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dimanche 31 octobre 2010

Nouveau film de Jean Paul Jaud

«Quel mammifère empoisonne sciemment ses petits, sinon l'homme?»

Jean-Paul Jaud (G), réalisateur de "Severn, la voix de nos enfants" et Severn Suzuki (milieu)

Jean-Paul Jaud (G), réalisateur de "Severn, la voix de nos enfants" et Severn Suzuki (milieu) severn-lefilm.com

INTERVIEW - Le cinéaste Jean-Paul Jaud parle de son dernier film, «Severn, la voix de nos enfants», présenté en avant-première à Calvi, au Festival du vent…

Jean-Paul Jaud est un rescapé: il aurait pu ne pas être là, au Festival du vent de Calvi, qui se clôture dimanche. Il y a six ans, le réalisateur de Nos enfants nous accuseront et maintenant de Severn, la voix de nos enfants, qui sort en salles le 10 novembre, était victime d’un cancer. Depuis, il n’a de cesse de dénoncer l’empoisonnement par les produits chimiques à travers ses films et la voix des «générations futures». C’est à Severn Suzuki qu’il a laissé la parole dans son dernier film, cette jeune fille qui, en 1992 à l’âge de 12 ans, avait secoué les chefs d’Etats au sommet de la Terre à Rio. Pour 20minutes.fr, Jean-Paul Jaud présente son film, assis sur un rocher de la plage de Calvi.

Dans le film, Severn cite son père (le militant environnementaliste canadien David Suzuki): «Il faut toujours répéter la même chose, mais de manière différente». Est-ce comme ça que vous concevez votre filmographie?

Bien sûr, on répète la même chose. On a envie d’aborder les problématiques qui nous tiennent à cœur et de défendre une cause. La continuité entre mes deux films, c’est qu’ils s’adressent aux générations futures. Pendant les projections-débat, je demandais au public: quel mammifère empoisonne sciemment ses petits? La seule réponse est l’homme. Mais les deux films sont quand même différents. A Barjac (commune dans laquelle Nos enfants nous accuseront retrace la mise en place d’une cantine scolaire bio), j’abordais l’empoisonnement par l’alimentation. Dans Severn, j’aborde d’autres thèmes, comme le nucléaire, la destruction des écosystèmes, etc.

L’agriculture reste un thème important dans Severn

C’est la base! L’homme se nourrit trois fois par jour. Pour reprendre ce que disait Hippocrate, «ton premier médicament est ton alimentation». L’agriculture agit sur la santé des enfants et tout leur environnement. Elle agit aussi sur le réchauffement climatique: une tonne d’engrais chimique, c’est une tonne de CO2. Et il y a des choses inacceptables: comment tolérer qu’un milliard d’humains ne mangent pas à leur faim?

Vous militez pour la santé ou pour l’environnement via la santé?

Je milite pour la santé de la planète. Si notre écosystème se porte bien, nous nous porterons bien aussi. L’homme dépend de 200 espèces pour vivre, si nous les détruisons nous disparaîtrons aussi. Aujourd’hui, la Terre est dans le même état qu’un sportif qui se dope: ça marche un certain temps mais au bout d’un moment, le corps n’en peut plus et craque. Nous en sommes exactement là.

Le discours de Severn, qui revient comme un leitmotiv dans le film, date de 1992. Comment expliquez-vous qu’il soit toujours autant d’actualité?

C’est dû au lobby des multinationales qui possèdent l’information. On répète dans les médias et surtout la publicité que tout va bien, que l’alimentation n’a jamais été aussi sûre, que l’eau n’a jamais été aussi pure. Ils mentent à la population via des médias forts comme la télévision et les gens se font berner. Severn le dit dans le film, c’est l’économie qui a pris le dessus. Les décideurs et ceux qui ont les leviers sont intéressés uniquement par le profit et la bourse. Pour eux, le discours environnementaliste et tout simplement le bonheur n’existent pas. Un proverbe indien résume bien le problème: «Lorsque l'homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d'eau, tué le dernier animal, pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l'argent n'est pas comestible».

Même si les choses n’ont pas vraiment changé entre 1992 et 2010, vous avez l’espoir que dans 18 ans ce soit différent?

J’ai même l’espoir que ça change bien avant. Je pense qu’il y a une prise de conscience. Je suis allé à Marmande pour une avant-première du film, la veille du procès des faucheurs volontaires d’OGM, en présence de José Bové. Les gens qui l’ont assigné en justice étaient dans la salle et ont participé au débat: c’était la première fois qu’ils dialoguaient. S’ils étaient là, c’est bien qu’ils doutent un peu. L’homme commence à s’apercevoir qu’il est dans une impasse. La problématique, Severn le dit, c’est vraiment «est-ce qu’on va survivre?

jeudi 28 octobre 2010

Disparition du Lac Tchad

Le lac Tchad en voie de disparition

Des boeufs se rafraîchissent aux abords du lac Tchad, le 8 décembre 2009

Des boeufs se rafraîchissent aux abords du lac Tchad, le 8 décembre 2009 Patrick Fort AFP/Archives

"Le lac Tchad est en train de disparaître", affirme Abdoulaye Tcharimi, agent du ministère de l'Environnement, qui est né et travaille à Bol, la principale ville sur les bords du lac Tchad, dont la taille a été divisée par dix en 50 ans, selon certains experts.

