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dimanche 30 septembre 2012

Vers des Monnaies Locales Complémentaires...Solidaires

Les monnaies sociales et complémentaires, solution à la crise?

INTERVIEW - Pendant la crise, beaucoup (re)découvrent l'entraide entre voisins et la vie de quartier. D'autres vont plus loin en créant des monnaies locales ou des clubs de troc. Pour soutenir ces initiatives, l'association TAOA (There Are Other Alternatives) a vu le jour il y a deux ans. Le but: aider au développement de ces nouvelles monnaies, mais aussi peser dans le système économique moderne. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Matthieu Vachez, cofondateur de l'association...

Peut-on vivre sans argent ?
Je ne pense pas que la question se pose comme ça. On a besoin de la monnaie: elle permet de fixer une valeur, d’échanger… C’est important. Le problème, c’est ce qu’elle est devenue: un outil avant tout de spéculation. Aujourd’hui, il faut la remettre au service de l’homme et de la nature, et trouver d’autres systèmes de «monnaies» qui permettront de combler les imperfections de l’euro,  de mieux répondre aux besoins des gens, et d’amortir les chocs en cas de crise. N’avoir que l’euro, c’est un peu dommage.
Quelles sont les autres options?
Nous comptons trois catégories de monnaies sociales et complémentaires: les clubs de trocs, où l’on échange des biens et des services sans avoir recours à l’argent (les échanges sont comptabilisés en temps ou en points au sein d’une même association); les monnaies locales et complémentaires, garanties à la banque, et qui permettent de consommer social et solidaire au sein d’une zone définie (un quartier, une ville, une région…); et enfin le «barter», du troc inter-entreprises.
Quels sont les avantages de ces systèmes, selon vous?
Ils sont multiples. Dans un club de troc, par exemple, si 1h de ménage équivaut à 1h de jardinage, c’est un moyen efficace d’écraser les différences et de revaloriser les compétences de chacun. On pousse  les gens à se poser des questions: Quelle est la valeur de mon travail? Qu’est ce qui a de la valeur pour moi? Quelles règles appliquer? Ils deviennent acteurs. Les monnaies locales, elles, leur permettent de se réapproprier des sujets complexes comme la création monétaire.  Et également de développer un quartier: puisque «l’argent» ne peut pas sortir de la zone, il ne pourra être dépensé que chez l' agriculteur, l’artisan, le commerçant du coin. L’intérêt non dit, c’est aussi de réorienter des capitaux vers une autre économie, une économie plus sociale et solidaire. Par ma consommation, je décide quelle économie j’ai envie de soutenir. Passer de consommateur, à consommaCteur.
Les monnaies locales sont pourtant très liées à l’euro et au système classique…
Oui, sauf qu’on ne peut pas les épargner ou spéculer dessus. Elles circulent beaucoup plus. Si l’on a changé son argent en Abeille (monnaie de Villeneuve-sur-Lot) ou en Occitan (monnaie de Pézenas), on peut le récupérer en euros à tout moment. Et les commerçants partenaires intègrent les «nouveaux» billets qu’ils reçoivent dans leur trésorerie et les déclarent au même titre que des euros.
Ces projets sont-ils toujours associatifs?
En grande majorité, oui, ils sont portés par des associations mais mobilisent de nombreux acteurs: citoyens, commerçants, banques, pouvoirs publics. L’avantage, c’est aussi de réunir des personnes qui ne travaillent pas forcément ensemble autour d’un projet commun, et pour le bien d’un territoire. Beaucoup de mairies ont compris l’intérêt de ces monnaies pour développer l’économie locale, mais pas seulement. A Grenoble, par exemple, dans le quartier de La Villeneuve, la mairie dépensait des sommes importantes pour évacuer les encombrants que les habitants jetaient n’importe où. L’association SOL Alpin, propose depuis septembre 2012, en accord avec les habitants, la mairie, les bailleurs sociaux, les entreprises solidaires de récompenser ceux qui emmènent eux-mêmes leursdéchets. Un passeport éco-citoyen qui gratifie les gestes d’apport volontaire en déchèterie permet de bénéficier de réductions à la bibliothèque, piscine, épicerie solidaire, même d’obtenir une réduction sur son loyer. Pas mal, non?
On a vu plusieurs monnaies locales se développer en France ces dernières années. Où en est-on aujourd’hui?
Il y a beaucoup de dynamisme autour de ces monnaies. Il faut dire que le sujet arrive au bon moment: c’est la crise, les gens ont compris que le système financier ne fonctionnait plus et ont envie d’autre chose. Plusieurs monnaies ont vu le jour ou naissent en ce moment même en Ardèche (c’était un moyen de ressouder les populations, de réveiller l’entraide), et dans des villes comme Grenoble, Toulouse, Lyon, Nantes, Rennes… De manière générale, l’Europe est assez moteur dans ce domaine, même si c’est le Canada qui a lancé les premiers Sel (Systèmes d’échange locaux).
Quel avenir pour ces monnaies?
Ce qui manque, selon moi, c’est l’aspect technologique : payer via le téléphone, échanger des minutes, ou de la monnaie. Ça permettrait de donner accès aux services financiers pour des gens isolés dans des villages d’Amérique centrale ou d’Afrique. Le téléphone est un outil aujourd’hui universel et des monnaies dématérialisées ont déjà cours dans de nombreux pays africains sous forme de minutes de communication, voire de monnaie réelle. Aujourd’hui, c’est un sujet ‘petit public’, mais je pense que tout cela se développera que ce soit des projets citoyens, à petite échelle comme de projets plus importants, pérennes, financés. Il y a beaucoup à faire autour des entreprises aussi, pour limiter leur recours aux crédits: échanger sans avoir recours à l’argent, en valorisant du temps machine non utilisé ou des stocks dormants. La monnaie sert alors à mettre en relation des ressources non utilisées avec des besoins non exprimés.

