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dimanche 2 mars 2014

Encore des destructions de milieux naturels...à Lisle sur Tarn...

Tarn:  des opposants à un projet de barrage...

Albi - Des militants hostiles à un projet de barrage dans le Tarn ont été expulsés jeudi du site qu'ils occupaient pour empêcher les travaux, mais ont immédiatement reconstruit à proximité un campement de fortune, déterminés comme jamais à protéger la zone humide et sa biodiversité.
Les opérations d'expulsion, pour lesquelles une centaine de gendarmes ont été mobilisés, se sont déroulées dans un calme relatif, selon des sources concordantes. Une personne a été interpellée et placée en garde à vue pour violences sur agent de la force publique, selon les gendarmes.
D'après le récit d'un membre du collectif «Tant qu'il y aura des bouilles», qui dénonce le projet depuis octobre à la façon des opposants à l'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes, les gendarmes sont arrivés à 08H30 jeudi sur le site appartenant au Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage du projet, où ils avaient construit une cabane et monté un chapiteau. Une dizaine d'opposants étaient alors présents sur les lieux, sur le territoire de Lisle-sur-Tarn.
«Les gendarmes nous ont laissé sortir le plus gros de nos affaires personnelles puis les agents du Conseil général ont démantelé la cabane et démonté notre chapiteau», a-t-il raconté  sous couvert de l'anonymat. Environ 70 militants arrivés en renfort ont été empêchés par les gendarmes d'accéder au site avant que les opposants ne s'installent de l'autre côté de la route, sur une parcelle appartenant à l'Office national des forêts (ONF) où ils ont immédiatement reconstruit «un campement de fortune», a-t-il ajouté.
- Occupation «illégale»
Le barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée doit être construit sur la zone humide du Testet, au pied de la forêt de Sivens, dans le nord-ouest du Tarn, par la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). L'ouvrage est censé soutenir l'étiage du Tescou, petit affluent du Tarn, et assurer l'approvisionnement en eau des fermes voisines. Mais c'est un réservoir de biodiversité de 13 hectares qui est appelé à disparaître et la tension va grandissant à mesure que les échéances approchent.
La préfecture a expliqué que ces expulsions avaient été mises en œuvre à la demande du Conseil général et faisaient suite à une décision de justice. «Il est procédé ce jour à l’expulsion des opposants au projet de barrage de Sivens» qui sont «installés illégalement sur site», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Ce projet est «indispensable pour le maintien d'une activité économique en milieu rural» et permettra une «restauration des débits essentielle pour l'environnement alors que les déficits hydriques s'accentuent d'année en année».
- 'Non-sens agronomique et écologique'
Ce n'est pas du tout l'avis des opposants, auxquels le député européen écologiste José Bové a apporté son soutien, déplorant «le passage en force des promoteurs du projet». «Ce barrage est un non-sens agronomique et écologique», a-t-il dit dans un communiqué. La zone humide ne «doit pas être sacrifiée au bénéfice d’une agriculture intensive dépassée. Ce cadeau des pouvoirs publics financeurs au lobby des maïsiculteurs est un gaspillage économique et écologique scandaleux».
Les opposants, qui avaient fortement perturbé des opérations de prélèvements d'espèces dans le cadre des travaux préparatoires à la construction de l'ouvrage, se disent déterminés à poursuivre leur action. Les «zadistes» comme ils s'appellent en référence à la «zone à défendre» créée en Loire-Atlantique, veulent désormais empêcher les opérations de déforestation prévues incessamment sur le site.
«Cette affaire va devenir un scandale d’État», a prédit un membre de «Tant qu'il y aura des bouilles», un terme local qui désigne des terrains humides et peu rentables. «Nous n’allons pas abandonner, bien au contraire !», a-t-il dit à notre correspondante.
Un autre collectif lutte contre le barrage. Ce «collectif pour la sauvegarde de la zone du Testet» regroupe des associations de défense de l'environnement et veut, lui, agir contre le projet par les voies légales. Ces opposants, qui évoquent aussi le coût élevé du barrage (8 Millions EUR) pour «l'irrigation intensive» d'un faible nombre, une vingtaine d'agriculteurs, selon eux, a toutefois été débouté d'une de ses actions en justice.
La FDSEA, toujours du mauvais coté du manche, parle elle de 80 agriculteurs susceptibles d'être concernés par le projet.
MCD

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