DECOUVREZ NOTRE SITE

VENEZ NOUS RETROUVER SUR NOTRE SITE http://www.ecologieauquotidien.fr

dimanche 19 février 2012

La fumée des incendies de forêt provoque la mort de 339 000 personnes par an selon les chercheurs


Incendies à Los Angeles, le 30 août 2009.
Incendies à Los Angeles, le 30 août 2009.AFP/JUSTIN SULLIVAN

La fumée des incendies de forêt et de brousse provoque 339 000 morts en moyenne par an dans le monde, selon une étude présentée samedi à une conférence scientifique, des experts prédisant un fort accroissement de ces feux dans l'avenir à cause du réchauffement climatique.

L'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-est ont été les plus touchées avec respectivement 157 000 et 110 000 décès, précise cette recherche parue dans la revue Environmental Health Perspectives.
Elle a été dévoilée à la conférence annuelle de la Société américaine pour l'avancement de la science (AAAS), qui a réuni ce week-end à Vancouver quelque 8 000 chercheurs dans toutes les disciplines.
"J'ai été surprise d'un bilan aussi lourd étant donné que l'exposition à la fumée de ces incendies est occasionnelle pour la plupart des gens", a déclaré dans une conférence de presse Fay Johnston, du Menzies Research Institute à l'Université de Tasmanie en Australie, principal auteur de cette étude.
Les auteurs ont surtout mesuré l'impact des particules inférieures à 2,5 micromètre formant une partie importante de la fumée de ces incendies. Ils ont utilisé les données fournies par des satellites pour rassembler des informations sur les zones affectées par les feux chaque année durant leur étude (1996-2006). Ces chercheurs se sont aussi appuyés sur des modèles informatiques et d'autres sources.
Ils ont également appliqué un modèle reconnu par l'Organisation Mondiale de la Santé pour déterminer la mortalité annuelle de toutes causes liée à la fumée dans les différentes régions du monde. L'accroissement de ces particules fines qui restent en suspension dans l'air plusieurs jours voire semaines peut ainsi affecter la qualité de l'air dans de vastes régions et pénètrent aussi à l'intérieur des habitations, a expliqué Michael Brauer, professeur de santé environnementale à l'Université de Colombie Britannique, auteur d'une autre communication présentée samedi.
Nombre d'études épidémiologistes montrent que ces particules jouent un rôle important dans une gamme étendue de problèmes cardiovasculaires et respiratoires nécessitant une hospitalisation, a-t-il précisé. Les auteurs de la recherche ont en outre montré la relation entre les variations climatiques, la fréquence de ces feux et la mortalité qui en résulte.
Durant les périodes où le courant marin chaud du Pacifique au large de l'Amérique du Sud, El Niño, est présent, le nombre annuel de décès liés à l'inhalation de fumée de feux de forêts ou de brousse atteignait 532 000, soit presque un doublement comparativement à la moyenne (339 000). El Niño accroît la sécheresse. Une année où un autre courant du Pacifique est actif, La Niña, qui est froid et provoque plus d'humidité, le nombre de morts attribués à la fumée de ces incendies a été nettement moindre avec 262 000 en moyenne.
Pour Mike Flanningan, professeur au département des ressources renouvelables de l'Université d'Alberta les incendies dévorent déjà de 350 à 400 millions d'hectares par an de végétation, soit la superficie de l'Inde. Avec un climat plus chaud, la végétation sera plus sèche, la foudre aussi plus fréquente, déclenchant plus de feux dans les tourbières, bien que l'Homme en soit le principal responsable. Ces incendies de la végétation contribuent également au réchauffement climatique en produisant de vastes quantités de gaz carbonique (CO2), principal gaz à effet de serre.

Aucun commentaire: