Marc Dufumier: «Les produits peu chers nous coûtent en fait très cher»
SALON DE L'AGRICULTURE - L'agronome, proche de Nicolas Hulot,
pense que l'affaire de la viande de cheval révèle une «course à la
compétitivité» dans l'alimentation...
L’affaire de la viande de cheval est-elle un cas particulier ou un symptôme des dérives de l’agro-alimentaire?
On ne peut pas généraliser à toutes les filières,
mais il n’en reste pas moins que c’est un peu révélateur du fait qu’on
veuille toujours vendre au moindre coût monétaire pour conquérir des
parts de marché et que la tentation reste grande de ne pas respecter les
normes. C’est donc un cas particulier mais révélateur de cette course à la compétitivité. Si on veut manger de la bonne nourriture et de la bonne viande, il vaut mieux se fier à des circuits courts et labellisés.
Cela veut dire qu’il faudrait payer plus cher pour manger sainement?
Les produits peu chers nous coûtent en fait très cher, par exemple en épuration des eaux, en sécurité sociale pour la santé, pour se débarrasser des algues vertes en Bretagne…
Ce sont des impôts que nous payons déjà. Il faudrait rémunérer les
agriculteurs pour qu’ils se convertissent et se maintiennent dans une
agriculture plus respectueuse de la santé et de l’environnement. De
plus, il faudrait plus largement une redistribution plus égalitaire des
revenus en France: soit on parvient à faire en sorte que les couches
modestes voient leur pouvoir d’achat s’accroître, soit on rend les aides de la PAC plus incitatives sur le volet environnemental.
Le «verdissement» prévu pour la PAC en 2013 vous semble-t-il à ce titre suffisant?
La proposition de la Commission européenne est bien en dessous de ce
qui serait nécessaire. Mais il fallait choisir entre des mesures
exigeantes, pas adaptables aux terroirs de 27 pays, et des mesures
insignifiantes. L’Europe ne s’est pas donné les moyens de rémunérer ses
agriculteurs via la PAC et on reste sur des primes à l’hectare qui ont
perdu tout caractère incitatif. Il aurait fallu une démarche
contractuelle à l’échelle régionale qui tienne compte des spécificités
des terroirs.
Pensez-vous, à l’instar du ministre de l’Agriculture, que l’avenir
de l’agriculture française réside dans l’agroécologie? Et quelle
différence faites-vous avec le bio?
Je considère qu’à terme c’est toute notre agriculture qui va devoir
évoluer vers l’agroécologie, qui est une agriculture qui fait un usage
intensif des ressources naturelles par des voies biologiques. La forme
d’agriculture qui y ressemble le plus en France, c’est le bio, qui a
l’avantage d’avoir une certification, un logo et qui peut être bien
rémunéré. C’est sa force car les agriculteurs qui font un effort tant
doivent être mieux rémunérés. La totalité des agriculteurs va devoir
opérer un virage à 90 degrés, pour qu’on n’ait pas une agriculture bio pour les bobos et une agriculture industrielle pour ceux qui fréquentent le hard discount.
Le salon de l’agriculture peut-il être le lieu pour faire passer ce message?
Le salon expose surtout une agriculture industrielle. Quelques stands
présentent une forme d’agriculture alternative, mais ils sont
minoritaires.
Mais est-il envisageable de nourrir la France sans une part d’industrie dans l’agriculture?
Techniquement oui, mais les produits seraient nécessairement plus
chers. L’avenir de l’agriculture française, y compris sur les marchés
internationaux, n’est pas de produire du tout venant comme la poudre de
lait, les céréales ou les poulets bas de gamme. C’est plutôt une
agriculture artisanale qui associe céréales et élevage, qui limite
l’emploi des pesticides, qui exige plus de travail humain. Pour cela, il
faut que l’agriculteur soit mieux rémunéré et que les couches modestes
de la population aient accès à des produits de grande qualité.
soyons le changement...que nous voulons voir dans le monde...
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