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lundi 13 août 2012

La Haute tension : cauchemar...


Les lignes à très haute tension, le cauchemar des éleveurs


ELEVAGE - Les actions en justice se multiplient avec les vaches malades...

Dans leurs fermes bas-normandes, des éleveurs recensent, écoeurés, les maladies de leurs animaux qu'ils pensent liées au voisinage d'une ligne à très haute tension, et multiplient les actions en justice alors qu'une nouvelle THT est en construction dans leur région. Depuis quelques jours, Kévin Gazengel verse à ses soixante vaches laitières un traitement à base de plantes. «On nous a conseillé ça pour éviter les mammites.» Ces inflammations des mamelles sont le cauchemar de Kévin, 31 ans, et de son associé Dominique Vauprès, cinquante ans, exploitants à Montgothier (Manche), à 300 mètres d'un pylône THT.

«Ils essaient d'étouffer tout ça»

Ils en sont convaincus: les 400.000 volts de la ligne, en provenance de la centrale nucléaire de Flamanville, bouleversent le métabolisme des vaches. Ils ont dû traiter 90 mammites depuis janvier, et à chaque fois jeter le lait de l'animal malade pendant une semaine. La filiale d'EDF qui gère les lignes, RTE, a indemnisé les pertes d'exploitation des années 2007 et 2008, dans le cadre d'un protocole signé avec l'agriculteur. En vertu de ce type d'accord, RTE prend en charge certains frais moyennant une clause de confidentialité. Mais réfute tout risque pour les animaux si les exploitations agricoles sont aux normes.
En juin dernier, le juge des référés a débouté Dominique Vauprès de sa demande d'indemnisation complémentaire. Sans surprise: en 2011, la Cour de cassation avait confirmé un arrêt de la cour d'appel de Limoges cassant la seule décision de justice donnant raison à un agriculteur contre RTE dans un dossier similaire, rendue à Tulle en 2009. «Ils (RTE) ont peur que ça fasse jurisprudence et essaient d'étouffer tout ça», pense l'agriculteur. Avec son avocat, Me Gervais Marie-Doutressoulle, il prépare de nouveaux recours. «On n'a pas à faire les frais de la raison d'Etat», renchérit Thierry Charuel, 48 ans, éleveur à 3 km de là, au ras d'un pylône. Un recours est également en préparation pour son cas.

Des céréales à la place des vaches?

Au total, Me Doutressoulle travaille sur quatre actions en justice d'agriculteurs bas-normands installés près d'une THT. «On ne sait pas combien de temps on va tenir financièrement et moralement», disent d'une seule voix Dominique Vauprès et Thierry Charuel. Les éleveurs évoquent le cas d'un autre exploitant, dans la Manche également, toujours soumis pour sa part à une clause de confidentialité avec RTE, chez qui «les vaches s'évanouissent à cause de la ligne». Une «souffrance physique inacceptable dans une société moderne», estime Pascal Férey, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) de Basse-Normandie.
Le syndicat majoritaire se garde bien d'évoquer les éventuelles conséquences sur la santé des champs magnétiques des THT (classés «cancérogène possible» pour l'homme par l'Organisation mondiale de la santé) et négocie avec RTE pour fournir aux éleveurs une assistance financière et technique. La Confédération paysanne a choisi une autre voie: elle participe activement aux actions menées contre la ligne THT en construction Cotentin-Maine, qui doit acheminer l'électricité du futur réacteur nucléaire EPR. A une trentaine de kilomètres de Montgothier, au Chefresne, les derniers pylônes sortent justement de terre. «C'est simple, si on se rend compte que les vaches ont des problèmes, on plantera des céréales, on n'a pas envie de vivre ça», tranche Yves Larsonneur, également en conflit avec RTE, qui devra cohabiter avec deux pylônes.

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