méritent depuis déjà trop longtemps des réponses fortes et immédiates. Chaque candidat se verra attribuer une note sur 10 pour évaluer sa prise de conscience.
Cette analyse est réalisée via l'étude de chaque programme officiel des candidats, tel qu'il est décrit sur le site Internet officiel du présidentiable. Nous poursuivrons notre analyse des 10 candidats en lice, suivant l'ordre alphabétique, par Eva Joly. Les programmes des autres candidats seront exposés dans les jours qui suivent.
Eva Joly, 68 ans, est une ancienne magistrate. Ella été élue députée européenne Europe Écologie en Ile-de-France en 2009. Eva Joly est la candidate d'EELV (Europe Ecologie Les Verts) suite à sa victoire sur Nicolas Hulot lors de la primaire écologiste de 2011.

Les engagements officiels, commentés, d'Eva Joly en matière d'environnement

Préservation et reconquête de la biodiversité

"Lancer un plan national d'éducation à la préservation de la nature pour systématiser l'enseignement des sciences de la nature à tous les niveaux, de l'école primaire aux formations professionnelles. Dès la rentrée 2012, chaque enfant de primaire bénéficiera d'une animation ou d'une sortie nature par le biais d'un partenariat renforcé entre l'Etat et les associations de protection de l'environnement."
L'éducation à l'environnement et le contact avec une nature oubliée est essentielle si l'on veut que les adultes de demain, futurs moteurs de la société, orientent leurs décisions avec plus de sérieux et de responsabilité vis à vis de notre support de vie.
Mettre en œuvre un grand chantier de remise en nature du territoire : opposabilité des trames vertes et bleues, renaturation des grands fleuves (Rhône, Loire, Seine et Rhin), rétablissement de la perméabilité des grandes infrastructures linéaires aux flux biologiques.
Les trames vertes et bleues désignent les continuités écologiques non bâties où les espèces animales et végétales peuvent se développer et circuler. Les rendre opposables signifie qu'elles seront juridiquement contraignantes lors de l'élaboration des documents d'urbanisme, ce qui n'est pas le cas, sauf exceptions. Or, la fragmentation des espaces naturels et boisés par les infrastructures de transport et par l'étalement urbain cloisonne la nature dans des îlots où la biodiversité dépérit. Restaurer ces continuités et les préserver est donc une mesure indispensable.
Organiser une Conférence nationale de protection du littoral, des estuaires et de la montagne, qui devra aboutir au renforcement des dispositifs actuels. Il s'agira en particulier de limiter l'artificialisation, de préserver les espaces naturels et agricoles, de renforcer la surveillance et la prévention des pollutions d'origine agricole dans les estuaires et les baies.
Adopter une loi foncière pour enrayer l'étalement urbain et garantir la mixité sociale et fonctionnelle : l'objectif est de valoriser les espaces naturels, agricoles et boisés, en lien avec des territoires urbains équilibrés entre logements, activités et loisirs. Pour ce faire, les politiques du logement et de l'urbanisme ne seront plus menées au niveau de chaque commune mais à l'échelle des agglomérations.

En s'artificialisant à tout va, sans aucune réflexion sur la gestion des risques et les conséquences pour le vivant, notre territoire est aujourd'hui fragilisé et particulièrement vulnérable aux aléas météorologiques comme en témoignent les conséquences de la tempête Xynthia.
"L'objectif zéro artificialisation nette du territoire d'ici 2025. Un observatoire de la consommation foncière publiera chaque année les chiffres de l'artificialisation, et une fiscalité spécifique sera créée (...) L'artificialisation des terres agricoles sera fiscalement découragée."
En 2009 en France, selon une enquête Eurostat, 5% de la couverture du sol était considéré comme imperméabilisé et 12 % était exploité pour le commerce, les services, le logement, l'industrie et le transport. Or l'artificialisation du territoire se poursuit, notamment en Ile-de-France où, selon l'IAU-idf, plus de 21% des sols sont déjà artificialisés, tandis que les forêts et cultures régressent. Cette tendance ne devrait pas s'inverser puisque le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF), adopté par les députés le 31 mai 2011, prévoit de renforcer l'attrait de la région capitale et donc son nombre de logements, d'équipements et d'infrastructures...