Le lac Tchad, dont le sud borde le Cameroun et le Nigeria, est au centre d'un forum international de vendredi à dimanche à N'Djamena rassemblant des dizaines de dirigeants, experts et spécialistes de l'environnement.

En 1960, la taille du lac était de 25.000 km2, aujourd'hui, elle avoisinerait 8.000 km2, voire 2.500 km2, selon différentes estimations. Les autorités et certains experts attribuent son rétrécissement au réchauffement climatique, alors que d'autres avancent des causes multiples et notamment sa surexploitation pour l'irrigation ou pour les besoins en eau des villes.

"Il y a une trentaine d’années les eaux du lac arrivaient jusqu’ici, où nous nous trouvons (devant la résidence du gouverneur de Bol), la ville était toute petite. Aujourd’hui la berge se trouve à plus d’un kilomètre de la résidence", se souvient avec amertume Abdoulaye Tcharimi.

Autour de Bol, des canaux et des bras d'eau asséchés témoignent aussi d'une époque où l'eau occupait un espace immensément plus grand. En s'éloignant des berges, on s'enfonce rapidement dans le sable et les paysages désertiques.

Si certains experts le font remonter à plus loin, Abdoulaye Tcharimi situe le rétrécissement du lac à la sécheresse de 1973.

Cette sécheresse qui a touché tout le pays "a été à l’origine du déplacement de populations de différentes régions du Tchad vers le lac, notamment des éleveurs à la recherche de pâturages pour leurs animaux", explique-t-il.

"Vers les années 1984-1985 le lac s’est encore plus asséché, laissant apparaître des îles. Cela a modifié la vie des habitants" qui se sont déplacés pour s'installer sur les îles, raconte M. Tcharimi.

Mécaniquement, la réduction du lac a réduit la surface des terres cultivables à son pourtour. "Quand il était plein, il y avait dans la région des vrais cultivateurs et des vrais éleveurs. Faute de terre cultivable, ils se sont transformés aujourd’hui en pêcheurs par la force de chose pour subvenir à leur besoin", explique M. Tcharimi.

L'afflux de population autour du lac, au Tchad, mais aussi au Nigeria et au Cameroun, a également contribué à son dépérissement, selon des experts. "Les pays voisins sont les plus grands utilisateurs de ses eaux, nous les Tchadiens nous les exploitons mal", se plaint M. Tcharimi.

"Le rétrécissement des eaux du lac a eu aussi pour conséquence la disparition de 150 espèces de poissons. Aujourd’hui il n'en existe plus qu'à peine une dizaine, et tous les autres animaux aquatiques ont disparu", souligne Tcharimi.

"En 2008, le gouvernement a pris une décision pour protéger non seulement l'ensemble de l'ichtyofaune, mais aussi et surtout pour pérenniser et rationaliser la production halieutique. C'est pourquoi nous avons interdit la pêche avec des filets à petites mailles", déclare Brahim Hamdan, délégué de l'Environnement pour la région du lac.

Mais les récentes pluies ont provoqué une montée conjoncturelle des eaux, rendant toute pêche impossible sans ces filets à petites mailles.

"Nous passons parfois 24 heures sur le lac à la recherche du poisson sans rien prendre", se plaint part Kayia Oumar, pêcheur d'origine malienne, habitant de l'île de Kinassorom.

Le lac Tchad en voie de disparition

Des boeufs se rafraîchissent aux abords du lac Tchad, le 8 décembre 2009

Des boeufs se rafraîchissent aux abords du lac Tchad, le 8 décembre 2009 Patrick Fort AFP/Archives

"Le lac Tchad est en train de disparaître", affirme Abdoulaye Tcharimi, agent du ministère de l'Environnement, qui est né et travaille à Bol, la principale ville sur les bords du lac Tchad, dont la taille a été divisée par dix en 50 ans, selon certains experts.

Le lac Tchad, dont le sud borde le Cameroun et le Nigeria, est au centre d'un forum international de vendredi à dimanche à N'Djamena rassemblant des dizaines de dirigeants, experts et spécialistes de l'environnement.

En 1960, la taille du lac était de 25.000 km2, aujourd'hui, elle avoisinerait 8.000 km2, voire 2.500 km2, selon différentes estimations. Les autorités et certains experts attribuent son rétrécissement au réchauffement climatique, alors que d'autres avancent des causes multiples et notamment sa surexploitation pour l'irrigation ou pour les besoins en eau des villes.

"Il y a une trentaine d’années les eaux du lac arrivaient jusqu’ici, où nous nous trouvons (devant la résidence du gouverneur de Bol), la ville était toute petite. Aujourd’hui la berge se trouve à plus d’un kilomètre de la résidence", se souvient avec amertume Abdoulaye Tcharimi.

Autour de Bol, des canaux et des bras d'eau asséchés témoignent aussi d'une époque où l'eau occupait un espace immensément plus grand. En s'éloignant des berges, on s'enfonce rapidement dans le sable et les paysages désertiques.

