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mercredi 27 février 2013

Les produits subventionnés coûtent très cher...

Marc Dufumier: «Les produits peu chers nous coûtent en fait très cher»

SALON DE L'AGRICULTURE - L'agronome, proche de Nicolas Hulot, pense que l'affaire de la viande de cheval révèle une «course à la compétitivité» dans l'alimentation...

Des assiettes occidentales bien trop remplies de produits industriels, des millions de personnes qui meurent de faim dans le monde, des viandes suspectes dans la composition des plats préparés et des agriculteurs qui polluent, souvent sans le vouloir, leur environnement: c’est à ce grand bazar que Marc Dufumier, agronome et enseignant-chercheur à AgroParisTech, tente de répondre dans ses travaux. Aujourd’hui membre du think-tank lancé par Nicolas Hulot, il veut promouvoir une agriculture plus naturelle et qui nourrisse vraiment la planète.

L’affaire de la viande de cheval est-elle un cas particulier ou un symptôme des dérives de l’agro-alimentaire?

On ne peut pas généraliser à toutes les filières, mais il n’en reste pas moins que c’est un peu révélateur du fait qu’on veuille toujours vendre au moindre coût monétaire pour conquérir des parts de marché et que la tentation reste grande de ne pas respecter les normes. C’est donc un cas particulier mais révélateur de cette course à la compétitivité. Si on veut manger de la bonne nourriture et de la bonne viande, il vaut mieux se fier à des circuits courts et labellisés.

Cela veut dire qu’il faudrait payer plus cher pour manger sainement?

Les produits peu chers nous coûtent en fait très cher, par exemple en épuration des eaux, en sécurité sociale pour la santé, pour se débarrasser des algues vertes en Bretagne… Ce sont des impôts que nous payons déjà. Il faudrait rémunérer les agriculteurs pour qu’ils se convertissent et se maintiennent dans une agriculture plus respectueuse de la santé et de l’environnement.  De plus, il faudrait plus largement une  redistribution plus égalitaire des revenus en France: soit on parvient à faire en sorte que les couches modestes voient leur pouvoir d’achat s’accroître, soit on rend les  aides de la PAC plus incitatives sur le volet environnemental.

Le «verdissement» prévu pour la PAC en 2013 vous semble-t-il à ce titre suffisant?

La proposition de la Commission européenne est bien en dessous de ce qui serait nécessaire. Mais il fallait choisir entre des mesures exigeantes, pas adaptables aux terroirs de 27 pays, et des mesures insignifiantes. L’Europe ne s’est pas donné les moyens de rémunérer ses agriculteurs via la PAC et on reste sur des primes à l’hectare qui ont perdu tout caractère incitatif. Il aurait fallu une démarche contractuelle à l’échelle régionale qui tienne compte des spécificités des terroirs.

Pensez-vous, à l’instar du ministre de l’Agriculture, que l’avenir de l’agriculture française réside dans l’agroécologie? Et quelle différence faites-vous avec le bio?

Je considère qu’à terme c’est toute notre agriculture qui va devoir évoluer vers l’agroécologie, qui est une agriculture qui fait un usage intensif des ressources naturelles par des voies biologiques. La forme d’agriculture qui y ressemble le plus en France, c’est le bio, qui a l’avantage d’avoir une certification, un logo et qui peut être bien rémunéré. C’est sa force car les agriculteurs qui font un effort tant doivent être mieux rémunérés. La totalité des agriculteurs  va devoir opérer un virage à 90 degrés, pour qu’on n’ait pas une agriculture bio pour les bobos et une agriculture industrielle pour ceux qui fréquentent le hard discount.

Le salon de l’agriculture peut-il être le lieu pour faire passer ce message?

Le salon expose surtout une agriculture industrielle. Quelques stands présentent une forme d’agriculture alternative, mais ils sont minoritaires.

Mais est-il envisageable de nourrir la France sans une part d’industrie dans l’agriculture?

Techniquement oui, mais les produits seraient nécessairement plus chers. L’avenir de l’agriculture française, y compris sur les marchés internationaux, n’est pas de produire du tout venant comme la poudre de lait, les céréales ou les poulets bas de gamme. C’est plutôt une agriculture artisanale qui associe céréales et élevage, qui limite l’emploi des pesticides, qui exige plus de travail humain. Pour cela, il faut que l’agriculteur soit mieux rémunéré et que les couches modestes de la population aient accès à des produits de grande qualité.
Audrey Chauvet

mardi 26 février 2013

Les femmes prennent la relève...

Agriculture: Les femmes prennent la relève

ETUDE - Les agricultrices représentent aujourd’hui 30% des actifs du secteur contre seulement 8% en 1970 selon un sondage Crédit Agricole SA – BVA publiée ce lundi à l’occasion du Salon international de l’agriculture...

En 2013, «agricultrice», n’est plus seulement synonyme de «femme d’agriculteur». En quarante ans, non seulement la proportion de femme exerçant ce métier a plus que triplé, mais leur statut a également considérablement évolué.

67% de chefs d’entreprise
Selon l’enquête réalisée par le Crédit Agricole, 67% des agricultrices sont aujourd’hui des chefs d’entreprises agricoles, soit 25% du nombre total de chefs d’exploitation.

Une vocation professionnelle placée sous le signe de la tradition familiale mais pas seulement.  Selon le sondage, si 73% des agricultrices sont originaires d’une famille d’agricultures, 65% d’entre elles ont exercé une autre activité professionnelle avant de s’installer. Et 52% a eu auparavant un emploi sans lien avec l’agriculture.
Au final, en 2013 44% ont encore choisi ce métier «pour travailler avec leur conjoint» mais 33% l’ont aussi fait par «passion».
Une jeune génération optimiste
Au quotidien, 77% des agricultrices françaises interrogées considèrent que le fait d’être une femme dans cette profession ne constitue pas un obstacle, et elles sont même 43% à considérer que c’est un atout.
Côté points positifs, l’autonomie et l’indépendance sont les plus prisées (43%), devant le fait de travailler avec des animaux (23%) tandis que les tâches mécaniques (conduire un tracteur pour 19%, régler les outils pour 18%) sont les points noirs le plus souvent cités.
Signe supplémentaire, du dynamisme professionnel, 56% des agricultrices se disent plutôt confiante dans leur avenir. Et 48% aimeraient voir leur filles suivre leur trace. Des proportions qui atteignent même 86% et 63% chez les moins de 40 ans
*Enquête BVA réalisée par téléphone entre le 8 et le 14 février 2013 auprès de 501 femmes constituant un échantillon représentatif des agricultrices françaises (méthode des quotas).
C.P.
Portrait robot
Les femmes agricultrices sont légèrement plus âges que leurs homologues masculins: 16% seulement ont moins de 40 ans (contre 23% dans l’ensemble de la profession agricole) et 95% ont des enfants.
Côté spécialisation, elles privilégient l’élevage bovin (25% d’entre elles) aux grandes culturres (20% vs 24,2% dans la population agricole totale). Au total, 61% des agricultrices ont au moins un atelier d’élevage sur leur exploitation.

dimanche 24 février 2013

Réduire nos consommations en isolant

Le gouvernement s'attaque aux passoires énergétiques

Les ministres du Logement et de l'Ecologie devraient préciser aujourd'hui le contenu du grand plan de rénovation thermique des bâtiments...

Fini les passoires énergétiques. Cécile Duflot, ministre de l'Égalité des territoires et du Logement, et Delphine Batho, ministre de l'Écologie, se rendent ce mercredi à Melun (Seine-et-Marne) pour mettre en valeur l’action de l’Agence nationale de l'habitat (Anah), chargée d’accompagner le grand plan de rénovation thermique promis par le gouvernement. L’objectif de ce plan est de réduire la consommation d’énergie de 500.000 logements anciens par an, en donnant la priorité aux quatre millions de ménages «énergétiquement précaires».

Des mesures fiscales incitatives

Selon les informations du Parisien, le premier axe de ce plan sera l’isolation des HLM. Les offices HLM devaient ainsi pouvoir bénéficier plus facilement de prêts Eco PLS (prêt logement social) pour investir dans l’isolation de 70.000 à 120.000 logements par an. Les particuliers pourront eux bénéficier du crédit d’impôt développement durable (CIDD) et du prêt à taux zéro (Eco PTZ) pour financer leurs travaux: l’Etat leur accordera une rallonge de 600 millions d’euros, qui devrait permettre de faire passer le nombre de logements privés rénovés à 280.000 par an.
Le CIDD permet de déduire de l’impôt sur le revenu une partie des dépenses réalisées (8.000 euros maximum par habitant du logement) pour certains travaux d'amélioration énergétique portant sur une résidence principale, explique l’Ademe. L’ecoPTZ, lui, s’appliquera toujours de la même manière: il permet aux propriétaires de logements construits avant 1990 d’obtenir un prêt pouvant aller jusqu’à 30.000 euros, remboursables sur dix ans, pour financer leurs travaux de rénovation. Enfin, un fonds d’investissement dédié à la rénovation thermique pourrait être créé. Il prendrait en charge une partie ou la totalité du coût des travaux et se rembourserait ensuite sur les économies de consommation d’énergie réalisées.

Rendre la rénovation obligatoire?

Mais le gouvernement arrivera-t-il par de simples mesures fiscales incitatives à entraîner les Français dans une démarche vertueuse? Jean-Marc Jancovici, expert en énergie et membre du think-tank The Shift Project, estime que la rénovation devrait devenir obligatoire. Mais «pas n’importe comment ni n’importe quand»: «Il faudrait greffer cette obligation sur les moments où c’est malin de la mettre en œuvre, soit quand les gens font des travaux, soit quand les logements sont libres entre deux propriétaires ou locataires soit quand on fait le ravalement des copropriétés», explique-t-il à 20 Minutes. Dans ce dernier cas, ajouter des travaux d’isolation thermique par l’extérieur ne renchérirait le coût des travaux que de 5 à 10%. «Une obligation planifiée dans le temps permettrait également aux filières de s’organiser et aux artisans de se former», estime Jean-Marc Jancovici, pour qui la création d’un label pour les entrepreneurs du bâtiment serait indispensable pour assurer la confiance des propriétaires.
En France, environ un tiers du parc immobilier serait une «passoire énergétique». Le bâtiment représente 40% de la consommation énergétique et est à l’origine d’un quart des émissions de gaz à effet de serre du pays. Selon les calculs de l’Ademe, la rénovation thermique de 500.000 logements par an d'ici 2030 et la construction de 310.000 à 350.000 logements sobres permettraient une baisse de 30% de la consommation en vingt ans.
Audrey Chauvet

vendredi 22 février 2013

Débat sur l' énergie , on avance....