mardi 25 septembre 2012

Internet évite des kilomètres...

Social Good Week: «Internet permet à chacun d'être acteur du changement»


INTERVIEW - Cette semaine se tient pour la première fois en France la Social Good Week, manifestation autour du thème «comment les nouvelles technologies peuvent améliorer la société». Ismaël Le Mouël, à l'origine de cet événement explique sa démarche à «20 Minutes»...

Directeur général de Mail for Good, plateforme de dons en ligne visant à aider les associations, Ismaël Le Mouël lance ce mardi l’événement Social Good Week, consacré au numérique solidaire. Des manifestations autour de ce thème se tiendront jusqu’au 2 octobre dans plusieurs villes de l’Hexagone. Il en dit plus à «20 Minutes».  
Qu’est ce que la Social Good Week?
C’est une semaine qui a vocation à mettre un coup de projecteur sur tous les projets qui utilisent les technologies pour résoudre les problématiques sociales. Cela englobe plusieurs domaines comme l’agriculture, l’environnement ou l’éducation. Internet permet aujourd’hui à chacun d’être acteur du changement. Le numérique solidaire est en train d’exploser un peu partout dans le monde. On veut montrer au grand public, aux informaticiens et aux associations qu’il y a des projets qui méritent à être connus. Internet, l’open source, et les nouveaux outils numériques que l’on a à notre disposition aujourd’hui peuvent amener à des révolutions sociales.
Quelles sont les différentes manières de s’appuyer sur le web pour changer le quotidien?
Ce n’est pas forcément une participation financière. On peut engager les gens de façon beaucoup plus légère. Il y a les pétitions en ligne, les «serious game, il y a aussi des sites qui vous proposent de donner de votre temps. Facebook permet de faciliter ça aujourd’hui. Le collaboratif est très puissant. Vous faites confiance à une association si vos amis lui font confiance. La partie géolocalisation permet aussi de trouver une cause proche de chez nous.
Le numérique solidaire, ça a commencé quand et par qui?
Ça a cinq six ans. Les précurseurs, ce sont les Americains, avec Kickstarter, notamment, qui permet de financer des projets [allant des films à la création musicale en passant par les jeux vidéo]. Wikipedia aussi a été un moteur. Le site est en train de constituer une base de données de tous les monuments historiques dans le monde pour rendre la culture accessible à tous sur Internet. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lui lancé l’opération «Free Rice»: il fait partie des précurseurs sur la partie «gamification». Le jeu en ligne permet de générer de l’argent pour le PAM qui va servir à acheter du riz.
Ce type de manifestation existe déjà depuis un moment outre-Atlantique…
La Social Good Week fait écho à un événement américain, le Social Good Summit, qui a trois ans, porté par l’ONU et Mashable. On s’est dit qu’il y avait plein de super projets qui se faisaient aussi en France. On a voulu faire ça dans plein de villes, car ces projets sont présents partout. Il y a par exemple «Happy Life», un jeu Facebook qui permet de financer du micro-crédit et qui marche très bien, il y a aussi pléthore de plates-formes de crowdfunding, pour financer des associations et aussi des versions françaises de projets américains, comme Change.org, qui fait circuler des pétitions en ligne.
L’engouement pour le numérique solidaire sera-t-il le même en France, selon vous?
J’en suis profondément convaincu. La France reste très attachée à ces valeurs de solidarité. En plus, il y a un engouement des nouvelles générations pour le numérique.
Anaëlle Grondin

