Nicolas Hulot : les politiques écologiques sont insuffisantes...
Nicolas Hulot: «Je trouverai les politiques écologiques, qu'elles soient de gauche ou de droite, toujours insuffisantes»
Hors des partis politiques, Nicolas Hulot mène sa barque écolo et agit «dans l'ombre» pour la planète...
Nicolas Hulot est une énergie renouvelable à lui seul. On le croyait abattu après son échec à la primaire écologiste, il revient sur les marches de l’Elysée avec un titre d’envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète.
On le croyait fataliste, il garde toujours l’espoir que l’humanité
change d’état d’esprit et épargne un peu sa planète. On le croyait
consensuel, il multiplie les «je me bats». Discuter avec Nicolas Hulot, c’est prendre une décharge d’énergie verte, qu’il emploie toujours à construire le monde de demain.
Vous avez souvent exprimé le souci d’être à l’endroit où vous seriez le plus utile. L’avez-vous trouvé?
J’ai fait des expériences comme la primaire de l’écologie, je sais
maintenant que ce n’est pas là que je peux être le plus utile.
Aujourd’hui, avec ma fondation et ma mission diplomatique, je ne dis pas
que je vais révolutionner le monde et sauver la planète, mais par
rapport à mon potentiel, c’est là que je peux m’exprimer le mieux. D’un
côté, je peux me préoccuper de ce qu’on fait dans notre pays et faire en
sorte que des esprits travaillent de manière apaisée avec une ambition
radicale, et de l’autre côté, dans l’ombre, essayer de rassembler des
hommes et femmes d’Etat en m’adressant à eux avec un discours non pas
politique mais humaniste.
En quoi consiste votre rôle d’envoyé spécial pour la protection de la planète?
C’est une mission de diplomatie à l’échelle internationale pour faire
en sorte que les sujets universels comme le climat, la biodiversité,
les océans ou les biens communs ne disparaissent pas de nos radars.
J’essaye, avec l’appui du réseau diplomatique français, d’identifier les
acteurs avec lesquels on peut renforcer des coalitions et surtout de
voir ce qui fonctionne sur un plan juridique, économique ou
technologique chez les uns et les autres pour le valoriser. La Chine a
inscrit dans sa constitution un objectif d’économie circulaire, le Costa Rica
a monté un modèle économique rentable pour ne pas exploiter ses
ressources pétrolières: ça m’intéresse de voir si ça marche et comment
ça marche. J’essaye donc d’agréger le côté positif du changement et de
voir ce qui est reproductible dans notre pays.
Vous gardez néanmoins les pieds en France?
Pour être franc, j’ai parfois l’impression en France de tourner en
rond et de dire les mêmes choses aux mêmes personnes, sauf qu’avant
elles étaient dans l’opposition et maintenant elles sont au
gouvernement. Je ne dis pas qu’il ne faut pas continuer à encourager les
bonnes pratiques dans notre pays mais il y a aussi des choses qui ne
pourront se régler qu’au niveau européen voire international. Ma mission
s’inscrit entre autres dans la perspective de la conférence climat 2015 qui aura lieu à Paris.
Ce sera un challenge mais il est nécessaire de l’affronter, ne
serait-ce que parce que ça va contraindre, je l’espère, la France et
l’Europe à prendre des initiatives.
Que pensez-vous de la politique écologique du gouvernement?
Compte tenu de la complexité et de la gravité des enjeux, je
trouverai les politiques écologiques, qu’elles soient de gauche ou de
droite, toujours insuffisantes. Je pense qu’actuellement la crise
économique détourne trop notre attention des enjeux écologiques. La
difficulté qu’on a dans ce gouvernement comme dans d’autres auparavant,
c’est que quelques personnes sont empreintes de ce sujet-là, comme
Delphine Batho, mais d’autres ont des logiques différentes. Je
comprends qu’Arnaud Montebourg soit obsédé par les problèmes d’emploi ou les fermetures d’usines. Pour l’instant, chacun s’occupe de son domaine et il n’y a pas de cohérence. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et les gaz de schiste
sont des cas d’école. Les adversaires et les défenseurs ont chacun des
arguments recevables, selon que l’on prenne en compte les enjeux de
court terme ou de long terme. Ce que je trouve dommage, c’est qu’on ne
puisse pas discuter autrement que dans la tension. Je pense que notre
démocratie, par rapport à tous les changements culturels, sociétaux,
économiques, écologiques, n’est plus adaptée. Il faut des lieux où l’on
puisse discuter et élaborer le futur de manière apaisée.
