DECOUVREZ NOTRE SITE

VENEZ NOUS RETROUVER SUR NOTRE SITE http://www.ecologieauquotidien.fr

samedi 25 mai 2013

Quel statut pour les herboristes en 2013 ?

Herboriste: Statut et  victime du lobby pharmaceutique?

     

Le jugement de Michel Pierre, pour «exercice illégale de la profession de pharmacien» est attendu vendredi…

Des sachets de plantes trônent sur les étagères. En dessous, une pancarte indique ses champs d’action: sommeil, ménopause, anxiété... Ormenis, herboristerie de la rue des Pyrénées (20ème), a ouvert il y a sept ans. C’est le petit dernier des cinq herboristes de Paris. Pourtant, cette profession n’existe plus depuis 1941. Le diplôme a été supprimé sous le régime de Vichy. Depuis, les pharmaciens ont le monopole de la commercialisation des plantes médicinales. Et ne semblent pas décidés à le céder de sitôt.
Initialement, seuls ceux qui exerçaient avant 1941 avaient le droit de continuer. Aujourd'hui, Michel Pierre, herboriste à Palais-Royal, est ce survivant. Mais il y a quelques mois, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) remarque sur le site Internet de l'herboriste un certain nombre d'«allégations» illégales. Le 4 avril dernier, il comparaît pour «exercice illégal de la profession». Le jugement est attendu ce vendredi.
«A aucun moment nous faisons de la concurrence aux pharmacies»
«Pour ouvrir une herboristerie, il faut avoir un diplôme de pharmacien», explique Martine, préparatrice à Ormenis, et qui a été pharmacienne durant quinze ans. Toutefois, «soigner est un mot qui ne sortira jamais de nos bouches ici», assure-t-elle. Comme convenu, elle utilise les 148 plantes «libérées» par décret en 2008. Considérées sans risque et accessibles à tous, elles peuvent être vendues en dehors des circuits pharmaceutiques.
«Les clients viennent dans notre boutique en prévention», explique la responsable, Olivia. Les herboristes ne peuvent donner aucune indication thérapeutique sur les produits qu'ils vendent. Elles se justifient: «Nous ne faisons pas la même chose que les pharmaciens ou les médecins, nous sommes dans le complément». Pour éviter les dérives, Olivia et Martine confient qu’il faut une plus grande réglementation. Selon elles, le problème «ce sont les plantes libérées qui sont vendues partout, dans n’importe quel magasin». Mais les choses peuvent-elles évoluer?
«Créer une profession de santé bas de gamme est dangereux»
«Ces boutiques sont dans l’illégalité», s’emporte Jean-Luc Fichet, sénateur du Finistère. Face à cette situation et la position de Michel Pierre, l’homme souhaite restaurer officiellement la profession d’herboriste en France. En juillet 2011, il dépose une proposition de loi pour la reconnaissance du métier qui n’aboutit pas. Mais prévoit de continuer. «Au-delà de cette reconnaissance, cela permettrait un meilleur contrôle, une traçabilité fiable des plantes pour une meilleure qualité». Il assure que le but n’est pas de faire concurrence aux pharmaciens mais bien de créer «une profession secondaire». Des formations existent en France mais le certificat délivré n’est pas reconnu par l’Etat. Du côté des professionnels de la santé, la pilule ne passe pas.
A l’image de l'Ordre national des pharmaciens, le Professeur François Chast, chef du service Pharmacie-Clinique à l’hôpital Cochin-Hôtel Dieu, s’oppose farouchement à cette initiative: «L’argument de créer une nouvelle profession de santé bas de gamme sur la base d’un enseignement sans aucun contrôle est dangereux pour la santé». Lui, ne se déclare en aucun cas opposé aux plantes. «Au contraire», dit-il. «Mais cela doit rester du ressort des professionnels de la santé». MCD

Aucun commentaire: