Aux Etats-Unis, l'eau manque pour permettre la fracturation hydraulique
La sécheresse qui sévit
dans plus de la moitié des Etats-Unis a singulièrement compliqué l'exploitation
du pétrole et du gaz de schiste. Les sociétés de forage recherchent
désespérément les milliers de mètres cubes d'eau nécessaires à la fracturation
de la roche, ce qui les oppose maintenant aux fermiers qui essaient de conserver
leurs précieuses ressources hydrauliques.
Au Kansas, les entreprises
qui ont vu leur approvisionnement en eau limité par l'Etat ont proposé aux
agriculteurs de pomper l'eau de leurs étangs ou d'accéder à leurs puits,
monnayant des sommes parfois considérables : jusqu'à 85 000 dollars (68 000
euros) par an d'après Select Energy, l'une des entreprises qui se consacrent à
ce genre de prospection.
Mais les fermiers sont
inquiets car ils ne voient pas la fin de leurs soucis. "Ils ont peur de rester sans eau",
déclarait à la chaîne CNN, Jeff Gordon, directeur d'exploitation de la
compagnie pétrolière Texas Coastal Energy, qui fore au Kansas depuis un an. Ils pensent d'abord à leur bétail et à leurs
récoltes."
Une situation qui crée des
tensions. Au Colorado, les agriculteurs se sont vus devancés par les sociétés
de forage lors des ventes aux enchères des ressources hydrauliques, une
pratique courante dans beaucoup d'Etats. "Elles
ont beaucoup plus d'argent et nous concurrencent sur le marché",
se plaint Bill Midcap, du syndicat agricole des Rocheuses (Rocky Mountain
Farmers Union), qui inclut aussi le Wyoming et le Nouveau-Mexique.
LE BOOM PÉTROLIER
MENACÉ
Au Texas, qui souffre de
la sécheresse depuis un an, certaines municipalités assises sur le gisement de Barnett
Shale, comme celle de Grand Prairie, ont interdit l'utilisation de l'eau dans
l'exploitation du pétrole de schiste. D'autres villes ont prohibé son
transport.
Car les foreurs ont dû
parfois recourir à des solutions extrêmes : acheminer l'eau d'autres Etats par
camion (d'aussi loin que la Pennsylvanie), ou creuser leurs propres puits. Dans
le cas du pétrole de schiste, c'est une opération encore rentable – le prix du
baril dépasse les 90 dollars (72 euros) –, mais ce n'est pas le cas du gaz dont
les cours ont chuté de 70 % en quatre ans. Si la sécheresse persiste, elle
pourrait menacer le boom pétrolier, en particulier pour les petites entreprises
qui ne peuvent faire face à ces coûts supplémentaires.
Il faut donc chercher des
solutions. "Ces dernières années, la
fracturation hydraulique est devenue un vrai sujet de débat",
affirme Brian Werner, porte-parole du Northern Colorado Water Conservancy
District. Le groupe écologiste Environment Texas a demandé à ses juristes d'obliger
les foreurs à recycler l'eau de la fracturation, normalement inutilisable car
mélangée à du sable et à des produits chimiques.
Dans l'Oklahoma, la
fracturation hydraulique n'a pas encore posé de problèmes mais l'Etat prévoit
une augmentation de la demande en eau de 33 % d'ici à 2050. "C'est une question très sensible sur laquelle
nous commençons à nous pencher", assure Brian Vance, de l'Oklahoma
Water Ressources Board.
Le Grand Ouest américain
n'est pas seul concerné. En Pennsylvanie, où se trouve le gisement de
Marcellus, l'un des plus vastes des Etats-Unis (il s'étend de New York à la
Virginie), la Susquehanna River Basin Commission a suspendu, le 16 juillet, les
permis de prélèvement d'eau dans les rivières, ce qui affecte directement plus
de soixante sociétés de forage.
"Les prospecteurs
vont devoir apprendre à mieux gérer les ressources hydrauliques, affirme David Brown, directeur de programme à
l'Agence américaine océanique et atmosphérique, car l'eau va devenir de plus en plus rare au fur et à mesure que le climat
se réchauffe."
CLIMAT - Si les fortes chaleurs estivales ne prouvent pas le réchauffement climatique, elles en sont néanmoins un indice...