Si certains experts le font remonter à plus loin, Abdoulaye Tcharimi situe le rétrécissement du lac à la sécheresse de 1973.

Cette sécheresse qui a touché tout le pays "a été à l’origine du déplacement de populations de différentes régions du Tchad vers le lac, notamment des éleveurs à la recherche de pâturages pour leurs animaux", explique-t-il.

"Vers les années 1984-1985 le lac s’est encore plus asséché, laissant apparaître des îles. Cela a modifié la vie des habitants" qui se sont déplacés pour s'installer sur les îles, raconte M. Tcharimi.

Mécaniquement, la réduction du lac a réduit la surface des terres cultivables à son pourtour. "Quand il était plein, il y avait dans la région des vrais cultivateurs et des vrais éleveurs. Faute de terre cultivable, ils se sont transformés aujourd’hui en pêcheurs par la force de chose pour subvenir à leur besoin", explique M. Tcharimi.

L'afflux de population autour du lac, au Tchad, mais aussi au Nigeria et au Cameroun, a également contribué à son dépérissement, selon des experts. "Les pays voisins sont les plus grands utilisateurs de ses eaux, nous les Tchadiens nous les exploitons mal", se plaint M. Tcharimi.

"Le rétrécissement des eaux du lac a eu aussi pour conséquence la disparition de 150 espèces de poissons. Aujourd’hui il n'en existe plus qu'à peine une dizaine, et tous les autres animaux aquatiques ont disparu", souligne Tcharimi.

"En 2008, le gouvernement a pris une décision pour protéger non seulement l'ensemble de l'ichtyofaune, mais aussi et surtout pour pérenniser et rationaliser la production halieutique. C'est pourquoi nous avons interdit la pêche avec des filets à petites mailles", déclare Brahim Hamdan, délégué de l'Environnement pour la région du lac.

Mais les récentes pluies ont provoqué une montée conjoncturelle des eaux, rendant toute pêche impossible sans ces filets à petites mailles.

"Nous passons parfois 24 heures sur le lac à la recherche du poisson sans rien prendre", se plaint part Kayia Oumar, pêcheur d'origine malienne, habitant de l'île de Kinassorom.

samedi 23 octobre 2010

Ciletières , réserve de vie

Les cimetières, réserves de vie

Le cimetière du Père Lachaise, à Paris.

Le cimetière du Père Lachaise, à Paris. LAPESTEGUY/SIPA

PLANETE - La nature s'y repose en paix...

Rien de plus vivant qu’un cimetière. Fleurs, arbres, herbes sauvages, oiseaux, insectes (et pas uniquement les vers) y trouvent la paix dont ils ont besoin en plein cœur des villes. La britannique Emma Cepek, étudiante en cinéma, a réalisé un documentaire intitulé «Beyond the grave» («Au-delà de la tombe»), sur la biodiversité qui peuple le cimetière de Manchester. Elle y a filmé les chauve-souris, les serpents et les renards, bien plus nombreux que les fantômes dans les allées du cimetière.

Des cimetières verts plutôt que gris

Derek Richardson, écologue à la ville de Manchester, a recensé des populations importantes d’oiseaux, de blaireaux, de chevreuils ainsi que de fleurs et d’insectes dans les cimetières britanniques. «Contrairement aux terres cultivées ou aux jardins, il n’y a pas d’herbicides ou d’insecticides dans les cimetières», explique l’écologue.

En France, la situation est différente: «Nous avons un souci pour les végétaux car certaines personnes n’acceptent pas les herbes folles entre les tombes. Nous sommes obligés d’utiliser des herbicides. C’est un problème culturel sur lequel nous travaillons», déplore Françoise Giboudeaux, chargée des espaces verts à la mairie de Paris. Ainsi, une exposition de photos sur les cimetières étrangers, souvent beaucoup plus végétalisés, a été installée au cimetière du Père Lachaise durant l’été 2010.

Le Père Lachaise, plus grand espace vert parisien intra-muros

Cela n’empêche pas les quatorze cimetières parisiens d’être des hauts lieux de la biodiversité. Sur les 422 hectares (intra et extra muros) qu’ils représentent, 73 sont traités comme des espaces verts. «L’entretien est différent, même s’il est important pour les allées, pour ménager l’accès au public, ou pour l’élagage des arbres, explique Françoise Giboudeaux à 20minutes.fr. La qualité de la biodiversité tient surtout au fait que nous avons des cimetières anciens très verts, très plantés. Les arbres centenaires favorisent la présence d’oiseaux nicheurs».

Des visites ornithologiques ont même été organisées au cimetière du Père Lachaise: on peut y observer des chouettes hulottes ou des pinsons du Nord. Avec ses 44 hectares, le célèbre cimetière de l’Est parisien est le plus grand espace vert parisien intra-muros. De nombreuses espèces végétales, dont deux protégées au niveau régional, y ont été recensées. On peut même y découvrir des plantes inattendues: sur la sépulture d’Antoine Parmentier, des pommes de terre ont été plantées.

Un respect qui favorise la biodiversité

Si les cimetières restent des havres de paix pour les animaux et les plantes, c’est en partie lié à un comportement particulier des promeneurs. Pas de pique-niques donc pas de déchets, et une forme de respect qui s’impose: «Les cimetières sont moins fréquentés, et même si les visiteurs passent parfois n’importe où entre les tombes, notamment au Père Lachaise, nous n’avons pas de dégradations. Les gens sont plus calmes que dans les parcs et la nature en bénéficie», témoigne l’adjointe au maire de Paris.

jeudi 21 octobre 2010

Les français en ont ras le bol d' un état inconscient

Manifestation lycéenne : Bellecour assiégée tout l'après-midi (vidéo)

Par Lucie Blanchard , Fabien Fournier avec nos envoyés spéciaux|
filtrage ()
© Flore Giraud

6ème journée de manifestation lycéenne au centre-ville de Lyon ce jeudi. La place Bellecour ressemble à un champ de bataille depuis 10h : canons à eau et GIPN sont sur place ainsi que 300 lycéens. Un cortège de 4000 manifestants défilent actuellement quai Jules Courmont en direction de la Place Guichard. Le récit de nos envoyés spéciaux. Le peuple de France ne peut plus se faire entendre Les libertés fondamentales comme celles de manifester sont confisquées...

20h10 : Une centaine de " jeunes sans papiers" au poste

Le calme revient, avec l'évacuation de Bellecour. Les forces de l'ordre ont attaquer la place toute l'après-midi. Dans un sens seulement : il était possible d'y rentrer, pas d'en sortir. Certains se sont retrouvés piégés. "Je suis coincé depuis 13h30. je leur dis que je ne manifeste pas, que je travaille mais ils ne m'ont pas cru ", nous confie l'un d'eux. Beaucoup semblaient épuisés au terme de cette longue journée, sans boire ni manger. La police a procédé aux contrôles d'identité. Ceux qui avaient leur carte d'identité ont pu partir. Les autres ont été rangés de côté. Vers 19h30, ils ont été acheminés par bus au commissariat de police.

"Nous allons emmener une centaine de jeunes à l'Hôtel de Police ", nous a confié Jean-Marc Rebouillat, directeur de la Sûreté départementale. Les mineurs devront attendre que leurs parents viennent les chercher, les autres devront justifier leur identité. La plupart seront libres dans la soirée. (plus de détails sur cette opération inédite de police)

18h10 : La "contre-attaque" policière

Les forces de police sont décidées à reprendre l'initiative. Elles ont identifié un groupe de contestataires qui ont, selon la préfecture, participé à des dégradations ce matin rue Saint-Hélène et rue de la Charité suite à des jets de projectiles. Les CRS les ont dirigés vers place Bellecour où ils ont depuis été fixés. Ce groupe, complètement coupé des autres manifestants, est à présent scindé en deux, l'un rue de la Barre, l'autre à l'entrée de St-Jean. Ces deux groupes sont cernés par les CRS et gendarmes mobiles qui veulent procéder à des contrôles d'identité de chacun des participants. Le préfet a annoncé, lors d'une conférence de presse, l'utilisation de photos prises par les caméras de vidéosurveillance et par l'hélicoptère, ainsi que des prélèvements d'ADN sur les commerces dégradés pour identifier les casseurs. Nos reviendrons dans la soirée sur les annonces du préfet.

17h40 : Calme à Guichard, canon à eau et violences policières à Bellecour

Pour la 1ere fois depuis le début des événements, les forces de l'ordre ont fait usage du canon à eau. Tiré en direction du nord de la place (vers Pizza Pino). Le pont de la Guillotière et la rue de la Barre sont fermés à la circulation. Place Guichard, la manifestation a été pacifique, avec des prises de parole au micro. Certains ont appelé à aller "libérer" leurs camarades place Bellecour. D'autres ont invités à rester solidaires des ouvriers.

17h30 : 36 jeunes interpellés, 27 comparutions immédiates: la justice aux ordres

Depuis le début des manifestations étudiantes à Lyon jeudi dernier, 265 jeunes ont été arrêtés par les forces de l'ordre dont 36 ce jeudi (nombre arrêté à 17h). 27 d'entre eux sont passés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Lyon depuis lundi, dont 12 majeurs, 11 d'entre eux avaient un casier judiciaire vierge, et 15 mineurs, six avaient des antécédents judiciaires. Quatre mineurs ont été placés sous mandat de dépôt, c'est à dire incarcérés, ce jeudi à l'issue de leur jugement.

Sur les 265 jeunes arrêtés depuis six jours, deux tiers étaient des mineurs, un tiers des majeurs. 90% étaient des garçons et un tiers étaient déjà connus des services de police.

Le préfet a révélé jeudi soir, lors d'un point presse, que les jeunes venaient " d'une quinzaine de lycées de l'agglomération ". Les lycées où ils sont scolarisés seraient situés dans les 7e., 8e et 9e arrondissements de Lyon, à Décines, Bron, Vénissieux et Vaulx-en-Velin.

17h : L'Université catho fermée aux étudiants

Les trois sites de l'Université catholique de Lyon sont fermés aux étudiants ce jeudi après-midi, par mesure de sécurité et/ou solidarité. Les trois sites en question sont Aisnay, Carnot et Bellecour. En revanche, les services administratifs fonctionnent. Sauf contre-ordre, les étudiants retrouveront le chemin des cours demain. Les manifestants sont arrivés place Guichard, dans un calme relatif.

16h15 : manifestants quai Jules Courmont (+de3000)

Environ 2000 manifestants, étudiants, lycéens, routiers, cheminots, agents communaux entre autres défilent actuellement contre la réforme des retraites sur le quai Jules Courmont devant l'Hôtel-Dieu, entre le Pont de la Guillotière et le Pont Wilson. Ils se dirigent en direction de la place Guichard à Lyon 3e. Les drapeaux de la CGT, de l'Unef, de Sud, de la CNT et des jeunes socialistes flottent au dessus du cortège. Les slogans, tels que "Sarko, ta réforme où on se la met" sont actuellement repris en cœur.La place Antonin-Poncet a été vidée il y a une demi-heure, après des échanges jets de pierres/bombes lacrymo. Environ 300 personnes restent place Bellecour, comprenant des manifestants, des journalistes et des badauds. Les forces de l'ordre veillent sur les chantiers de la place afin d'éviter que les pierres ne servent de projectiles.

15h30 - Les manifestants retournent vers la place Antonin-Poncet

Un cortège de 200 manifestants composé d'étudiants et de lycéens a quitté la place Antonin Poncet direction la place Guichard depuis 14h30 environ. Ils ont stagné devant l'Hôtel-Dieu, quai Jules Courmont pendant une vingtaine de minutes et sont en train de rebrousser chemin direction place Antonin Poncet pour aller chercher les manifestants restés sur place. Les CRS les encadrent. L'hélicoptère de la gendarmerie vient en appui. 300 jeunes sont toujours bloqués place Bellecour par les CRS. Des jets de pierres et de grenades lacrymogènes ont été échangés vers 14h30 entre manifestants et forces de l'ordre.

15h - 21 interpellations à la mi-journée

La préfecture annonce 21 interpellations, chiffre arrêté à 12h30. Par ailleurs, elle confirme qu'un véhicule a été renversé dans la matinée à Vénissieux.

14h40 - la rue a le pouvoir

Nombre de vigiles guettent à l'entrée de magasins, le regard en alerte. Vers 12h30, le gérant du kiosque à journaux situé sur la place de la République faisait l'inventaire des dégâts. En quelques secondes, son fond de commerce a été retourné, "par une dizaine de jeunes ", alors que lui-même était à l'intérieur. Que faire ? Se battre, crier ? Il a laissé faire. En face, Habitat. Les portes sont verrouillées et ce sont les vendeuses à l'entrée qui ouvrent lorsqu'elles voient arriver les manifestants. Leur vitrine a reçu deux éclats, mais pas plus. A l'intérieur, les salariés sont solidaires. Le magasin n'a pas de rideau de fer : impossible de se séquestrer en cas de problème. Mais à l'étage, Bruno, un vendeur expérimenté, ne craint pas les pillages. "Les poubelles de salles de bain ne les intéressent pas ". Les salariés ont du mal à venir à travailler. Les journées sont mornes, faute de clients. A l'approche des Terreaux, certaines enseignes sont restées fermées, les rues sont sans voiture. "On dirait un dimanche, relate notre journaliste.Un dimanche 15 août même ! "

@ Fleur

@ Flore Giraud

14h10 - Rassemblement place Antonin-Poncet

"Liberté de manifester !", "libérez les manifestants !", 500 étudiants et lycéens sont rassemblés place Antonin-Poncet depuis 14h, à l'extrémité Sud de la place Bellecour. Ils prévoient de défiler pacifiquement jusqu'à la place Guichard à Lyon 3e. où une assemblée générale est prévue à 15h à la Bourse du travail. Mais les gendarmes mobiles ont bouclé la place Bellecour et empêchent 300 autres lycéens rassemblés autour de la statue de Louis XIV de les rejoindre. Un cordon de CRS séparent les premiers des seconds. Les manifestants demandent aux forces de l'ordre de les libérer.

13h24 - Les CRS contrôlent les entrées et sorties place Bellecour

600 CRS réunis place Bellecour filtrent les entrées et sorties de jeunes lycéens sur la place. "Les jeunes ne peuvent plus en sortir ", témoigne notre journaliste présent sur place. Les nouveaux arrivants ne peuvent pas les rejoindre non plus. La manifestation pacifiste de 14h semble compromise.

13h05 - Les CRS tirent violemment des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants

400 manifestants réunis au centre de la place Bellecour sont dispersés par les CRS qui ont tiré une vingtaine de grenades lacrymogènes près de la statue de Louis XIV. Les CRS avancent, ils prennent place autour de la statue, en lieu et place des manifestants.

11h54 - Manifestation pacifiste à 14h place Bellecour

Le syndicat de lycéens FIDL organise une manifestation pacifiste place Bellecour à 14h, une manifestation "pour protester contre la réforme des retraites et la surenchère sécuritaire qui a lieu aujourd'hui dans le pays et à Lyon en particulier. Le gouvernement est le premier responsable des violences, nous ne céderons pas à sa volonté de criminaliser et de faire taire le mouvement social! ", communique la FIDL.

@ Fleur

11h40 - Deux canons à eau anti-émeutes place Bellecour et l'hélicoptère de la gendarmerie

Depuis ce matin, deux canons à eau sont positionnés place Bellecour au niveau du début de la rue Edouard Herriot et de la rue Gasparin, deux camions anti-émeutes des CRS. L'hélicoptère de la gendarmerie tourne au-dessus de la place.

11h25 - Nouveau rassemblement place Bellecour, le GIPN sort de son camion

Les jeunes lycéens se rassemblent place Bellecour, le GIPN sort de son camion. Plusieurs photographes de presse sont sur place, dont des Parisiens arrivés aujourd'hui pour traiter les événements. 300 jeunes répartis en petits groupes sont là.

11h - Une voiture retournée rue de la Charité

Les lycéens ont commencé à agir. Selon nos journalistes présents sur place, ils ont retourné une voiture rue de la Charité à Lyon 2e, au sud de

la place Bellecour (sur la photo, les forces de l'ordre qui remettent l'auto sur ses roues). Les jeunes auraient également jeté un siège de la terrasse du bar le Garden State sur une voiture. Un abribus devant la Poste centrale a été cassé. Lycéens se sont ensuite évaporés par le Pont de l'Université, les CRS sur leurs talons. Ils se sont dispersés dans le 7e.

voiture renversée ()
© Houcine Haddouche

@ Houcine Haddouche

10h30 - "C'est simple, nous on a que des pierres "

Sur les bords du Rhône, près de l'arbre à fleur et de la place Anthonin Poncet, au début du quai Gailleton, une banderole flotte ce matin entre deux platanes. Les lycéens l'ont empruntée au marché des producteurs de pays et sur l'autre face, ils ont inscrit : "c'est simple, nous on a que des pierres ". Contre le un Etat fascisant.

10h - 300 lycéens réunis Place Bellecour

300 lycéens font face une nouvelle fois aux CRS place Bellecour. Ils n'ont rien fait. Une dizaine de camions de CRS sont présents sur place. Ils ferment l'accès à la rue Victor-Hugo notamment.

9h30 - La Prequ'île une nouvelle fois bouclée

Keolis, gestionnaire des transport en commun lyonnais, a suspendu la desserte de la Presqu'île. Les stations de métro Hôtel de Ville, Cordeliers, Bellecour, Ampère et Perrache sont fermées. La station Saint-Jean n’est ouverte que dans le sens de la sortie.

lundi 18 octobre 2010

Vers une nouvelle extinction ...

La planète de moins en moins vivante

Déforestation de la forêt amazonienne, au Brésil.

Déforestation de la forêt amazonienne, au Brésil. AZOURY RICARDO/F4/SIPA

PLANETE - Le rapport «Planète vivante» du WWF révèle de nouvelles extinctions d'espèces...

Il sort tous les deux ans, et à chaque fois le constat empire. L’édition 2010 du rapport «Planète vivante» du WWF (World Wildlife Fund), publié mercredi, met en évidence l’épuisement des ressources naturelles et la perte énorme de biodiversité dans les zones tropicales. L’empreinte écologique de l’humanité ne cesse de croître: nous consommons actuellement 50% de ressources naturelles de trop par rapport à ce que la Terre peut fournir, soit l’équivalent des ressources d’une planète et demie. Réduisant d’autant la durée de vie de ces ressources.

60% de perte de biodiversité dans les pays tropicaux

Le rapport «Planète vivante» s’appuie sur deux outils: un Index Planète vivante (IPV), indicateur de la richesse de la biodiversité dans le monde s’appuyant sur l’état de santé de 8.000 populations de plus de 2.500 espèces, et l’empreinte écologique, qui mesure la quantité de ressources naturelles consommées.

Ses conclusions sont sans appel: la biodiversité est toujours en déclin, particulièrement dans les zones tropicales. Les pays du Sud ont ainsi perdu 60% de leur biodiversité en moins de quarante ans, contre 30% en moyenne mondiale. Parallèlement, les pays riches consomment beaucoup plus de ressources naturelles que les pays en développement: leur empreinte écologique est trois fois plus importante que les pays à revenu moyen et cinq fois plus importante que les pays à faibles revenus. Ce paradoxe met en évidence l’exploitation des ressources du Sud pour le confort des pays du Nord.

«Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème»

Ce sont en particulier les émissions de carbone qui ont mené à cette situation désastreuse: la consommation d’énergie, mais également la production de viande, sont les principaux leviers d’action pour alléger notre empreinte écologique. Jim Leape, président du WWF International, insiste: «Nous ne pouvons pas être neuf milliards à manger de la viande». Toutefois la question du contrôle de la croissance démographique est secondaire selon lui: «Le vrai challenge est de réduire notre consommation de ressources, pas la croissance de la population».

Pour Vince Perez, président du WWF Philippines, il est urgent de changer nos sources d’énergie et de passer massivement aux énergies renouvelables. Toutefois, les membres de l’ONG sont conscients que la volonté politique n’est pas toujours au rendez-vous: «Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème. Le mérite du rapport du WWF est de traduire un langage scientifique en termes compréhensibles par tous. Mais il reste toujours un problème d’agenda: agir pour les cinquante ou cent prochaines années ne coïncide pas avec la durée des mandats politiques», explique Yolanda Kakabadse, ex-ministre de l’Environnement en Equateur.

samedi 16 octobre 2010

Avatar ou l' esprit incarné en OGM, par Abdoulaye Fall

 Au moment où Avatar allait partir à l’assaut des salles de cinéma, s’éteignait l’auteur de La pensée sauvage et le fondateur d’une anthropologie qui, à travers l’étude de la vie des sociétés amérindiennes et de leurs mythes, avait renversé l'image des peuples primitifs en retrouvant la valeur de leurs formes de vie et de pensée et la grandeur de leurs cultures. C’était le 31 octobre 2009. Avec le film de James Cameron, on mesure la pénétration de la pensée anthropologique de Lévi-Strauss et combien la représentation du sauvage aura servi de miroir à la civilisation occidentale pour qu’elle interroge ses propres fondements et son orientation. Pour emprunter le langage de l’ethnologue, le film cherche à résoudre l’opposition entre nature et culture ainsi que l’opposition entre intelligence et sensibilité. Et si l’on remonte au langage de Rousseau, on pourrait dire qu’il problématise le rapport entre l’état de nature et l’état de civilisation.

Krisna, avatar ou dieu incarné

 Jean-Jacques Rousseau voulait connaître « l’homme naturel » à travers l’étude des sauvages, cherchant dans cette entreprise à « démêler ce qu'il y a d'originaire et d'artificiel dans la nature actuelle de l'homme, et de bien connaître un état qui n'existe plus, qui n'a peut-être point existé, qui probablement n'existera jamais, et dont il est pourtant nécessaire d'avoir des notions justes pour bien juger de notre état présent » [1]. Il est revenu à Claude Lévi-Strauss d’avoir souligné la valeur de ce modèle pour la connaissance anthropologique des sociétés humaines. « L’homme naturel, dit-il, n’est ni antérieur, ni extérieur à la société. Il nous appartient de retrouver sa forme, immanente à l’état social hors duquel la condition humaine est inconcevable » [2]. Ce modèle ne prétend pas correspondre à la réalité observable; il ne peut apporter « la révélation d’un état de nature utopique ou la découverte d’une société parfaite au cœur des forêts », mais il est inestimable en ce qu'il peut servir à apprécier la part du naturel et de l’artificiel dans nos propres sociétés et en nous-mêmes car il est comme un appel à rencontrer et à connaître des cultures qui sont restées plus proches d'une forme de vie originaire que celles qui, comme les nôtres, se sont données à la civilisation mécanique. Si le modèle de « l’homme naturel » est intéressant pour la connaissance de notre réalité, il l’est peut-être plus encore pour la compréhension de nos mythes. Ceux-ci s’épanouissent dans les œuvres savantes comme dans les œuvres de fiction et, sous des figures multiples, mettent en scène un être de nature et redéploient, sans cesse et de mille manières, l’opposition entre la vie naturelle et la vie mécanique. Et c’est le mythe qui nous dira ce qu’il en est de notre rapport à la nature dans la culture qui est la nôtre car le mythe n’est rien moins qu’une fenêtre ouverte sur notre inconscient individuel et collectif. Cela est particulièrement vrai de la science-fiction qui s’alarme ou s’extasie devant les progrès de la techno-science, mais toujours imagine son devenir comme un état de notre présent.

Le film de James Cameron est une parfaite illustration de la structure mythique du modèle de « l’homme naturel ». Avatar reconduit dans sa pureté le mythe positif du « bon sauvage » de l’ethnologie à la science-fiction en élargissant la distance exotique à l’espace interplanétaire. L’être humain qui n’a développé que sa raison machinique et prédatrice est comme handicapé parce qu’il a renoncé à son potentiel corporel et psychique. Il cherche fébrilement à retrouver le lien avec sa propre nature. Refoulée, celle-ci est si éloignée de la forme de vie qu’il a adoptée, qu’elle doit être transplantée dans une autre planète et figurée par un peuple extra-terrestre. Le peuple des Na’vi qui vit sur la planète Pandora représente un modèle imaginaire de « l’homme naturel » qui nous renvoie, comme les sauvages de l’ethnologue, à notre présent. Mais le mythe de « l’homme naturel » est à la fois une fin et un commencement. C’est la manière dont il s’articule avec d’autres mythes, le trajet qui nous y conduit et qui nous le fait quitter qui est susceptible de nous éclairer sur sa signification. Ce serait aller trop vite et pas assez loin que de s’en tenir à l’image éblouissante du désir de vivre et l’on resterait à la superficie si la lumière du mythe, au lieu d’éclairer ce que nous faisons individuellement et collectivement de ce désir, nous rendait aveugles aux formes inconscientes qui disent quelque vérité sur notre civilisation et sur nous-mêmes qui consentons à étouffer l’amour de la vie sous la norme et à vivre comme des machines au nom du progrès de l’homme et de la science.