La politique, pour vous, c’est fini?
La politique au sens où on l’entend habituellement, c’est à-dire
adhérer à un parti, me présenter à des élections, oui, je pense que
c’est fini. Mais quand je suis avec cinquante scientifiques, chercheurs,
économistes, à travailler sur le futur, c’est de la politique concrète.
Je ne suis pas encarté, je suis libre, mais je pense qu’il y a
cinquante manières de faire de la politique. Et surtout des manières
dont il faut se débarrasser si on veut progresser, notamment ce que
j’appelle la petite politique, c’est-à-dire la politique partisane qui
fait qu’une fois qu’on a choisi son camp, on considère que tout ce qui
provient d’un autre horizon est nul et non avenu. Tant qu’on sera dans
cette posture-là, notre société sera figée.
Vous avez lancé un think tank, quel est son objectif ?
Nous travaillons sur des propositions structurantes à long terme qui
nous permettent d’aller vers un nouveau modèle de société, simplement
parce que nous sommes dans un monde aux ressources finies qui sont en
train de s’épuiser, avec de grands équilibres menacés qui impactent déjà
nos économies et notre santé. Nous sommes le seul think tank qui ait
comme grille de lecture la contrainte écologique, car nous considérons
que c’est elle qui conditionne toutes les vulnérabilités. Si on ne prend
pas en compte ce paramètre-là, tout ce que à quoi nous sommes attachés
en termes de solidarité s’effondrera.
Dans l’actualité écologique, on a beaucoup parlé de fiscalité, et notamment d’aligner les taxes sur le diesel sur l’essence. N’est-ce pas prendre le risque d’encore assimiler écologie et taxation?
Il y a un risque si on ne présente uniquement cette mesure alors
qu’elle s’inscrit dans un dispositif qui doit être beaucoup plus large,
notamment pour les gens qui n’ont pas le choix et qui ne peuvent pas
changer de voiture demain matin. Mais si les citoyens comprennent qu’on
va substituer une forme de fiscalité qui pénalise le travail à une autre
forme de fiscalité qui régule les impacts environnementaux et les
prélèvements de ressources naturelles, je pense que tout le monde sera
d’accord.
soyons le changement...que nous voulons voir dans le monde...
Conférences/Débats/Films/Expositions/Ateliers Spectacles/Visites de Sites/Soirées Conviviales
Les 3 Ecologies : personnelle, sociale et environnementaleThèmes :Territoiresen Transition, Préserver la Forêt, Biodiversité, L’Eau, Danger des Gaz de Schiste, Sortir du Nucléaire, Se soigner Autrement, Psychiatrie Citoyenne, Quelle BioVallée voulons-nous ?, Toxicité des OGM, Action Non-Violente, Collectifs Citoyens, Santé et Alimentation, Pour un Revenu d’Existence, Monnaies Locales, Centre de Soins Palliatifs Alternatifs, Solidarité Paysanne, Fabriquer une Eolienne, Permaculture, Communautés de Travail et de Vie, Les Indignés, Les Abeilles, Adolescence Autrement, Protéger les Haies, Transformation Personnelle/Transformation Sociale, Relation Nord/Sud, Toilettes Sèches, Démonstration d’Eco-Construction, Mobilité et Habitat léger, Eduquer Autrement, Véhicules Partagés, Résister, c’est Créer, Les Artisans du Changement, Quelle Paysannerie ?, Les Monnaies Locales, Eco-Habiter, Epargne Solidaire, Intelligence Collective, Renouveler la Démocratie…
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L'association met en réseau des associations de l'ensemble de la vallée de la Drôme afin de mutualiser les informations, actions et projets allant dans le sens de l'Ecologie et des valeurs humanistes. Ce réseau est un enrichissement de la société civile sur nos territoires, le résultat d'une responsabilisation de ses acteurs face aux enjeux de société et une volonté de travailler en commun pour un " Mieux vivre ensemble".
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