Météorologues
et climatologues sont d'accord: la canicule qui vient de frapper la
France ne constitue pas une preuve du réchauffement climatique, mais la
multiplication et la sévérité de ces vagues de chaleur sont un signe
clair de l'évolution du climat sur la planète. «Si on prend l'événement
en lui-même, on ne peut pas l'attribuer à 100% au réchauffement
climatique», note le prévisionniste de Météo-France Jérôme Lecou, qui
rappelle que «de très forts phénomènes de chaleur ont eu lieu dans le
passé», alors que le réchauffement n'avait pas commencé. «S'il a fait
38,5 degrés le 18 août à Châteauroux (Indre), il y avait fait 40 degrés
en 1898», dit-il.
Les canicules de plus en plus fréquentes
«La canicule ne démontre pas la réalité du réchauffement climatique:
nous préférons regarder les températures moyennes annuelles à l'échelle
globale, plutôt que les températures extrêmes», renchérit Jean Jouzel,
vice-président du groupe scientifique du Giec, l'organe international de
référence sur le climat. Toutefois, explique-t-il à l'AFP, «il est vrai
qu'à moyen ou long terme, l'augmentation de la fréquence des canicules
sera une des manifestations les plus visibles du réchauffement climatique».
«Au cours des cinquante dernières années, on a pu observer qu'à
mesure du réchauffement, les canicules deviennent de plus en plus
fréquentes», ajoute-t-il. Pour lui, «si on ne fait rien, on aura des
risques dix fois plus élevés de canicule à la fin du XXIème qu'à la fin
du XXème». Autre phénomène notable: les températures extrêmes des
épisodes de canicule sont poussées vers le haut. «Là où on avait 38
degrés il y a dix ou quinze ans, on en a aujourd'hui 39 ou 40», souligne
Jérôme Lecou. «Cela accompagne le réchauffement climatique, ce sont des
types de chaleurs qu'on ne connaissait pas avant», acquiesce Jean
Jouzel.
L’été s’allonge
Pour le prévisionniste de Météo-France, ces phénomènes vont aussi
«s'étendre plus longtemps», avec de fortes chaleurs possibles tôt dans
la saison estivale ou assez tard dans l'été. A Moscou,
le thermomètre a grimpé jusqu'à 29 degrés au mois d'avril, un record
absolu. Et la canicule qui touche une partie de l'Europe de l'ouest est
la plus importante jamais intervenue après le 15 août. «Je ne sais pas
si la statistique est si claire que ça», tempère Jean Jouzel, tout en
admettant qu'il est «assez surprenant d'avoir une canicule dans la
deuxième partie d'août». Il note à tout le moins que si le réchauffement climatique provoque une augmentation des températures à toutes les saisons, «cela élargit l'été d'une certaine façon».
Jérôme Lecou imagine lui qu'on pourrait connaître dans le futur
«plusieurs épisodes de canicule au cours de l'été». «Globalement tout
l'hémisphère nord aura connu un été très chaud», remarque-t-il enfin:
canicule et sécheresse en Amérique du Nord, canicule en Europe
orientale, fonte «très étendue» en surface de la calotte du Groenland...
Pour la banquise arctique, «on est sur un retrait pas loin des valeurs record».
«Cela montre que ce qu'on a connu n'est pas un fait isolé» et «tend à
signifier qu'on va vers des étés où les continents se réchauffent»,
dit-il.
Selon la NOAA américaine (National Oceanic and Atmospheric
Administration), les surfaces de la planète -terre et mer- ont connu
cette année leur quatrième plus chaude température moyenne en juillet
(0,62 degré au dessus de la moyenne du XXème siècle de 15,8) depuis
qu'elles ont commencé à être enregistrées, en 1880. Mieux encore, dans
l'hémisphère nord, la température sur les terres a battu le record
absolu pour un mois de juillet, à 1,19 degré au-dessus de la moyenne
Brésil: un tribunal ordonne l'arrêt du chantier du barrage géant de Belo Monte
Un tribunal brésilien a ordonné mardi l'arrêt des travaux du
barrage de Belo Monte, le troisième plus grand ouvrage de ce type en
construction dans le monde, au coeur de l'Amazonie brésilienne, au motif
que les indiens de la région n'avaient pas été préalablement consultés.
Le
Tribunal régional fédéral de la première région (TRF1) a indiqué avoir
"ordonné l'arrêt des travaux parce que les indigènes n'avaient pas été
consultés avant le début de la construction".
"En 2005, quand le
parlement brésilien a approuvé ce chantier, il a exigé une étude
d'impact environnemental postérieure au lancement des travaux et non
préalable comme l'ordonne la loi", a souligné le tribunal.
Les
indiens devront être auditionnés par les parlementaires avant que les
travaux ne puissent reprendre, selon une source de ce tribunal qui a
précisé que cette décision était susceptible d'appel par le consortium
public Norte Energia, en charge des travaux.
Le consortium,
interrogé par l'AFP, a indiqué attendre la notification officielle du
jugement pour y répondre sur le plan juridique.
Le tribunal a fixé une amende journalière de 250.000 dollars en cas de non respect de sa décision par le consortium.
"C'est
une décision historique pour le pays et pour les peuples (du fleuve)
Xingu. C'est une grande victoire qui montre que Belo Monte n'est pas un
fait acquis. Nous sommes très heureux et satisfaits", a réagi Antonia
Melo, coordinatrice du Mouvement Xingu Vivo.
En construction sur
le fleuve Xingu, le barrage d'un coût de près de 13 milliards de
dollars, est le plus important en cours d'édification au Brésil et le
troisième du monde. Il fournira 11.233 MW, soit 11% de la capacité
installée du pays.
Son édification entraînera l'inondation de 502
km2. Et même si les terres des populations indiennes locales ne sont pas
inondées, leur mode de vie risque d'être affecté car elles tirent leur
subsistance de la pêche.
Le gouvernement prévoit des
investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux
pour réduire les impacts négatifs de la construction. La première
turbine devrait entrer en opération en 2015 et la dernière en 2019.
Il
est normalement prévu que d'ici la fin de l'année 12.000 ouvriers
travaillent jour et nuit sur le chantier, et jusqu'à 22.000 en 2013.
Cet
ouvrage gigantesque symbolise les dilemmes de la sixième économie
mondiale. Le Brésil a réduit drastiquement la déforestation de
l'Amazonie et affirme avoir la source d'énergie la plus propre parmi les
grandes économies. Mais il s'est aussi lancé dans de gigantesques
projets d'infrastructure, dont des barrages et des routes en Amazonie
pour accompagner son développement.
Belo Monte a gagné une
notoriété mondiale avec la campagne menée contre le barrage par des
célébrités comme le chanteur Sting et le réalisateur à succès de Titanic
et d'Avatar, James Cameron.
Le chef indien brésilien Raoni, 82
ans, connu dans le monde entier pour son combat en faveur de l'Amazonie
et des peuples indiens, avait demandé "l'arrêt" de la construction du
barrage lors de la conférence sur le développement durable de l'ONU
Rio+20 en juin à Rio de Janeiro.
Quelque 150 indiens ont récemment
occupé pendant trois semaines l'un des quatre chantiers du barrage pour
exiger que le consortium tienne ses engagements envers leurs
communautés.
Norte Energia a accepté notamment de remettre
immédiatement aux indiens des véhicules de transport et de construire
des écoles et des postes de santé.
Les lignes à très haute tension, le cauchemar des éleveurs
ELEVAGE - Les actions en justice se multiplient avec les vaches malades...
Dans leurs fermes bas-normandes, des éleveurs recensent, écoeurés, les maladies de leurs animaux qu'ils pensent liées au voisinage d'une ligne à très haute tension,
et multiplient les actions en justice alors qu'une nouvelle THT est en
construction dans leur région. Depuis quelques jours, Kévin Gazengel
verse à ses soixante vaches laitières un traitement à base de plantes.
«On nous a conseillé ça pour éviter les mammites.» Ces inflammations des
mamelles sont le cauchemar de Kévin, 31 ans, et de son associé
Dominique Vauprès, cinquante ans, exploitants à Montgothier (Manche), à
300 mètres d'un pylône THT.
