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samedi 13 février 2010

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L'ADN d'un Homme de 4000 ans décrypté

Grâce à une poignée de cheveux retrouvés dans le pergélisol, des chercheurs ont pu reconstituer le génome d’un Homme mort au Groenland il y a plus de 4000 ans.
Inuk, c’est son nom. Il vivait au Groenland il y a environ 4000 ans et avait probablement des yeux bruns, une peau brune et des cheveux foncés. Les analyses montrent également qu’il était génétiquement adapté aux basses températures avec toutefois une fragilité des oreilles et que son groupe sanguin était A+. Toutes ces informations ont pu être obtenues grâce au séquençage de l’ADN contenu dans des cellules de cheveux découverts dans les glaces de l’arctique dans les années 80 et conservés depuis dans un musée du Danemark.
Ils ont été récupérés récemment par une équipe internationale de généticiens qui a appliqué de nouvelles méthodes d’analyse et pu ainsi décrypter environ 80% du génome nucléaire d’Inuk ainsi que la petite quantité d’ADN présent dans les mitochondries. Les scientifiques ont ensuite recherché des variations appelées SNP (Single Nucleotide Polymorphisms) qui sont très fréquentes et qui s’appliquent sur une seule paire de base du génome. Ces SNP sont très précieux pour caractériser les humains et les rattacher à des groupes de population distincts.
C’est ainsi qu’ils ont pu déterminer qu’Inuk (son nom est le singulier du mot Inuits) est issu d'un groupe venu de Sibérie il y a 5500 ans, environ 200 générations avant la sienne. Ces ancêtres ont vraisemblablement migré en passant par le détroit de Béring qui était à l’époque pris dans les glaces. Toutefois cette migration est indépendante des autres vagues qui ont permis aux ancêtres des amérindiens et des Inuits de gagner le nouveau monde. Le peuple d’Inuk ne semble effectivement pas avoir laissé de descendance.
Ces travaux, publiés dans la revue Nature, permettent ainsi d’en savoir un peu plus sur ce groupe d’humains qui n’avaient laissé que très peu d’indices derrière eux. Les auteurs soulignent néanmoins le fait qu’Inuk pourrait ne pas être représentatif de cette culture disparue. Outre son caractère unique cette investigation conduite avec des techniques novatrices ouvre aussi la voie à l’analyse du patrimoine génétique d’autres peuples aujourd’hui disparus, même lorsqu’il n’y a que très peu de matériel exploitable. L’un des frein de la paléogénomique est la difficulté d’obtenir des échantillons d’ADN analysables et non contaminés.
Le fait que les cheveux d’Inuk ont séjourné dans la glace a permis de conserver quasi intact l’ADN des cellules mais les scientifiques espèrent maintenant pouvoir étudier de l’ADN conservé dans de moins bonnes conditions, par exemple dans les momies égyptiennes.

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