Lutte contre les émissions excessives de gaz à effet de serre

"Réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, par rapport à 1990, pour limiter le réchauffement de la planète sous les 2°C."
Lors de la conférence de Cancún sur les changements climatiques qui s'est déroulée fin 2010, les états ont reconnu qu'il était impératif de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40 % d'ici à 2020 pour ne pas dépasser le seuil fatidique de 2°C d'augmentation de la température moyenne de la planète. Si la France peut se targuer d'avoir diminué ses émissions de près de 10% depuis 1990, c'est parce qu'elle a délocalisée massivement sa production manufacturière et industrielle. Malheureusement, même si la France tient son objectif de 30%, c'est un effort mondial, urgent et sans précédent qui est attendu. Or, il n'y a plus de doute : l'humanité ne pourra plus maintenir le réchauffement de la planète sous les 2°C.
"Construire chaque année 500 000 logements, à basse consommation d'énergie (...) Rénover un million de logements par an, d'ici 2020, au niveau « basse consommation d'énergie », en commençant par ceux dans lesquels vivent les huit millions de personnes en situation de précarité énergétique. Les bâtiments publics seront tous rénovés d'ici 2030."
La France compte environ 32,2 millions de logements dont 18,8 millions - soit 58 % du parc - qui ont été construits avant la réglementation thermique de 1975. Ce qui explique que le secteur du bâtiment est à l'origine de 23 % des émissions de CO2 et de 43 % de la consommation d'énergie finale en France. Le chauffage représente près de deux tiers de ces consommations d'énergie et la majeure partie des émissions de CO2 du secteur. L'action dans ce domaine est essentielle et ne doit pas se limiter à un Diagnostic Performance Energetique dont on sait combien il est dévoyé, réalisé avec beaucoup de légèreté et finalement inefficace.
Passer en basse consommation selon la Réglementation Thermique 2005 implique une consommation énergétique très inférieure, le chantier est donc colossal mais nécessaire.

Adaptation au changement climatique et prévention des risques naturels

"Engager tous les territoires et les secteurs d'activités, en commençant par l'agriculture, à anticiper et à s'adapter dès à présent aux changement climatiques."
Le changement climatique est une réalité tangible comme en témoignent de nombreux indicateurs environnementaux. Pour de nombreux pays, et notamment les plus pauvres, l'heure n'est plus aux tergiversations mais à l'adaptation. En France aussi, la hausse inexorable du niveau des océans, la migration des espèces, les sécheresses prolongées, les canicules plus fréquentes... obligent notre pays à s'adapter sous peine d'entraîner sa déliquescence. Soulignons la prise de conscience d'Eva Joly, seule candidate à s'en soucier, même si son engagement reste assez vague.

Développement et soutien aux énergies renouvelables

"Organiser la sortie du nucléaire en 20 ans (...) Faire de la France un leader industriel des énergies renouvelables, en produisant 40 % de notre énergie par des sources renouvelables dès 2020 (hors carburant). Il faut engager notre pays sur la voie d'un mix énergétique 100 % renouvelable."
Eva Joly inscrit la sortie du nucléaire dans son programme politique et annonce des objectifs très ambitieux pour y répondre. En effet, en 2010, seulement 14,6 % de l'électricité produite en France était d'origine renouvelable au lieu des 21 % auxquels la France s'était engagée. Actuellement, l'objectif fixé pour 2020 est de 23 % d'énergies renouvelables dans sa consommation globale. 100 % d'énergie renouvelable (hors carburant) en France est un vrai défi, courageux mais pas impossible.

Production locale, soutien aux filières courtes dans le respect de l'environnement

"Une alimentation saine passe par le développement de l'agriculture biologique, dans le cadre de la conversion générale vers l'agroécologie. Sur le modèle de la loi SRU, les collectivités seront incitées à convertir au minimum 20 % de leurs surfaces agricoles utiles à l'agriculture biologique d'ici la fin du quinquennat. L'objectif doit être de permettre, dans un premier temps, une alimentation 100 % bio dans les cantines de nos enfants, pour les crèches et les maternelles d'ici la fin du quinquennat. L'objectif de réduction de 50 % des pesticides d'ici 2018, issu du Grenelle de l'environnement, deviendra prioritaire. Mais il ne peut s'agir que d'une étape. L'horizon que l'on doit se fixer, pour et avec les agriculteurs, c'est la sortie des pesticides en une génération."
Des engagements chiffrés, ambitieux qui placent l'agriculture biologique comme un pilier de l'agriculture de demain. Eva Joly souhaite la sortie du "tout pesticide" alors que la France est le troisième consommateur mondial de ces produits appelés "phytosanitaires". Or, et c'était inévitable, les pesticides sont aujourd'hui au coeur de scandales sanitaires, notamment chez les agriculteurs, et d'une pollution généralisée de notre support de vie. Avec 20% de surface allouée à l'agriculture biologique dans chaque collectivité territoriale, ce mode de production pourra enfin répondre à une demande en croissance et éviter ainsi les importations, contre-nature, de produits alimentaires bio.

Lutte contre la pollution de l'air

"Investir quatre milliards d'euros par an dans les transports alternatifs à la voiture et au camion, en commençant par améliorer la qualité et l'offre de trains sur le réseau ferré local, et en développant le fret ferroviaire."
Si la plupart des pays européens font preuve de dynamisme en matière de fret ferroviaire, en France, c'est la débâcle... Malgré les investissements réguliers de l'Etat dans la SNCF, le transporteur français n'est manifestement pas capable de développer ce marché, pire il chute dramatiquement. Outre les soutiens financiers, c'est toute la logique de la SCNF qu'il faudrait revoir : les prix sont devenus dissuasifs par rapport à la route tandis que la qualité du service se dégrade continuellement.
"Des plans d'actions locaux mis en place pour lutter contre la pollution de l'air."
L'intention semble louable mais peu explicite. Le cas des moyens de transport individuels n'est pas clairement évoqué alors que les automobiles, notamment diesel, sont à l'origine d'une pollution de l'air qui demeure inacceptable.

Elimination des produits chimiques dangereux et notamment cancérigènes dans l'alimentation, l'eau et les cosmétiques

"1 % du budget de la santé sera dédié à la politique de prévention et un Institut national de recherche en santé environnementale sera créé."
Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail "90 à 95 % des cancers, sont liés à des causes exogènes, c'est-à-dire, à l'environnement au sens large. Celui-ci inclut les modes de vie (tabac, alcool, sédentarité, habitudes de consommation alimentaire, exposition solaire...) et les expositions à des facteurs environnementaux naturels (radon...), aux agents chimiques, physiques et infectieux de l'environnement général et professionnel. Les conditions socio-économiques, mais aussi géographiques, lorsqu'elles sont défavorables, constituent également un facteur de risque".
A ce titre, une véritable politique de prévention doit effectivement être mise en place. Les services de santé ne doivent pas seulement tenter de guérir mais doivent oeuvrer dans une cohérence d'ensemble pour éviter les rédicives et l'apparition d'affections de longue durée. Force est de constater que le chemin à parcourir est encore très long...