lundi 24 septembre 2012

Vigilence accrue sur les gaz de schiste...

Gaz de schiste: Plusieurs manifestations à travers la France

PLANETE - A l'occasion de la journée internationale contre la fracturation hydraulique...

Plusieurs manifestations contre le gaz de schiste ont été organisées ce samedi à Paris, en Ile-de-France, dans le Gard et le Tarn-et-Garonne à l'occasion de la journée internationale contre la fracturation hydraulique, ont constaté des journalistes de l'AFP.
«Malgré les déclarations du chef de l'Etat, les permis d'exploration et d'exploitation pour les gaz et pétrole de schiste déjà accordés sont nombreux. Les travaux commencent à l'automne prochain, en Seine-et-Marne», expliquent dans un communiqué les collectifs citoyens qui ont organisé ces manifestations.

3.500 personnes attendues dans le Gard

Ces collectifs souhaitent que François Hollande rejette les demandes de permis et retire ceux déjà accordés concernant la recherche d'hydrocarbures. Ils estiment qu'une grande partie de ces permis ou demandes visent des gaz et pétrole de schiste, des hydrocarbures exploitables seulement par la technique de la fracturation hydraulique considérée à risques pour l'environnement et la santé.
Les principales manifestations ont eu lieu à Saint-Christol-lès-Alès (Gard), Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) et à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) lors de cette «journée mondiale contre les gaz et pétrole de schiste».
A Saint-Christol-lès-Alès, 3.500 personnes étaient attendues tout au long de la journée pour des ateliers de sensibilisation, selon Jacqueline Balvet, en charge de l'organisation de cette manifestation.

Corinne Lepage à la rencontre d'élus locaux

Des rencontres par visioconférence sur internet ont été organisées avec des militants espagnols et polonais. Des témoignages de la situation au Québec, en Pennsylvanie (Etats-Unis) et aux Pays-Bas ont également été projetés. Une trentaine de stands de différentes associations ont été montés dans le centre du village gardois.
La députée européenne Corinne Lepage, fondatrice de Cap21, est venue dans la matinée à la rencontre des élus locaux. «On n'est pas sorti du problème», a-t-elle dit à l'AFP, précisant que «102 permis avaient déjà été déposés et seulement sept avaient fait l'objet d'un rejet».
En Seine-et-Marne, entre 400 et 500 personnes se sont rassemblées pour protester contre l'exploration du gaz de schiste, selon un journaliste de l'AFP, «600», selon les organisateurs de l'opération. Dans ce département, sept communes sont concernées par des forages prévus en novembre dans le cadre de plusieurs permis d'exploration d'hydrocarbures.

Des clowns au Trocadéro

A Paris, place du Trocadéro, une trentaine de personnes grimées en clowns ont mimé le forage symbolique d'un puit lors d'une manifestation éclair, selon un photographe de l'AFP.
Réunies à Beaumont-de-Lomagne, environ 400 personnes ont formé une chaîne humaine en début d'après-midi autour de la halle où ils ont organisé des débats et animations pendant toute la journée. Ils ont dansé une farandole dans une ambiance bon enfant en criant «non aux gaz de schiste». Ils demandent «le vote d'une loi interdisant totalement l'expérimentation, l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste, quelle que soit la technique utilisée le plus rapidement possible».
Beaumont est concernée par l'une des sept demandes de permis d'exploration dont le chef de l'Etat a annoncé le rejet.

mercredi 12 septembre 2012

Le Bio est meilleur pour la Santé...

Les produits bio ne seraient pas meilleurs pour la santé que les conventionnels...

salade_fruits_BIO
Une nouvelle étude sur les produits bio[1], publiée le 4 septembre par la prestigieuse revue américaine « Annales of Internal Medicine » a été largement reprise par les médias. Elle conclurait que les produits bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les conventionnels. C'est du moins ce qu'ont compris les médias, à commencer par l'agence Reuters qui a diffusé l'information qui a servi de base aux commentaires de la plupart des journalistes.
Mais qui a pris soin de lire l'étude elle-même ? Ses auteurs sont en effet plus nuancés, même si leur conclusion – d'une extrême prudence – ne reflète que très partiellement son contenu : « La littérature publiée ne fournit pas une forte évidence de la supériorité nutritionnelle des produits bio sur les conventionnels. Il est possible que la consommation de produits bio réduise (the consumption of organic foods may reduce...) l'exposition aux pesticides et aux bactéries résistantes aux antibiotiques ». Le « may reduce » est pour le moins surprenant, comme si cette réduction, largement confirmée par l'étude, n'était pas démontrée depuis longtemps, en tous cas pour les pesticides !
Si on se donne la peine de lire l'étude dans son intégralité, les surprises ne manquent pas, qui contredisent largement l'interprétation qu'en ont faite la plupart des médias.

En matière nutritionnelle

Les auteurs :
  • confirment que les produits laitiers et la viande de poulet bio sont plus riches en oméga 3 que les conventionnels, une différence désormais admise, au moins pour les produits laitiers, même par les biosceptiques,
  • confirment que, selon la majorité des études, les aliments bio contiennent davantage de polyphénols, de puissants antioxydants, que les conventionnels, une différence mise en évidence par toutes les autres études comparatives,
  • concluent que pour les autres nutriments, sauf pour le phosphore, il n'y a pas de différence statistiquement significative entre bio et conventionnel, tout en signalant que, en matière de vitamine C, 23 études ont mis en évidence des teneurs supérieures dans les aliments bio contre seulement 12 dans les conventionnels. En ce qui concerne le magnésium, 23 études concluent à des teneurs supérieures en bio contre 6 à des teneurs supérieures en conventionnel.

En matière de pesticides

Les auteurs arrivent à la conclusion que seulement 7% des aliments bio contiennent des résidus contre 38% des conventionnels... tout en laissant aussi entendre que les résidus dans les aliments conventionnels ne posent pas de problèmes pour la santé puisque les limites légales sont rarement dépassées (des limites légales qui, compte tenu de l'effet cocktail et du fait que certains pesticides sont des perturbateurs endocriniens, pouvant agir à des doses infimes, n'ont plus aucune crédibilité).
Signalons aussi qu'en Europe la différence de contamination entre produits bio et conventionnels est encore beaucoup plus grande que celle donnée dans cette étude : 10 à 20 fois moins d'aliments avec résidus en bio qu'en conventionnel, et 50 à 100 fois moins si l'on compare les quantités présentes.

En matière de contaminations microbiennes

La conclusion est la même que celles d'études précédentes et de notre propre recherche bibliographique : pas de risque de contamination plus élevé en bio qu'en conventionnel, mais un risque plus faible d'être exposé à des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Pour les autre contaminants

Les auteurs constatent notamment que :
  • les produits bio sont moins contaminées par les mycotoxines que les conventionnels, ce qui est la conclusion de 12 études contre 2 qui disent le contraire, des résultats qui, là encore, confirment ceux de notre recherche bibliographique. Des résultats particulièrement intéressants car les produits bio sont souvent suspectés d'être davantage contaminés par les mycotoxines que les autres.
  • Les aliments bio contiennent moins de cadmium que les conventionnels dans 21 études, une seule disant le contraire, en accord également avec nos propres résultats. Des données intéressantes, elles aussi, car certains ont pu prétendre que les produits bio contiennent davantage de cadmium que les conventionnels, en raison de l'utilisation de phosphates naturels, qui renferment de petites quantités de ce métal lourd.
Quant au fait que les quelques études réalisées sur l'Homme n'aient pas montré de différence entre consommateurs bio et conventionnels en matière d'impact physiologique, il ne prouve rien, car elles portaient sur trop peu de personnes et étaient de trop courte durée.
En conclusion, on voit que l'étude des chercheurs américains est, sur de nombreux points – comme l'a fait également remarquer la Soil Association – favorable au bio. Curieux, donc, que les commentateurs aient compris le contraire... Ajoutons que l'agriculture biologique présente de nombreux autres avantages, pour l'environnement et pour la santé.

Auteurs

  1. Smith-Spangler C et al. Are Organic Foods Safer or Healthier Than Conventional Alternatives? Annals of Internal Medicine, 2012 Sep 4, 157(5):348-66. 


mardi 11 septembre 2012

Transports ruraux : une révolution nécessaire...

Emplois d'avenir: En zones rurales, le casse-tête du transport

SOCIAL - En zones rurales, l'accès aux transports est un frein majeur à l'emploi...

En zones rurales, où le chômage des jeunes peut dépasser les 20%, l'accès aux transports est un frein majeur à l'emploi. Un obstacle que les futurs contrats emplois d'avenir, débattus ce mardi, pourraient contribuer à surmonter, selon des professionnels. «Avec un bassin de 100.000 emplois répartis sur 14 cantons, un jeune qui n'a pas de scooter ou de voiture est clairement en difficulté pour trouver un travail», souligne Guillaume Siméon, coordinateur de la Maison de l'emploi de Centre-Bretagne, située à Loudéac (Côtes d'Armor).
>> Emplois d'avenir: Un coût sous-évalué pour les finances publiques
Flambant neuf, ce pôle rassemblant tous les dispositifs d'accès à l'emploi se trouve lui-même «à 40 kilomètres de certaines communes de la zone», reconnaît-il. Or, «faute de densité de population suffisante, il n'y a que très peu de transports en commun. Et sans travail, il est souvent difficile pour les jeunes de se payer un moyen de locomotion», relève le responsable. Essentiellement tourné vers les secteurs agricole et agroalimentaire, ce bassin très rural est plutôt un bon élève en termes d'emploi, avec un taux de chômage de 6,8%. Mais ce taux approche 20% pour les moins de 26 ans.
Alors que débute mardi le débat parlementaire sur les futurs contrats d'avenir, dédiés en partie aux zones rurales, les professionnels interrogés à travers la France sont partagés quant à leur impact sur cette problématique.
«Le problème dans nos départements, ce sont les distances et les moyens de transport», constate lui aussi Francis Testa, président de la Fédération départementale des foyers ruraux des Alpes-de-Haute-Provence. «C'est compliqué pour les jeunes de trouver du travail s'ils n'ont pas le permis, ou s'ils l'ont mais n'ont pas les moyens d'avoir de voiture. Les emplois d'avenir ne résoudront pas les problèmes du transport et de l'isolement», juge-t-il.
Des emplois stabilisés
Toutefois, pour Guillaume Siméon, «l'intérêt des emplois d'avenir est qu'ils vont offrir des emplois stabilisés, ce qui n'est pas courant dans des bassins où les contrats d'un an sont très rares. A partir de là, on va pouvoir construire des réponses pérennes.»
En Centre-Bretagne, la Mission locale a ainsi créé une auto-école solidaire qui permet à des publics sélectionnés de passer leur permis de conduire pour environ 300 euros. L'organisme loue également, pour une somme symbolique, une douzaine de scooters pour jeunes travailleurs ou en recherche d'emploi. Dans l'Aude, autre département très touché par le chômage des jeunes, les collectivités offrent «la gratuité des lignes de bus sur le département et des tarifs réduits en train sur les lignes régionales», selon Jean-Pierre Munich, directeur de la Mission locale de Limoux.
Avec les emplois d'avenir, «les jeunes auront la possibilité de se projeter et éventuellement d'investir» dans un moyen de locomotion, estime Laurence Lanoë, responsable de la Mission locale de Loudéac. Ces contrats permettront également de faciliter l'accès au logement des jeunes, qui peinent souvent à trouver un bailleur avec des CDD courts, relève-t-elle.
Décrochage scolaire
En ciblant les jeunes pas ou très peu qualifiés, les futurs contrats mettent aussi au jour une réalité souvent méconnue: le nombre de «décrocheurs» scolaires à la campagne, relèvent les professionnels. «En zone rurale, 73% des 1.700 à 2.000 jeunes que nous suivons chaque année ne dépassent pas le niveau BEP/CAP», souligne Christine Thibaut-Parron, directrice de la Mission locale de la Haute-Vienne.
«Les contrats d'avenir, c'est bien, mais ils auront une durée limitée. Il faudra que les bénéficiaires anticipent très vite la fin du contrat», estime Guillaume Siméon.

jeudi 6 septembre 2012

Pour une agriculture paysanne...

Une marche vers Bruxelles pour une autre agriculture européenne

AGRICULTURE - Plusieurs associations marchent vers le Parlement européen pour faire entendre leurs propositions sur la réforme de la politique agricole commune...

Tous les chemins mènent à Bruxelles: partis du sud de la France, des Pays-Bas ou d’Autriche, les militants de près de 80 associations paysannes et environnementales se retrouveront le 19 septembre au Parlement européen, en plein débat sur l’avenir de la politique agricole commune (PAC).

Combattre la spéculation

Le but de la Good food march est de porter devant les députés européens leurs onze propositions «pour défendre une agriculture plus équitable, plus verte et plus humaine». «Demandons une PAC qui fournisse des prix stables qui couvrent les coûts de production pour les agriculteurs et des prix équitables pour les consommateurs, qui valorise notre patrimoine culturel, naturel et gastronomique, qui soutienne les fermes familiales, et qui lie les aides à des critères sociaux, environnementaux et de bien-être animal», écrivent Via Campesina, Les Amis de la Terre Europe, le groupe PAC 2013 ou encore le mouvement Slowfood.
Les associations souhaitent également que la PAC, qui sera réformée en 2013, promeuve des méthodes de production agro-écologiques et assure la souveraineté alimentaire en favorisant la production locale sur les importations. En période de forte hausse des prix des matières premières, les organisations appellent aussi à «combattre la spéculation sur les matières premières agricoles et mettre fin à l'exportation des produits agricoles en dessous de leur coût de production».
Deux caravanes de militants traversent la France: la première est partie de Bayonne le 1er septembre et la seconde partira de Calais le 13. Ce mercredi, les Strasbourgeois pourront se joindre aux marcheurs venus d’Autriche et d’Allemagne, et un pique-nique sera organisé à Paris le 16 septembre. «On attend 2.000 à 3.000 personnes au total, chiffre Pierre-Alain Prévost, coordinateur France de la Good Food March. Et nous espérons environ 1.000 personnes sur la journée à Bruxelles».