Chronique sur l'écoféminisme: où sont les hommes?
Michel Tarrier, écologue, philosophe, livre son expérience dans le domaine de l'écologisme. Où il y aurait une prééminence d'un écoféminisme...
Écologue, puis essayiste et pamphlétaire dans le domaine de l’écologisme et de ce que l’on nomme, avec une touche de pédanterie, l’écosophie, plus de 80 % des témoignages et des soutiens reçus sont en provenance de la gente féminine.«Elles» sont écologistes en général, souvent végétariennes et biocentristes, militantes de la cause animale en particulier. Et c’est rudement bien !
Où sont les hommes ?
Probablement et trop souvent loin des soucis légitimes, au football, à la chasse, au tiercé, au bistrot, dans des histoires dérisoires de bagnoles, toutes préoccupations peu fréquentées par les femmes, et c’est tout à leur honneur !
Une explication ne se fait pas attendre. Depuis toujours la femme s’est trouvée reléguée, opprimée, exploitée, comme la Nature et les autres espèces, les autres races. Le sexisme (machisme) est une aberration dans la ligne du racisme, de l’homophobie ou du spécisme. L’homme blanc et hétérosexuel préside à l’anthropocentrisme qui gouverne le monde, il en dicte les lois, les systèmes politico-économiques, la morale, la culture, la religion, les ségrégations.
L’écoféminisme existe, notamment aux États-Unis, où c’est une doctrine, une idéologie, un combat…. Quand un truc n’est pas très connu, il faut toujours dire qu’il existe là-bas ! L’écoféminisme est une philosophie née de l’union des pensées écologiste et féministe, le comportement de domination responsable du saccage environnemental ou de la relégation des animaux étant de même inspiration que celui qui opprime les femmes. Les écoféministes sensu stricto préconisent un mode de vie matriarcale dans de modestes écovillages. Dès 1949, un tel message est déjà subliminal entre les lignes du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, mère spirituelle de toute philosophie féministe.
La femelle d’Homo sapiens, ou mieux dit d’homo sapiens faber, economicus ou demens, est douce, soucieuse, attentionnée, économe et, si elle s’avère lucide des enjeux environnementaux, qu’elle renonce alors à donner le jour à des progénitures sans avenir, elle reporte sa vigilance sur la Terre.
Femme-mère et Terre-mère ont un destin scellé.
Bien des enquêtes ont révélé la tendance écocitoyenne de nos compagnes. L’institut Ipsos donnait récemment des chiffres comme 76 % de femmes volontaires pour l’abandon de l’automobile au profit des transports en commun, 71 % pour l’interdiction des OGM, 61 % pour payer plus cher des énergies non polluantes, etc. C’est réconfortant quand on sait que les femmes tiennent les rênes de la consommation au quotidien, et sont donc susceptibles d’influer sur les modes de production. Mais qu’elles prennent garde à la récupération par l’imposture débordante des marques qui se disent « écologiques » !
Pourtant, lors de la déprise agricole dans les montagnes françaises, on accusait la femme d’en être l’instigatrice. Aurait-elle changé ?
Terriens, nous sommes reliés à notre planète par un cordon ombilical que nous avons trop tôt coupé. «Elles» en sont pleinement conscientes et pour cela elles souhaitent protéger les plantes, les animaux et les humains qui demandent assistance. Primatologues dont on connaît les noms, nombreuses sont celles qui se sont dédiées aux Grands singes, c’est tout à fait significatif.
Merci à Rachel Carson, Françoise d’Eaubonne, Maria Mies, Starhawk et ses sorcières païennes, Vandana Shiva, Wangari Maathai, Dai Qing et à tant d’autres pour leurs combats passés ou présents.
Merci à Dian Fossey, Jane Goodall, Biruté Galdikas, Penny Patterson, Claudine André, Emmanuelle Grundmann de nous faire aimer ces autres hommes que sont les Grands primates.
Merci à Brigitte Bardot, Patricia Ricard, Esther Kooiman (qu’on aime bien sous le pseudo de Zara Whites), Corinne Lepage, France Gamerre, Michèle Rivasi , Eva Joly… pour leur représentation combattive de l’écologisme.
En avant toutes!
Sauf quelques courtisanes qui préfèrent encore la cour de rois nains.
Une belle citation de la regrettée Françoise Giroud : « La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente ». À parier que depuis que Ségolène Royal, Dominique Voynet, Roseline Bachelot, Chanta Jouanno et NKM furent en charge de l’écologie élyséenne, la preuve est faite !
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