DECOUVREZ NOTRE SITE

VENEZ NOUS RETROUVER SUR NOTRE SITE http://www.ecologieauquotidien.fr

dimanche 31 juillet 2011

Quant ils veulent ...les politiques peuvent...

Une communauté de communes à énergie positive


ENERGIE - Les communes du Mené, dans les Côtes-d'Armor, se sont lancées dans un projet de «territoire à énergie positive»...

Une initiative originale a vu le jour en Bretagne, dans la communauté de communes de Mené (Côtes-d’Armor). Sept communes pourraient devenir totalement autonomes pour leur approvisionnement en énergie grâce à la valorisation des ressources locales.

Objectif: 100% d’énergies renouvelables en 2030

L’histoire commence à la fin des années 1990, quand des agriculteurs commencent à s’interroger sur leur impact environnemental. Problème récurrent en Bretagne, le traitement du lisier issu des élevages de porc trouve une solution avec la création d’une usine de méthanisation, qui consiste à transformer le lisier en énergie. «Ce n’est qu’en 2006 que nous avons pu vendre l’électricité issue de la méthanisation, car avant il n’y avait pas de tarifs, explique Marc Théry, responsable du projet à la communauté de communes. Maintenant, on récupère la chaleur pour sécher le digestat, qui est vendu aux agriculteurs de Beauce qui s’en servent comme engrais.»
En 2004, une étude menée avec l’association Solagro incite les communes à se tourner définitivement vers les énergies renouvelables, notamment pour «conforter l’économie locale et que le territoire reste en vie», explique Marc Théry à 20Minutes. Inspirées par le scénario Négawatt, les sept communes regroupant 6.500 habitants sur 165 km2 veulent devenir un territoire «100% énergies renouvelables» à l’horizon 2030, en s’inspirant des projets similaires développés dans d’autres pays.

Le parc éolien, «un parcours du combattant»

Plusieurs projets voient ensuite le jour. Des réseaux de chaleur sont installés dans les bourgs: une chaufferie au bois alimente 4.500m2 de bâtiments publics et privés, soit une soixantaine de locaux. Le bois provient de plantations locales, dont une plantation de saules de vingt hectares irriguée avec l’eau provenant de la nouvelle usine de méthanisation créée en juin 2011. Cette nouvelle unité de méthanisation devrait permettre de produire entre 12 et 14 gigawatts heures grâce au lisier et aux coproduits des entreprises agro-alimentaires de la région. Le colza produit localement est utilisé par une huilerie fournissant du carburant pour les tracteurs des paysans locaux.
Mais le projet de parc éolien de 25 mégawatts attend son permis de construire depuis deux ans et demi. Financé de manière participative par le système d’économie solidaire Les cigales, il pourrait permettre à la communauté de communes de devenir totalement indépendante énergétiquement. «Si les politiques nationales étaient favorables, notre territoire serait même largement exportateur, enrage Marc Théry. Mais monter un parc éolien est un parcours du combattant, nous sommes écrasés par les nouvelles réglementations et l’interdiction de dépasser 90 mètres de hauteur à cause des couloirs d’entrainement aérien de l’armée. Cela divise par trois ou quatre la capacité de production d’électricité.»
La population de Mené, elle, a bien accepté le projet, même si elle n’en voit pas encore les retombées sur sa facture d’électricité: «Aujourd’hui, nous ne sommes qu’à 10% d’autosuffisance énergétique, précise Marc Théry. L’objectif est d’atteindre 25% en 2013 puis 75% en 2020. Avec les économies d’énergie et l’éolien, nous commencerons à voir les répercussions.»

Aucun commentaire: