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samedi 2 juin 2012

L' atome nuit à jamais...

Japon: La radioactivité empoisonne la vie quotidienne des Japonais

Avant le 11 mars 2011, la vie des ménagères japonaises était simple: elles se contentaient d'acheter des produits du terroir japonais et d'éviter les aliments importés de Chine, pour être totalement sûres de ne pas empoisonner la maisonnée. Mais l'accident nucléaire de Fukushima a remis en cause toutes les idées reçues dans ce pays jalousement attaché à la qualité de son riz, de son poisson ou de ses légumes, et obsédé par la sécurité alimentaire.
Malgré les contrôles et les garanties des producteurs comme des autorités, beaucoup de Japonais se méfient de la contamination radioactive, dont nul ne connaît l'ampleur exacte. Impossible, en effet, de contrôler la totalité des aliments mis sur le marché. Alors, certains n'hésitent pas à débourser plusieurs milliers de yens (plusieurs dizaines d'euros) en sortant du supermarché pour mesurer la radioactivité de leur panier de courses. Ce service est proposé par certaines municipalités. Des entreprises privées, comme Bekumiru (littéralement: «Voir les becquerels»), proposent quant à elles des appareils de mesure de la radioactivité en libre-service.

Tests de radioactivité

A Kashiwa, une ville des environs de Tokyo située à 200 km de la centrale mais où une radioactivité anormale a été mesurée en certains points, les locaux de cette entreprise ne désemplissent pas et le téléphone n'arrête pas de sonner. «Les gens qui habitent ici sont particulièrement inquiets», confirme le directeur, Motohiro Takamatsu. Les tests se font sur rendez-vous. Le personnel a suivi un mois de cours intensifs avec des experts. «Les clients viennent avec des légumes, un bol de riz, de l'eau ou tout autre aliment. Ils font eux-mêmes les mesures. Ca les rassure», souligne Motohiro Takamatsu.
Il suffit de placer un échantillon dans un récipient que l'on introduit ensuite dans un appareil muni d'un capteur, puis d'appuyer sur le bouton «start» d'un instrument qui ressemble à une caisse enregistreuse. Vingt minutes plus tard, le résultat s'affiche. Un document placé à côté de chaque machine renseigne sur les limites légales de becquerels par kilogramme pour les légumes, les condiments et les autres matières les plus courantes. «Beaucoup de gens viennent avec du riz, mais aussi de l'eau ou de la terre», précise Motohiro Takamatsu.

Regagner la confiance des consommateurs

«Je cultive des légumes dans la cour de l'école maternelle et comme les petits sont susceptibles de les manger, je viens ici régulièrement pour rassurer les parents. Forcément, ils sont inquiets», témoigne Ryotaka Iwasaki, qui en est à sa deuxième visite. «Si ce lieu n'existait pas, je serais ennuyé, cela coûterait sans doute trop cher de confier les tests à un organisme spécialisé». «Je suis venue mesurer le riz que je cultive. Il a été autorisé à la vente après des tests, mais je préfère vérifier par moi-même, pour être certaine», confie pour sa part la sexagénaire Mitsue Suzuki, une cultivatrice des environs.
Dans l'espoir de regagner la confiance, un important groupe de grande distribution nippon, Aeon, réalise ses propres tests sur la nourriture qu'il vend. Selon son directeur-général adjoint, Yasuhide Chikazawa, la fixation d'un «seuil de sécurité» par les autorités n'a pas de sens pour les consommateurs. «Seuls des produits présentant une radioactivité très faible au point d'en être indétectable pourront rivaliser avec leur homologues étrangers», justifie-t-il. La politique de «tolérance zéro» d'Aeon a d'abord rencontré l'opposition de producteurs des zones contaminées, précise Motohiro Chikazawa. «Mais ils ont finalement réalisé que c'était la meilleure façon de les protéger.»

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