Diminution des déchets, augmentation de la réutilisation et du recyclage

"Refonte de la législation sur les déchets, avec un plan de fermeture progressive des incinérateurs, à mesure de la montée en puissance des filières alternatives."
Actuellement, la France compte 127 incinérateurs en fonctionnement (1/3 du parc européen). Si les incinérateurs ont été au coeur de scandales sanitaires il y a quelques années, leur mise aux normes et leur suivi les rend maintenant bien plus acceptables. Toutefois, l'idéal serait de développer les filières de recyclage et de réutilisation afin que tout déchet devienne une matière première secondaire. Trop souvent l'incinération brûle de la matière organique, des matériaux qui pourraient être récupérés. D'ailleurs, sous prétexte que l'incinération permet aussi de produire de l'électricité ou d'alimenter des réseaux de chaleur, certains industriels de l'incinération parent de toutes les vertues ce mode de traitement des déchets, oubliant qu'il ne s'agit pas d'une fin mais d'un moyen.
"Le suivi des déchets de construction sera mis en œuvre pour garantir leur tri et leur recyclage."
En ce qui concerne les déchets de construction, 41 % du tonnage des déchets provient du BTP (Bâtiments et Travaux Publics) contre seulement 4 % pour les ménages. Si la loi du 13 juillet 1992 n'autorise en décharge que les déchets ultimes, les déchets du BTP sont insufisamment recyclés, alors même que les matériaux de construction sont insuffisants, notamment en Ile-de-France.
Là aussi, un suivi plus stricte est indispensable pour éviter un gâchis et des infractions continuelles qui polluent l'environnement.
"Une stratégie nationale contre le gaspillage : extension du système de bonus-malus aux produits électroménagers, allongement de la garantie des produits, soutien au secteur de la réparation, etc."
Un engagement qui sera compliqué à tenir dans une société où, pour soutenir une croissance basée sur la surconsommation, le tout jetable est roi et le moindre produit high-tech a une durée de vie volontairement limitée à quelques années, comme en témoignent les produits mobiles Apple dont nous sommes si friands. Il n'empêche que cette logique purement commerciale n'a pas d'avenir dans un monde où les ressources sont finies et où le nombre de consommateurs explose.

Diminution de notre consommation de biens et dématérialisation de l'économie

Aucun engagement

Amélioration du bien-être animal dans l'agriculture

"Définir un nouveau statut de l'animal : la loi sera modifiée pour agir contre le trafic d'animaux et pour favoriser le bien-être de ces derniers, qu'ils soient domestiques ou non, dans toutes les politiques sectorielles : transport, élevage, abattage, animaleries, cirques, etc. La législation sur la chasse évoluera pour introduire le respect de l'animal et la bonne santé des populations d'espèces."
Là aussi, soulignons l'engagement rare d'un candidat à la présidentielle alors que le scandale de l'abattage halal et les nombreuses infractions à la loi montrent que les industriels de l'agro-alimentaire n'ont que peu de considération pour la vie animale, si ce n'est pour le profit qu'ils peuvent en tirer. En ciblant la chasse, les cirques et les animaleries, Eva Joly assume pleinement sa sensibilité à la cause animale. Cependant, cette mesure reste quelque peu évasive.

Note attribuée

7,5/10

Appréciation des engagements

Eva Joly, plus que tout autre candidat, a pris la mesure de l'urgence environnementale : le constat est pertinent, les solutions proposées sont fortes, courageuses et constituent un formidable élan dont la France a besoin.
L'écologie est au coeur de son programme et devrait permettre de construire une société plus solide, plus durable où la mobilisation citoyenne se fera autour de grands travaux d'intérêt général.
Toutefois, quelques points emblématiques mériteraient des précisions et davantage d'engagement. A ce titre, la candidate à la présidentielle ne renie pas le système actuel et ne se prononce pas officiellement sur la nécessaire décroissance de notre consommation et la promotion d'une nouvelle forme de société.
Ce "détail" inquiète car l'on connaît l'affinité d'Europe Ecologie Les Verts avec le Parti Socialiste, pourtant très peu investi sur les questions environnementales. A vouloir acquérir un peu de pouvoir politique, les convictions de la candidate pourraient bien se diluer dans un système contradictoire, qui s'illustre depuis des décennies par son dédain de l'écologie.