«Ils essaient d'étouffer tout ça»
Ils en sont convaincus: les 400.000 volts de la ligne, en provenance de la centrale nucléaire
de Flamanville, bouleversent le métabolisme des vaches. Ils ont dû
traiter 90 mammites depuis janvier, et à chaque fois jeter le lait de
l'animal malade pendant une semaine. La filiale d'EDF qui gère les
lignes, RTE, a indemnisé les pertes d'exploitation des années 2007 et
2008, dans le cadre d'un protocole signé avec l'agriculteur. En vertu de
ce type d'accord, RTE prend en charge certains frais moyennant une
clause de confidentialité. Mais réfute tout risque pour les animaux si
les exploitations agricoles sont aux normes.
En juin dernier, le juge des référés a débouté Dominique Vauprès de
sa demande d'indemnisation complémentaire. Sans surprise: en 2011, la
Cour de cassation avait confirmé un arrêt de la cour d'appel de Limoges
cassant la seule décision de justice donnant raison à un agriculteur
contre RTE dans un dossier similaire, rendue à Tulle en 2009. «Ils (RTE)
ont peur que ça fasse jurisprudence et essaient d'étouffer tout ça»,
pense l'agriculteur. Avec son avocat, Me Gervais Marie-Doutressoulle, il
prépare de nouveaux recours. «On n'a pas à faire les frais de la raison
d'Etat», renchérit Thierry Charuel, 48 ans, éleveur à 3 km de là, au
ras d'un pylône. Un recours est également en préparation pour son cas.
Des céréales à la place des vaches?
Au total, Me Doutressoulle travaille sur quatre actions en justice
d'agriculteurs bas-normands installés près d'une THT. «On ne sait pas
combien de temps on va tenir financièrement et moralement», disent d'une
seule voix Dominique Vauprès et Thierry Charuel. Les éleveurs évoquent
le cas d'un autre exploitant, dans la Manche également, toujours soumis
pour sa part à une clause de confidentialité avec RTE, chez qui «les
vaches s'évanouissent à cause de la ligne». Une «souffrance physique
inacceptable dans une société moderne», estime Pascal Férey, président
de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA)
de Basse-Normandie.
Le syndicat majoritaire se garde bien d'évoquer les éventuelles
conséquences sur la santé des champs magnétiques des THT (classés
«cancérogène possible» pour l'homme par l'Organisation mondiale de la
santé) et négocie avec RTE pour fournir aux éleveurs une assistance
financière et technique. La Confédération paysanne a choisi une autre
voie: elle participe activement aux actions menées contre la ligne THT
en construction Cotentin-Maine, qui doit acheminer l'électricité du
futur réacteur nucléaire EPR. A une trentaine de kilomètres de
Montgothier, au Chefresne, les derniers pylônes sortent justement de
terre. «C'est simple, si on se rend compte que les vaches ont des
problèmes, on plantera des céréales, on n'a pas envie de vivre ça»,
tranche Yves Larsonneur, également en conflit avec RTE, qui devra
cohabiter avec deux pylônes.
Douze millions de Français vivent dans un air pollué
ENVIRONNEMENT - Le bilan de la qualité de l'air en France pour
2011 montre encore une forte concentration en particules fines dans
l'air hexagonal...
Les particules fines ont envahi l’air français. Selon le bilan de la qualité de l’air publié ce vendredi
par le ministère de l’Ecologie, les concentrations de polluants ont
«peu évolué» en 2011, plongeant près de 12 millions de Français dans une
atmosphère dépassant le seuil annuel de particules fines PM10.
Les particules fines, cause de 42.000 décès prématurés par an
Ces particules microscopiques, d’un diamètre inférieur à 10
micromètres sont émises en grande partie par les activités agricoles
(épandages d’insecticides ou engrais, stockages d’effluents,…),
l’industrie manufacturière, le secteur résidentiel et tertiaire, et le
transport routier. Ainsi, en 2011 «les températures froides du premier
trimestre associées à des conditions anticycloniques relativement
stables ont favorisé les émissions dues au chauffage et à la non
dispersion des particules, conduisant à un nombre élevé de dépassements
des valeurs limites réglementaires en début d’année», explique le ministère.
Résultat, la valeur limite journalière de 50 microgrammes par mètre
cube d’air à ne pas dépasser plus de 35 jours par an l’a été dans
plusieurs régions de France: Alsace, Champagne-Ardenne, Haute Normandie,
Ile-de-France, Martinique, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Picardie, Réunion et Rhône Alpes. Au total, «douze millions de
Français ont vécu en 2011 dans des zones n’ayant pas respecté les
valeurs limites annuelles relatives aux particules PM10», reconnaît le
ministère. Facilement inhalables, les particules fines peuvent pénétrer
dans le système respiratoire, aggravant insuffisance respiratoire ou
allergies. Selon l’Organisation mondiale de la santé, elles seraient la
cause de 42.000 décès prématurés par an en France.
Le dioxyde d’azote toujours présent près des routes
Très nocif pour la santé, le dioxyde d’azote (NO2) a dépassé le seuil
limite annuel de 40 microgrammes par mètre cube dans la plupart des
grandes agglomérations. «Plus de 10 % des stations de mesure concernées,
principalement en situation de proximité automobile,
ont dépassé les valeurs limites réglementaires de dioxyde d’azote dans
l’air en 2011», selon le bilan du ministère. D’Amiens à Valence, en
passant par Lyon, Marseille, Besançon, Reims
et Paris, toutes les grandes villes ont connu des épisodes de pollution
au NO2. Emis en grande majorité par les transports, «Le dioxyde d’azote
est particulièrement nocif pour la santé humaine. C’est un gaz irritant
pour les bronches. Chez les asthmatiques, il augmente la fréquence et
la gravité des crises. Chez l’enfant, il peut favoriser certaines
infections pulmonaires», précise le ministère.
Il ya donc urgence à agir: la ministre de l’Ecologie Delphine Batho a
promis d’inscrire la prévention des risques sanitaires environnementaux
à l’ordre du jour de la Conférence environnementale à la rentrée et
tiendra une réunion de travail avec les collectivités volontaires
engagées dans l’élaboration de zones d’actions prioritaires pour l’air (ZAPA).
La France encourt depuis plusieurs années une amende de plusieurs
centaines de millions d’euros de la part de l’Union européenne pour le
non-respect des valeurs limites de pollution atmosphérique.
Les agroforestiers veulent réconcilier l'agriculture et l'environnement
Planter des arbres au milieu des cultures et tirer parti de
cette complémentarité pour réconcilier production et protection de
l'environnement, créer des couverts végétaux contre l'érosion: quelques
agroforestiers audacieux creusent les sillons de l'agroécologie de
demain.
L'idée de décloisonner la forêt, de mettre les arbres au
milieu des champs, de les faire travailler en osmose n'est pas nouvelle,
mais elle est remise au goût du jour.
L'agroforesterie se
pratique déjà traditionnellement en Normandie avec les prés-vergers,
dans le sud de la France où oliviers et vigne cohabitent dans les
parcelles agricoles, ou encore en Dordogne avec les noiseraies.
"Si
l'agroforesterie est encore confidentielle, elle n'est pas élitiste",
explique Christian Dupraz, chercheur à l'Institut national de la
recherche agronomique (Inra). "Elle se pratique en cultures
conventionnelles et a pour avantage de diminuer considérablement les
intrants et l'irrigation", précise-t-il.
Les revenus qu'en tirent
les agriculteurs sont doubles: celui des récoltes céréalières à court
terme et des arbres à moyen terme.
Les arbres cultivés sur les
parcelles agroforestières sont des essences locales: érables, alisiers,
noyers, merisiers ou tulipiers poussent d'autant mieux qu'ils ont les
pieds dans les cultures, tout en redonnant aux paysages leur identité
rurale.
Leur rôle est aussi de venir au secours d'un environnement maltraité par l'intensification des cultures.
Brise-vent,
sentinelles contre le soleil et la pluie, ils protègent les cultures
intercalaires, recréent un milieu fertile et hébergent sa biodiversité:
la microfaune des sols, les auxiliaires des cultures, le gibier, les
pollinisateurs et les abeilles.
Produire tout en protégeant:
l'agroforesterie pose "les fondements de l'agriculture du futur",
explique Alain Canet, de l'association Agroforesterie.
La recherche encore peu investie
"Il
faut partir sur de nouvelles bases, plutôt que de normer des
contraintes nouvelles pour l'agriculture", déclare le ministre de
l'Agriculture Stéphane Le Foll, interrogé par l'AFP à l'occasion d'une
visite de parcelle agroforestière dans le Gers.
Ces nouvelles
bases, certains agriculteurs sont en train de les expérimenter dans le
prolongement de l'agroforesterie en pratiquant les couverts végétaux,
une technique de culture sans labour.