Laurence Tubiana, une négociatrice au coeur du débat sur l'énergie

La spécialiste des négociations sur le climat Laurence Tubiana, cheville ouvrière du débat national sur la transition énergétique, est une adepte des «discussions serrées» autour d'une table plutôt que des slogans tapageurs pour faire avancer la cause de l'environnement.
«Mon rôle est de faire en sorte que le plus de gens possible participent, et donc comprennent l'intérêt du débat, et qu'on réponde bien tous à la même question», confie à l'AFP la chercheuse en économie, regard perçant sous des mèches grises, à la veille de la quatrième séance plénière du débat, jeudi à Paris.
En désignant Laurence Tubiana, 61 ans, comme «facilitatrice» de ce débat sensible, le gouvernement a misé sur une experte discrète. Une négociatrice rompue aux discussions au long cours, à même de manier le langage des ONG comme celui du gouvernement et des entreprises, qui vient par ailleurs de décliner la présidence de l'Agence de l'environnement (Ademe).
Plus de trois ans après le fiasco du sommet de Copenhague, fin 2009, où elle était aux premières loges en tant que négociatrice française, l'économiste défend l'intérêt de tels débats domestiques pour redonner du souffle à la lutte contre le changement climatique.
«Ce n'est qu'à partir du moment où ces réflexions auront été faites sur le plan national qu'on pourra débloquer les choses internationalement, sinon les positions défensives vont toujours l'emporter», estime la directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), un centre de recherche qu'elle a fondé en 2001.
Chercheuse à l'INRA, c'est dans le camp des ONG, avec son association Solagral, qu'elle a mené ses premières batailles dans les années 80, en faveur de la solidarité alimentaire agricole et alimentaire entre le Nord et le Sud.
Le déclic «environnemental», lui, remonte au sommet de Rio, en 1992, quand émerge «un conflit, pour moi aberrant», entre développement économique et protection de la planète: «Il fallait trouver une voie pour concilier les deux, sinon on allait dans le mur», se souvient-elle.
Conseillère de Jospin
De gauche, Laurence Tubiana intègre, de 1997 à 2002, le cabinet de Lionel Jospin - comme chargée de mission puis conseillère environnement du Premier ministre - et participe aux négociations internationales.
«Les diplomates me regardent comme quelqu'un de différent mais qui peut apporter quelque chose», estime-t-elle, se rappelant notamment d'ultimes tractations en 2000 à Montréal pour conclure le protocole de biosécurité sur les OGM.
Au petit matin, alors qu'un échec se profile, la négociatrice se souvient avoir soumis au groupe des pays en développement une position européenne vieille de plusieurs jours.
«Alors que tout était bloqué, j'ai traversé la salle dans un silence absolument complet et je leur ai donné le texte en leur disant: est-ce que vous le prendriez? Ils l'ont présenté comme si c'était leur texte, et l'accord s'est fait...», sourit-elle, assurant y avoir gagné «des amitiés éternelles de leur côté».
Pour le député européen Yannick Jadot, Laurence Tubiana fait partie des «gens qui sont capables de faire en sorte que les débats aient lieu».
D'autres, comme le journaliste et blogueur Fabrice Nicolino, voient davantage en elle une habituée des «comités Théodule», trop proche des entreprises, dont plusieurs (EDF, GDF-Suez, Veolia ou Lafarge) financent son institut.
«Il faut parler avec les entreprises, mais sérieusement. S'il n'y a pas la possibilité de discuter avec elles, on n'obtiendra pas de changement», se défend Laurence Tubiana, qui assure veiller à «l'équilibre» des financements de l'Iddri pour «ne pas dépendre de quelqu'un».
MCD

mardi 19 février 2013

Les agriculteurs premières victimes des pesticides...

Pesticides: Les viticulteurs et les voisins des vignes dangereusement exposés

SANTE - Une enquête de l'association Générations futures a révélé la présence de résidus de pesticides dans les cheveux de salariés viticoles ou de voisins de vignes...

La vue sur le vignoble: un rêve qui pourrait bien se transformer en cauchemar. Selon l’association Générations futures, l’exposition aux pesticides utilisés dans les vignes ne touche pas seulement les viticulteurs qui les appliquent mais aussi les salariés viticoles et les voisins des vignes. Une enquête menée par l’association, basée sur l’analyse de mèches de cheveux de 25 personnes volontaires entre octobre et novembre 2012 dans le Médoc, a révélé la présence de résidus de pesticides dans leur organisme.

Dix molécules cancérigènes

Parmi ces 25 personnes figuraient quinze salariés viticoles, dont six ont déclaré ne pas avoir été exposés directement à des pulvérisations de produits, et dix non-salariés viticoles, dont cinq habitants à moins de 250m des vignes. «Chaque échantillon de cheveux de 3cm a permis d’évaluer l’exposition moyenne au cours du trimestre précédent la date de prélèvement», explique Vincent Peynet, directeur du laboratoire qui a mené les tests. Sur les 35 molécules recherchées lors des tests, 22 ont été retrouvées au moins une fois dans les échantillons de cheveux. Sur ces 22 molécules, dix sont classées cancérigènes possibles en Europe, s’alarme Générations futures.
Chez les salariés agricoles, le nombre moyen de pesticides retrouvé était de 6,6, soit onze fois plus que chez les voisins des vignes. «Ces résultats montrent clairement que l’exposition des travailleurs agricoles à des pesticides dangereux est très importante, commente François Veillerette, porte-parole de Générations futures. Le simple fait de travailler au contact des végétaux traités ou une atmosphère chargée de vapeurs de pesticides suffit à exposer les professionnels de l’agriculture à des doses inquiétantes.»

