Russie : 29 militants de Greenpeace en liberté sous caution
Le Tribunal international du droit de la mer, basé à Hambourg et saisi par les Pays-Bas, dont l'Arctic Sunrise de Greenpeace bat pavillon, a ordonné de lever la saisie du navire contre le versement d’une caution de 3,6 millions d'euros et de permettre aux membres étrangers de l'équipage de quitter le pays.
Cette juridiction des Nations unies compétente pour régler les litiges maritimes internationaux, a demandé dans sa décision à la Russie d'autoriser «toutes les personnes qui ont été détenues (...) à quitter le territoire et les zones maritimes relevant de sa juridiction».
Les membres étrangers de l'équipage, libérés sous caution de 2 millions de roubles chacun (45.000 euros), ne peuvent quitter le territoire russe selon la décision des tribunaux de Saint-Pétersbourg, a indiqué à l'AFP le directeur exécutif de Greenpeace Kumi Naidoo, qui se trouvait à l'audience à Hambourg.
«A cette heure, 29 (sud 30 ndlr) ont bénéficié d'une décision de libération sous caution, 23 ont déjà été relâchés. Nos collègues russes ont rejoint leurs familles à Moscou mais le reste de nos collègues du monde entier n'ont pas le droit de quitter le pays», a-t-il déclaré.
La diplomatie russe a d'ores et déjà déclaré que Moscou, qui a boycotté le procès, ne reconnaissait pas en ce cas précis la compétence du tribunal international du droit de la mer, qui empiète selon elle sur son «droit souverain».
Le capitaine de l'Arctic Sunrise, l'Américain Peter Willcox -- qui commandait en 1985 le Rainbow Warrior dynamité par les services secrets français en Nouvelle-Zélande -- est sorti vendredi de son centre de détention à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) après le versement de sa caution.
«Une saga loin d'être terminée»
«Nous menons des actions pacifiques et non-violentes. C'est la première fois, la première fois en 40 ans, que je passe plus d'une nuit en prison. Et comme tous mes collègues, cela ne m'a pas plu», a déclaré à sa sortie ce militant de longue date de Greenpeace, âgé de 60 ans.
Le Suisse Marco Weber, les Néerlandais Faiza Oulahsen et Mannes Ubels, le Canadien Paul Ruzycki, les Britanniques Kieron Bryan et Anthony Perrett et l'Argentin Miguel Hernan Perz Orzi ont aussi été libérés.
Ils ont été suivis un peu plus tard par les Britanniques Alexandra Harris, Frank Hewetson, Iain Rogers, le Néo-Zélandais Jonathan Beauchamp, la Turque Gizem Akhan, l'Ukrainien Rouslan Iakouchev et le Canadien Alexandre Paul.
Le Suédo-Américain d'origine russe Dmitri Litvinov et le Russe Roman Dolgov, pour lesquels la justice s'est prononcée vendredi, ont aussi pu quitter dans la soirée leur prison.
Onze membres d'équipage avaient déjà été libérés mercredi et jeudi.
«Une saga loin d'être terminée»
Un seul militant, l'Australien Colin Russell, a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février. Selon l'ambassadeur australien en Russie, il devrait faire appel et est confiant dans la décision qui sera rendue.
Un peu plus tôt dans la journée, le président Vladimir Poutine a affirmé que les autorités russes n'avaient pas l'intention d'interférer dans cette affaire.
«La direction politique de la Russie n'a pas l'intention d'interférer dans ce procès», a-t-il déclaré après une rencontre à Saint-Pétersbourg avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
«Il n'y a pas d'intention d'aggraver quoi que ce soit ou de maintenir en détention quelqu'un en particulier», a-t-il ajouté.
Les 30 membres de l'équipage arrêtés en septembre après une action contre une plateforme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique ont été inculpés de piraterie, puis, fin octobre, de hooliganisme.
Il n'a pas été clairement dit si la première accusation, passible de 15 ans de prison maximum, avait été levée, la seconde pouvant quant à elle entraîner une peine allant jusqu'à sept ans de détention.
MCD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire