samedi 3 mai 2014
Greenpeace lutte contre le pétrole issu des forages de l'Artique...
(Photo : Le navire de
Greenpeace, le Rainbow Warrior)
La Haye : La police
néerlandaise a interpellé jeudi une trentaine d'activistes de Greenpeace, dont
le capitaine du célèbre Rainbow Warrior, alors qu'ils empêchaient un tanker
russe de livrer du pétrole de l'Arctique au port de Rotterdam.
«Le capitaine a été
interpellé et le navire emmené ailleurs», a indiqué à Roland Eckers, un
porte-parole de la police néerlandaise, à propos du Rainbow Warrior.
Le capitaine du Rainbow
Warrior n'est autre que Peter Wilcox, l'un des 30 activistes de Greenpeace
interpellés par les autorités russes en septembre alors qu'ils menaient une
action contre une plateforme pétrolière du russe Gazprom en Arctique.
«Plusieurs activistes ont
été interpellés, environ 30», a précisé M. Eckers.
Il a ajouté que le
pétrolier russe Mikhail Ulyanov, qui transporte la première cargaison de
pétrole extrait offshore dans l'Arctique, avait finalement pu s'amarrer.
Le capitaine est le seul à
bord du Rainbow Warrior à avoir été interpellé, a assuré la police
néerlandaise. Les autres activistes arrêtés opéraient notamment dans de petits
bateaux et s'étaient positionnés entre le quai et le pétrolier russe.
Willem Wiskerke, un
activiste de Greenpeace se trouvant à bord du Rainbow Warrior, a indiqué que
l'équipage se trouve dans le réfectoire du bateau avec des policiers.
«On ne sait pas encore si
nous allons être interpellés ou pas», a-t-il déclaré.
Des activistes se sont attachés
L'action de Greenpeace est
désormais «finie», a indiqué M. Eckers, selon laquelle la police avait détaché
«quelques personnes qui s'étaient attachée à une sorte d'oléoduc». «Nous les
avons détachés, cela s'est fait pacifiquement».
L'organisation écologiste
souhaitait protester contre l'exploitation d'hydrocarbures dans l'Arctique,
zone aux écosystèmes fragiles.
Ses activistes ont déployé
une banderole «Pas de pétrole de l'Arctique» sur la coque du pétrolier.
Au total, 80 activistes
appuyés par le Rainbow Warrior avaient tenté de bloquer l'arrivée du Mikhail
Ulyanov.
Le Rainbow Warrior avait
quitté le port de Rotterdam lundi pour aller intercepter le Mikhail Ulyanov en
mer du Nord, mais le pétrolier avait éteint son système de localisation
satellite pour éviter de se faire prendre en chasse par Greenpeace.
«Hypocrisie
totale»
La cargaison transportée
par le Mikhail Ulyanov a été achetée par le français Total et provient
précisément de la plateforme contre laquelle Greenpeace avait mené son action
en septembre.
Greenpeace accuse le
groupe français d'«hypocrisie totale» pour l'achat de cette cargaison de
pétrole après que son PDG, Christophe de Margerie, eut dit en 2012 que sa
société ne forerait pas dans l'Arctique.
«Il s'agit d'un contrat
spot et non d'un contrat d'achat de long terme», a souligné un porte-parole de
Total, ajoutant que les rumeurs selon lesquelles Total allait arrêter d'acheter
du pétrole offshore de l'Arctique étaient «inexactes».
«Total achète du pétrole
russe depuis des années et continuera à le faire en fonction de ses besoins et
des opportunités de marché», a-t-il ajouté, précisant toutefois qu'«il n'y a
pas d'autres commandes de brut dans la zone Arctique en cours».
Le ministre néerlandais de
l'Economie Henk Kamp a rejeté jeudi une demande de députés néerlandais qui
souhaitent que les Pays-Bas refusent le pétrole extrait offshore dans
l'Arctique.
Une telle décision ne
contribuerait pas aux efforts internationaux pour coordonner la protection de
l'Arctique, a-t-il dit dans une lettre au parlement.
Piraterie
Les 30 militants de
Greenpeace interpellés en septembre l'avaient été de manière particulièrement
musclée alors que quelques-uns d'entre eux tentaient d'escalader la plateforme,
située dans des eaux internationales.
Inculpés pour piraterie,
les activistes avaient finalement été libérés sous caution en novembre avant de
bénéficier d'une amnistie en décembre, mais leur navire, l'Arctic Sunrise, est
toujours aux mains des autorités russes.
Le Tribunal international
du droit de la mer, saisi par les Pays-Bas, avait ordonné fin novembre à la
Russie de libérer le navire et les 30 activistes de Greenpeace. L'organisation
écologiste est basée aux Pays-Bas et l'Arctic Sunrise, le navire saisi, bat
pavillon néerlandais.
Mais la Russie avait
boycotté les audiences et ignoré le jugement.
En mars, Greenpeace a
saisi la Cour européenne des Droits de l'Homme, arguant que les membres
d'équipage de l'Arctic Sunrise avaient été interpellés et détenus de manière
illégale.
MCD avec APL
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