Mieux protéger les travailleurs

Mais pour l’association, il faut aussi se soucier des voisins des vignes. Ceux qui vivent à moins de 250m des ceps traités portent en moyenne trois résidus de pesticides dans leurs cheveux. «Des distances de pulvérisation doivent enfin être mises en place car il n’est pas acceptable de voir que le simple fait de vivre à proximité des vignes multiplie par cinq le nombre de molécules détectées», réagit François Veillerette. L’association réclame également que l’interdiction de pulvérisation lorsque le vent est fort soit plus strictement appliquée, ainsi qu’une amélioration des équipements de protection individuelle pour les salariés agricoles.
Les vignes représentent en France 14% des pesticides utilisés, selon une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) publiée en 2010, pour seulement 3,7% de la surface agricole française. La majorité des pesticides utilisés sont des fongicides destinés à tuer des champignons comme le  mildiou. La mode du vin bio et le plan Ecophyto, qui vise à réduire de 50% l’utilisation de pesticides en France d’ici à 2018, permettront peut-être de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans les vignobles.
Audrey Chauvet

dimanche 17 février 2013

Une Agence de la Biodiversité esquissée

Les contours de la future Agence de la biodiversité sont esquissés

La future Agence française de la biodiversité, voulue par le président François Hollande, pourrait regrouper différents établissements existants en charge de la protection de la nature et compter jusqu'à 1.000 agents, selon les deux spécialistes missionnés pour en définir les contours.
Dans un rapport remis à la ministre de l'Ecologie, Jean-Marc Michel et Bernard Chevassus-au-Louis avancent deux «scénarios» principaux pour définir le périmètre de cette future agence que le président de la République veut comme l'équivalent de l'Agence de l'environnement (Ademe) en charge notamment des questions d'énergie.
Pour constituer cette future agence censée aider les collectivités locales, les entreprises et les associations à mieux prendre en compte les espèces végétales et animales, le premier scénario, plus modeste, se limiterait à regrouper les organismes chargés des aires protégées. Cela «n'apporterait pas de réelle valeur ajoutée par rapport à la situation actuelle», notent toutefois les deux experts dans ce rapport, obtenu vendredi par l'AFP.
La deuxième proposition élargit le périmètre aux organismes dédiés à la «connaissance», comme l'Observatoire national de la biodiversité, mais aussi à ceux en charge de la «biodiversité ordinaire», dont l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de l'Office de l'eau et des milieux aquatiques (Onema).
Ce deuxième scénario, précisent les experts, est «ambitieux» mais aussi «assez complexe», et «aboutirait à la création d'un établissement d'environ 1.000 agents, avec un budget d'environ 150 millions d'euros».
La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a indiqué à l'AFP «pencher» pour cette deuxième hypothèse. A partir de mardi prochain, des discussions menées avec les partenaires du Grenelle de l'environement vont permettre de «valider les missions» de cette future agence avant d'aborder la question des moyens, a-t-elle souligné.
Pour les ONG France Nature Environnement (FNE), la Fondation Nicolas Hulot, Humanité et Biodiversité et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), «les conclusions du rapport sont claires et nettes, répondre à l'ambition du président de la République, c'est mettre en oeuvre le second scénario proposé».
Cette future Agence française de la biodiversité doit figurer dans une loi-cadre attendue pour la mi-2013.
MCD-APL

vendredi 15 février 2013

Tchernobyl continue...

Tchernobyl: Vinci et Bouygues ont évacué leur personnel après un incident

SÉCURITÉ - Les deux entreprises étaient sur place pour construire un nouveau sarcophage...

