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lundi 18 juin 2012

Rencontres Internationales sur le dérèglement climatique


RIO DE JANEIRO - Rio+20: une foule multicolore se mobilise pour sauver la planète au Sommet des peuples

RIO DE JANEIRO - La musique lancinante de Hare Krishna résonne dans le parc du Flamengo de Rio, avec le Pain de sucre en toile de fond. Elle est soudain interrompue par des cris gutturaux: le cacique Raoni, menaçant, massue en main, annonce son arrivée au Sommet des peuples en tapant des pieds.
"Je suis encore en vie pour lutter contre les choses que l'homme blanc fait contre nous, contre la nature", lance d'une voix forte ce chef kayapo, 82 ans, le plus respecté du Brésil, devant une foule bigarrée.
Organisé par la société civile en marge de la conférence de l'Onu sur le développement durable, ce sommet s'est ouvert vendredi avec la participation de groupes religieux et des centaines d'activistes.
Indiens de tout le Brésil en peintures de guerre, adeptes du Candomblé (une religion afro-brésilienne) vêtus de blanc, fidèles de la religion d'inspiration hindoue Hare Krishna, aux longues robes safran, ne cessent d'arriver ainsi que des militants du monde entier. Quinze mille participants par jour sont attendus pour prendre part à plus de 600 activités et débats qui se dérouleront jusqu'au sommet officiel des chefs d'Etat du 20 au 22 à qui ils remettront un cahier de doléances.
"Je suis venue ici pour essayer de connaître des méthodes pour lutter contre le changement climatique, nous avons besoin de travailler hors du système et nous avons beaucoup à apprendre des indiens", a dit à l'AFP Erynne Gilpin, 23 ans, étudiante canadienne anglaise d'origine indigène, de la tribu Sautteux-Métis.
Graça, une porte-parole du Mouvement inter-religieux explique que le but de ce rassemblement est "de donner de la visibilité aux peuples et aux religions les plus vulnérables", rappelant qu'une grande marche contre l'intolérance religieuse aura lieu dimanche dans le quartier touristique d'Ipanema.
"Les éléments qui forment la planète sont la base du Candomblé: terre, air, eau et feu. C'est pourquoi nous sommes des défenseurs de l'environnement", déclare Renato de Obaluayê, prêtre de cette religion apportée d'Afrique par les esclaves noirs.
Le professeur d'économie H. M. Desarda de l'Université de Hyderabad (Inde) participera à une table ronde de ce sommet.
"Notre planète est menacée. L'ennemi numéro un de l'humanité est l'actuel style de vie stupide que nous menons", souligne ce professeur avant de citer le mahatma Gandhi: "Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité".
Des indiens venus d'Amazonie pour la première fois, après deux ou trois jours de car, et parlant à peine le portugais, prennent en photo les yachts de la baie de Rio. Ils campent dans le Sambodrome de la ville, habituellement réservé aux luxueux défilés du carnaval. D'autres ont monté un village baptisé Cari-Oca, à 40 kilomètres de là. Au total 1.600 indigènes de divers pays sont attendus.
"Nous nous inquiétons de l'avenir de l'environnement. Nous voulons savoir ce que les gouvernements vont faire des peuples qui ont toujours protégé la forêt. Nous voulons des solutions économiques pour les produits que nous avons sur nos terres", déclare Irineu Baniwa, qui est venu de Sao Gabriel da Cachoeira (Amazonas) à la frontière du Venezuela.
Et d'ajouter: "Les pays développés continuent à polluer le monde. Comment vont-ils réduire leurs émissions de CO2?".
A Rio Centro, où se déroule la conférence officielle ministérielle, les négociations piétinent depuis mercredi car personne n'est prêt à financer ce développement durable en temps de crise.
Jose Wiliam de Souza, un responsable de l'Environnement de l'Etat du Ceará (nord-est), un des plus pauvres du Brésil, participe à la conférence officielle à Rio Centro. Mais il est venu à l'Aterro do Flamengo "observer ce que les peuples traditionnel font pour protéger l'environnement".
"Ici c'est le sentiment du peuple qui s'exprime. Ou bien la société civile s'implique ou on n'arrivera à rien. Rio Centro c'est l'institutionnel et le pouvoir de décision", commente-t-il.

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