Avertissements

Les mesures reprises sur cette page émanent directement du programme politique officiel du candidat, nous ne prenons pas en compte les mesures cachées, sous-entendues, qu'il faudrait deviner, qui proviennent d'un article de presse, d'un livre du candidat, d'une page web qui ne relève pas du programme officiel ou d'un discours prononcé au détour d'une caméra. Chaque sujet évoqué ici doit faire l'objet d'un traitement clair dans le programme pour être pris en considération.
De surcroît, nous ne prétendons pas à l'exhaustivité, le programme du candidat peut avoir des conséquences environnementales de par ses choix dans d'autres domaines.
Notre analyse ne porte que sur des mesures que nous considérons comme cruciales pour l'avenir de nos sociétés.
Enfin, notons bien que les promesses n'engagent que ceux qui y croient, ce qui signifie qu'il faut relativiser la portée et la concrétisation des mesures préconisées par les candidats. L'histoire de la politique en témoigne largement.

Notes attribuées aux candidats

Source

Programme officiel du candidat Eva Joly

Auteur

avatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés

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Actualités

mercredi 4 avril 2012

Les paysans du monde contre les OGM...

OGM: Récits de victoires contre Monsanto


AGRICULTURE - Un rapport de plusieurs ONG relate les combats des paysans du monde entier contre la firme américaine...

D'Europe à l'Amérique latine en passant par l'Afrique et l'Inde, des milliers de paysans se sont élevés contre Monsanto et ses OGM: des efforts qui ont convaincu des décideurs politiques à mieux encadrer le secteur agroalimentaire, selon un rapport d'ONG. «Là où Monsanto est présente, les semences locales deviennent illégales, la biodiversité disparaît, les terres sont polluées, les paysans et ouvriers agricoles empoisonnés, criminalisés, expulsés de leurs terres», assurent Les Amis de la Terre International, Via Campesina et Combat Monsanto dans un rapport qui sera publié jeudi. Témoignages à l'appui, il relate les récents combats contre le principal fournisseur de semences génétiquement modifiées.
Le groupe américain Monsanto, fondé en 1901, s'était rendu célèbre par des produits chimiques agricoles dangereux pour la santé comme le DDT, ou les composants de l'Agent Orange, un défoliant utilisé par l'armée américaine au Vietnam. «Ce rapport démontre que les fortes objections des mouvements sociaux et des organisations de la société civile ont un impact sur les décideurs politiques chargés d'encadrer le secteur agroalimentaire et d'édicter les règles en matière de pesticides et de cultures transgéniques», souligne le texte.

Des victoires partout dans le monde

En Europe, l'opinion publique reste majoritairement opposée à la production alimentaire à partir de semences OGM. Mais la tâche est plus difficile pour les opposants dans les pays en développement ou émergents. Néanmoins des mouvements paysans y ont remporté des succès: le moratoire imposé sur l'aubergine BT, version transgénique de ce légume de base en Inde, le rejet des dons de semences hybrides en Haïti, après une mobilisation massive, en raison des risques pour la souveraineté alimentaire.
Au Guatemala des réseaux anti-OGM ont alerté sur des projets de législation et d'adoption de programmes de développement américains favorisant l'arrivée de semences transgéniques dans le pays. En Afrique, une Alliance pour la souveraineté alimentaire encourage à ne pas suivre l'exemple de l'Afrique du sud qui a adopté la technologie OGM «bien que les variétés de plantes transgéniques en question (...) ne résistent ni à la sécheresse ni aux inondations», note le rapport. Malgré toute cette mobilisation le rapport déplore «l'offensive sans précédent de l'agronégoce sous la bannière de la nouvelle économie verte dans les préparations du sommet Rio+20» en juin.

lundi 2 avril 2012

Le Cruiser tue bien les abeilles....