Près de 80 employés de Vinci et Bouygues ont été évacués «par précaution» de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl après l'écroulement mardi d'un toit et d'un mur sur le site, ont indiqué les deux groupes français de BTP à l'AFP ce mercredi.
Vinci et Bouygues travaillent sur place à la construction de l'enceinte de confinement du sarcophage recouvrant les restes du réacteur accidenté en 1986.

Un sarcophage qui tombe en ruines

Un toit et un mur se sont écroulés partiellement mardi à plusieurs dizaines de mètres du chantier, sans faire de victime ni provoquer de hausse de la radioactivité, selon le service de presse de la centrale.
Le chantier, d'un coût d'un milliard d'euros, tournait au ralenti en raison du mauvais temps. Il a été évacué immédiatement par précaution et l'ensemble des collaborateurs de Novarka, l'entreprise conjointe de Vinci et Bouygues, ont été contrôlés, a indiqué une porte-parole de Bouygues.
«Novarka est en train d'effectuer toutes les mesures de contrôle de contamination surfacique. Celles-ci sont jusqu'à présent en dessous des seuils admissibles», a ajouté la porte-parole de Bouygues.
Pour les deux groupes français, «cet état des lieux déterminera la date de reprise des travaux».

Niveau de radioactivité «inchangé»

«Le niveau de radioactivité à la centrale de Tchernobyl et dans la zone qui l'entoure demeure inchangé. Il n'y a pas de victimes», a indiqué de son côté la centrale dans un communiqué. «La surface endommagée est d'environ 600 mètres carrés», selon la même source.
L'incident, dû à l'accumulation de neige sur le toit, a touché mardi la salle de turbines de la centrale, située à plus de 50 mètres du sarcophage qui recouvre le réacteur, a précisé à l'AFP la porte-parole de Tchernobyl, Maïa Roudenko.
Il n'y a pas de travaux dans ce local actuellement et le personnel de la centrale ne s'y rend que pour des inspections, a-t-elle expliqué. «Rien de grave ne s'est produit», assuré Mme Roudenko.
L'explosion en 1986 du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, situé à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, près des frontières russe et bélarusse, avait contaminé une bonne partie de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus, alors républiques de l'URSS.
MCD-APL

jeudi 14 février 2013

Tchernobyl s' effondre toujours...

Tchernobyl: Le toit de la centrale s'est effondré

NUCLEAIRE - Il s'agit d'une partie du sarcophage du quatrième bloc de la centrale, censé contenir les radiations émises par la vieille centrale accidentée en 1986...

Un sarcophage qui tombe en ruines: ce mardi, une partie des murs et du toit qui recouvrent la centrale sinistrée de Tchernobyl, en Ukraine, s’est effondrée, rapporte le site d’informations russes Ria novosti. Il s’agit d’une partie du sarcophage du quatrième bloc de la centrale, censé contenir les radiations émises par la vieille centrale accidentée en 1986.
Le service de presse de la centrale a déclaré que «les constructions en question ne constituent pas une partie substantielle de l'enceinte de confinement (…). Aucun changement de la situation radiologique sur le site n'est détecté. La chute n'a fait aucune victime».
Le sarcophage en béton posé dans l’urgence après l’accident du 26 avril 1986 est en piteux état: plein de trous et de fissures, il laisse s'échapper des particules radioactives dans l'atmosphère et dans l'eau. La construction d’un nouveau sarcophage de 108m de hauteur, 162m de longueur et 12m d’épaisseur a débuté en avril 2012. Il doit permettre de sceller le réacteur jusqu'à la fin du XXIe siècle au moins. Ce sont les groupes français Bouygues et Vinci qui mènent les travaux, dont le coût total, estimé à 1,5 milliard d’euros, est supporté par la communauté internationale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
Audrey Chauvet

lundi 11 février 2013

Le fiasco de l' EPR nucléaire...