François Coutant, dans le
Gers, a renoncé aux labours qui mettent ses terres à nu et favorisent
leur érosion. Il les a remplacés par des couvertures de féveroles dans
lesquelles il plante son blé et son maïs. Et ça marche. "Nos rendements
en blé en coteaux sont de 75 quintaux à l'hectare (q/ha) contre 60 q/ha
auparavant et en maïs ils progressent de 25% à 100q/ha".
Le
ministre de l'Agriculture a, à l'occasion de sa visite dans le Gers,
réaffirmé son soutien à des systèmes agricoles qui allient production et
protection de l'environnement, tout en rappelant que l'agronomie doit
redevenir une priorité dans les programmes de recherche et de
développement.
"J'ai envie d'assurer une transition vers une
agriculture performante économiquement et écologiquement, déclarait-il
récemment à l'Assemblée nationale, interrogé sur la question des
dérogations relatives à l'utilisation des pesticides.
Il reste
encore beaucoup à faire pour faire passer ces nouvelles pratiques
agricoles du stade expérimental à celui de pilotage d'un système où
agriculture et environnement seraient dans une démarche gagnant-gagnant,
explique Christian Dupraz.
La recherche s'est encore peu investie
dans le sujet, déplore-t-il. Le temps presse puisque, selon lui, les
parcelles agroforestières pourraient couvrir dans 30 ans 1 million
d'hectares, contre 10.000 actuellement.
soyons le changement...que nous voulons voir dans le monde...
Conférences/Débats/Films/Expositions/Ateliers Spectacles/Visites de Sites/Soirées Conviviales
Les 3 Ecologies : personnelle, sociale et environnementaleThèmes :Territoiresen Transition, Préserver la Forêt, Biodiversité, L’Eau, Danger des Gaz de Schiste, Sortir du Nucléaire, Se soigner Autrement, Psychiatrie Citoyenne, Quelle BioVallée voulons-nous ?, Toxicité des OGM, Action Non-Violente, Collectifs Citoyens, Santé et Alimentation, Pour un Revenu d’Existence, Monnaies Locales, Centre de Soins Palliatifs Alternatifs, Solidarité Paysanne, Fabriquer une Eolienne, Permaculture, Communautés de Travail et de Vie, Les Indignés, Les Abeilles, Adolescence Autrement, Protéger les Haies, Transformation Personnelle/Transformation Sociale, Relation Nord/Sud, Toilettes Sèches, Démonstration d’Eco-Construction, Mobilité et Habitat léger, Eduquer Autrement, Véhicules Partagés, Résister, c’est Créer, Les Artisans du Changement, Quelle Paysannerie ?, Les Monnaies Locales, Eco-Habiter, Epargne Solidaire, Intelligence Collective, Renouveler la Démocratie…
Intervenants : Miguel Bénasayag, Michèle Rivasi,
LesDésobeissants, Tripalium, Pistil, Les Amanins, l’Ecole de la Nature et des Savoirs, Survie 26/07, LPO-Drôme, Bal Folk …
Vous pouvez vous connecter au film de présentation des Rencontres de l'Ecologie ( 1mn 56) grâce au lien suivant : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
" Ecologie au Quotidien" a pour objectif de sensibiliser les habitants sur l'impact de nos gestes quotidiens sur l'environnement, la santé et la société et de proposer des alternatives. Pour ce faire l'association organise à Die, depuis 7 ans à la mi-janvier, les " Rencontres de l'Ecologie au Quotiden" pendant 12 jours et propose conférences, débats, ateliers pratiques, ateliers pour les jeunes, visites de sites, soirées artistiques, sur les 3 écologies: pesonnelle, sociale et environnementale. Espace de rencontres convivial où le plaisir de partager, d'échanger, de créer des projets, de danser permet d'imaginer et construire les transformations sociales et écologique de demain.
L'association met en réseau des associations de l'ensemble de la vallée de la Drôme afin de mutualiser les informations, actions et projets allant dans le sens de l'Ecologie et des valeurs humanistes. Ce réseau est un enrichissement de la société civile sur nos territoires, le résultat d'une responsabilisation de ses acteurs face aux enjeux de société et une volonté de travailler en commun pour un " Mieux vivre ensemble".