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samedi 4 août 2012

Combattre la sècheresse... en plantant des arbres...


Les agroforestiers veulent réconcilier l'agriculture et l'environnement


Planter des arbres au milieu des cultures et tirer parti de cette complémentarité pour réconcilier production et protection de l'environnement, créer des couverts végétaux contre l'érosion: quelques agroforestiers audacieux creusent les sillons de l'agroécologie de demain.
L'idée de décloisonner la forêt, de mettre les arbres au milieu des champs, de les faire travailler en osmose n'est pas nouvelle, mais elle est remise au goût du jour.
L'agroforesterie se pratique déjà traditionnellement en Normandie avec les prés-vergers, dans le sud de la France où oliviers et vigne cohabitent dans les parcelles agricoles, ou encore en Dordogne avec les noiseraies.
"Si l'agroforesterie est encore confidentielle, elle n'est pas élitiste", explique Christian Dupraz, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). "Elle se pratique en cultures conventionnelles et a pour avantage de diminuer considérablement les intrants et l'irrigation", précise-t-il.
Les revenus qu'en tirent les agriculteurs sont doubles: celui des récoltes céréalières à court terme et des arbres à moyen terme.
Les arbres cultivés sur les parcelles agroforestières sont des essences locales: érables, alisiers, noyers, merisiers ou tulipiers poussent d'autant mieux qu'ils ont les pieds dans les cultures, tout en redonnant aux paysages leur identité rurale.
Leur rôle est aussi de venir au secours d'un environnement maltraité par l'intensification des cultures.
Brise-vent, sentinelles contre le soleil et la pluie, ils protègent les cultures intercalaires, recréent un milieu fertile et hébergent sa biodiversité: la microfaune des sols, les auxiliaires des cultures, le gibier, les pollinisateurs et les abeilles.
Produire tout en protégeant: l'agroforesterie pose "les fondements de l'agriculture du futur", explique Alain Canet, de l'association Agroforesterie.
La recherche encore peu investie
"Il faut partir sur de nouvelles bases, plutôt que de normer des contraintes nouvelles pour l'agriculture", déclare le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, interrogé par l'AFP à l'occasion d'une visite de parcelle agroforestière dans le Gers.
Ces nouvelles bases, certains agriculteurs sont en train de les expérimenter dans le prolongement de l'agroforesterie en pratiquant les couverts végétaux, une technique de culture sans labour.
François Coutant, dans le Gers, a renoncé aux labours qui mettent ses terres à nu et favorisent leur érosion. Il les a remplacés par des couvertures de féveroles dans lesquelles il plante son blé et son maïs. Et ça marche. "Nos rendements en blé en coteaux sont de 75 quintaux à l'hectare (q/ha) contre 60 q/ha auparavant et en maïs ils progressent de 25% à 100q/ha".
Le ministre de l'Agriculture a, à l'occasion de sa visite dans le Gers, réaffirmé son soutien à des systèmes agricoles qui allient production et protection de l'environnement, tout en rappelant que l'agronomie doit redevenir une priorité dans les programmes de recherche et de développement.
"J'ai envie d'assurer une transition vers une agriculture performante économiquement et écologiquement, déclarait-il récemment à l'Assemblée nationale, interrogé sur la question des dérogations relatives à l'utilisation des pesticides.
Il reste encore beaucoup à faire pour faire passer ces nouvelles pratiques agricoles du stade expérimental à celui de pilotage d'un système où agriculture et environnement seraient dans une démarche gagnant-gagnant, explique Christian Dupraz.
La recherche s'est encore peu investie dans le sujet, déplore-t-il. Le temps presse puisque, selon lui, les parcelles agroforestières pourraient couvrir dans 30 ans 1 million d'hectares, contre 10.000 actuellement.

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