Nucléaire: la mise en service de l'EPR finlandais retardée de deux ans, en 2016

L'électricien finlandais TVO a annoncé lundi que le réacteur EPR bâti pour lui par le français Areva et l'allemand Siemens devrait entrer en service en 2016, et non en 2014 comme le promet Areva.
«Sur la base de rapports récents sur l'avancement des travaux reçus du fournisseur du réacteur, le consortium Areva-Siemens, Teollisuuden Voima (TVO) se prépare à l'éventualité que le démarrage de la production normale d'électricité par le réacteur nucléaire Olkiluoto 3 puisse être retardé jusqu'à l'année 2016», a indiqué le groupe dans un communiqué.
En août, TVO avait annoncé que la mise en service ne pourrait avoir lieu en 2014, et qu'il n'était pas possible de donner une date exacte.
Le président d'Areva, Luc Oursel, avait répliqué en septembre dans un quotidien économique finlandais: «Nous ne changeons pas notre calendrier quant à l'achèvement des travaux de la centrale: elle sera prête fin 2014».
TVO a affirmé qu'il manquait d'informations fiables.
«Nous n'avons pas encore reçu de mise à jour adéquate du calendrier. De plus, la conception de l'instrumentation et des contrôles n'a pas progressé comme prévu, et par conséquent l'achèvement de l'unité pourrait être encore retardée», a expliqué le chef de projet d'OL3, Jouni Silvennoinen, cité dans un communiqué.
«Bien que TVO ne soit pas satisfait de la situation et des difficultés répétées pour établir un calendrier du projet, les travaux se poursuivent», a relevé le groupe.
«Sur le réacteur environ 75% des travaux d'installation sont achevés et les composants majeurs ont été installés», a-t-il ajouté.
Ces travaux ont commencé en 2005, avec à l'époque une mise en service prévue pour 2009.
L'EPR est un réacteur nucléaire dit de troisième génération, à eau pressurisée, spécialité de la filière nucléaire française.
Areva en construit trois autres dans le monde: un en France, à Flamanville (Manche, nord-ouest), dont la mise en service est programmée en 2016, et deux à Taishan (sud-est de la Chine), dont un assez avancé pour que les premiers essais soient prévus fin 2013.
MCD

jeudi 7 février 2013

La gabegie nucléaire...

Un accident nucléaire coûterait 430 milliards d'euros à la France

ENERGIE - L'Institut de sûreté nucléaire a chiffré le coût d'un accident «grave» ou «majeur» dans une centrale française...

Non seulement il faudrait que nous soyons encore en vie, mais en plus il faudrait être en forme pour trouver la bagatelle de 430 milliards d’euros. Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), un accident nucléaire classé «majeur», de niveau 7 sur l’échelle Ines (échelle internationale des événements nucléaires) soit autant que Tchernobyl ou Fukushima, coûterait 430 milliards d’euros à la France, rapporte le quotidien Les Echos. L’étude de l’IRSN, présentée ce mercredi, évalue également le coût d’un accident «grave», soit de niveau 6, à 120 milliards d’euros. 
Pour un accident «grave», soit une fusion du cœur du réacteur, le premier coût serait un «coût d’image» affirme l’IRSN. L’économie française subirait ainsi une chute de ses revenus touristiques et de ses exportations agro-alimentaires de l’ordre de 47 milliards d’euros. Le second coût serait celui de la réduction de la durée de vie des centrales françaises: si on décidait de les faire vivre dix ans de moins, cela coûterait 44 milliards d’euros. Au total, ce sont 6% du PIB et trois à six années de croissance qui seraient anéantis.

Au niveau 7, «une catastrophe ingérable»

Si un accident de la sorte serait «un désastre national gérable», l’IRSN n’hésite pas à dire qu’un accident de niveau 7 serait «une catastrophe européenne ingérable». Réfugiés radiologiques, populations déplacées et nombre élevé de cancers auraient certes des conséquences économiques majeures mais pourraient surtout provoquer un chaos incontrôlable.
Aucun accident nucléaire n’a dépassé le niveau 4 en France, atteint par l’accident de Saint-Laurent-des-Eaux, dans le Loir-et-Cher, en 1980. Ces données, fournies aux «gestionnaires de crise et aux autorités de sûreté» françaises, pourraient également donner du grain à moudre aux anti-nucléaires, qui lui reprochent souvent de présenter des risques tellement grands qu’il lui est impossible de s’assurer en cas d’accident.
Audrey Chauvet