Dangers du Cruiser pour les abeilles: le fabricant conteste, les scientifiques confirment

PARIS - Face aux dénégations du fabricant du Cruiser, les scientifiques confirment que ce pesticide fait courir des dangers aux abeilles mais soulignent que le risque doit être encore avéré en plein champ.
Co-auteur, avec Mickaël Henry, d'une étude française publiée jeudi dans la revue scientifique américaine Science sur le thiaméthoxam, le chercheur français Axel Decourtye a aussi souligné que la mission de statuer sur les risques de l'utilisation du pesticide Cruiser OSR fabriqué par le groupe suisse Syngenta revient "aux instances officielles".
Le groupe, des Toxiques, suisse Syngenta, numéro un mondial de l'agrochimie, a contesté dans un communiqué l'étude portant sur le thiaméthoxam, l'une des matières actives du Cruiser OSR, utilisé sur le colza, en affirmant qu'elle était "fortement éloignée de la réalité".
Selon  le pollueur, la dose d'insecticide administrée est "au moins trente fois plus élevée que celle du nectar de colza protégé avec du Cruiser".
Le Trust chimique conteste par ailleurs les conséquences du pesticide sur le nombre d'abeilles pendant le temps de la floraison.
Mickaël Henry (Institut français de la recherche scientifique) et Axel Decourtye (réseau des instituts techniques agricoles) ont marqué 653 abeilles en collant sur leur thorax une puce à radio-identification permettant de suivre leurs déplacements.
Ils ont ensuite donné à certaines d'entre elles une dose de thiaméthoxam et constaté qu'elles avaient du mal à retrouver leur ruche, réduisant d'autant leurs chances de vivre. Un modèle mathématique établit d'ailleurs que les populations d'abeilles exposées au pesticide chutaient à un niveau ne permettant plus leur renouvellement.
Dès jeudi soir, le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire a indiqué avoir demandé l'avis de l'Agence de sécurité sanitaire pour qu'elle confirme -ou non- d'ici deux mois, c'est à dire avant la nouvelle campagne de semences, que les dangers présentés par le pesticide dans le cadre de l'étude se confirmaient en plein champ.
"Si ces nouvelles données étaient confirmées, l'autorisation de mise sur le marché" du Cruiser OSR, qui protège les semis de colza, "serait retirée", a-t-il indiqué.
Axel Decourtye a de son côté contesté les arguments de Syngenta, indiquant que l'étude avait été conduite avec une dose qui peut être rencontrée en conditions réelles. Il a par ailleurs fait valoir qu'en tout état de cause le travail des chercheurs consistait à "regarder le danger de ce pesticide sur l'abeille, pas l'exposition des abeilles en conditions réelles".
"Chacun son boulot, ce n'est pas à nous, et encore moins à la firme, de définir s'il y a risque ou pas, ce sont les instances officielles qui ont mission de statuer là-dessus", a-t-il indiqué.
Ecologistes et apiculteurs français ont applaudi vendredi la publication de l'étude et réitéré leurs appels à interdire le Cruiser.
L'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), qui milite de longue date contre ce pesticide, s'est réjouie du "nouvel éclairage apporté par l'étude" et a demandé une interdiction immédiate.
Selon l'Unaf, un avis au 31 mai serait trop tardif par rapport au calendrier de commande des graines de colza. "Le temps n'est plus aux études mais à l'action politique courageuse", estime le syndicat des apiculteurs.
Le réseau France Nature Environnement (FNE) a pour sa part vu "un message extrêmement positif" dans la réaction du ministère>.
Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, s'est félicitée également de l'annonce du ministère. Elle a rappelé aussi que "les abeilles ne sont pas les seules victimes des phytosanitaires", "de plus en plus d'agriculteurs" étant affectés par ces produits.