Pour lire intégralement l'article, suivre le lien :
http://lapenseesymbolique.blogspot.com





vendredi 15 octobre 2010

En France : 50 % de l' alimentation produite est jetée

Le gaspillage alimentaire, privilège de pays riches

Usine d'incinération des déchets ménagers à Marseille.

Usine d'incinération des déchets ménagers à Marseille. TSCHAEN/SIPA

PLANETE - Nos poubelles sont remplies d'aliments non consommés...

Un yaourt périmé, une tranche de jambon en trop, une salade plus très fraîche... Nos poubelles sont remplies d’aliments non entamés, voire encore emballés: chaque année, un Français jette en moyenne sept kilos de nourriture. A la veille de la Journée mondiale de l’alimentation, samedi 16 octobre, le réseau associatif France Nature Environnement (FNE) dénonce le gaspillage de nourriture dans les pays industrialisés, alors que près d’un milliard d’êtres humains dans le monde ne mangent pas à leur faim.

17% du réveillon de Noël dans la poubelle

Le gaspillage commence bien avant la sortie du réfrigérateur. Si l’on compte les productions agricoles qui n’atteignent jamais les étals et les pertes au cours du circuit de distribution, c’est environ 55% de la production agricole mondiale qui serait perdue, selon FNE. Dans les pays riches, les pertes ont plutôt lieu en bout de chaîne, avec le gaspillage lié aux dates de péremption ou à l’aspect esthétique des produits en magasin, tandis que dans les pays en développement ce sont les mauvaises conditions de récolte ou de transport qui condamnent les produits à la poubelle.

Selon une étude menée par Bruxelles Environnement (l’administration de l’environnement de la région de Bruxelles), le gaspillage connaît un pic en Europe au moment des fêtes de fin d’année: 17% des victuailles de Noël sont jetées.

174 euros par an jetés aux ordures

Au-delà de l’aspect «immoral» de ce gaspillage, jeter la nourriture a aussi des impacts importants sur l’environnement. La production alimentaire représente une grande part des émissions de gaz à effet de serre dans le monde: une étude britannique du WRAP (Waste and resources action programme) montre que réduire de moitié le gaspillage alimentaire en Grande-Bretagne reviendrait à ôter une voiture sur cinq des routes.

La production agricole est également responsable d’une consommation d’eau importante (16.000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo de viande rouge) et coûte cher au consommateur: en Belgique, chaque année, c’est l’équivalent de 174 euros de nourriture par ménage qui sont jetés.

A-t-on besoin de «deux pour le prix d’un»?

Pour inciter les Français à agir contre ce gaspillage, FNE propose quelques gestes simples: mieux conserver les aliments (par exemple, en arrosant de citron un fruit entamé), préférer acheter en vrac ou à la coupe pour n’acheter que la quantité dont on a besoin, savoir décrypter les dates de péremption («à consommer de préférence avant le» ne veut pas dire la même chose que «à consommer jusqu’au») et savoir résister aux offres promotionnelles «Deux pour le prix d’un»...

Les ménages ne sont toutefois pas les seuls responsables: magasins et restaurateurs peuvent aussi agir pour réduire leurs déchets. Selon une étude menée par l’A.N.D.E.S. (réseau des épiceries solidaires), en 2008 seuls 8% des fruits et légumes retirés des marchés français sont distribués à des associations caritatives. Il reste donc du travail pour organiser des réseaux de collecte et de distribution.

jeudi 14 octobre 2010

Les gestes au quotidien oui si ....

Denis Baupin: «Les petits gestes sont efficaces, à condition que les politiques les facilitent»


Denis Baupin, adjoint (Verts) au maire de Paris, en septembre 2010.

Denis Baupin, adjoint (Verts) au maire de Paris, en septembre 2010. AFP PHOTO THOMAS SAMSON

PLANETE - L' adjoint au maire de Paris en charge de l'environnement, réagit à la signature de la charte «10:10»...

En signant la charte portée par la fondation de Yann Arthus-Bertrand, Bertrand Delanoë a engagé jeudi la ville de Paris dans une campagne mondiale visant à inciter citoyens, entreprises et collectivités à réduire de 10% leurs émissions de CO2 à partir de 2010.

L’objectif, ramené à une réduction de 3% par an des émissions de gaz à effet de serre, entre dans les échéances du plan climat initié par la ville. Denis Baupin, adjoint au maire de Paris en charge du développement durable, explique à 20minutes.fr comment la capitale devrait diminuer de 30% sur 10 ans ses émissions de CO2.

Comment la ville de Paris compte-t-elle atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre?

Avant tout, il me paraît important de dire que quand cinq tonnes de gaz à effet de serre sont émises sur le territoire de Paris, il y a peu près une tonne sur laquelle nous pouvons agir à travers des compétences municipales et quatre tonnes qui nous échappent. Des opérations comme «10:10» sont donc essentielles pour faire prendre conscience à tous les acteurs économiques et à l’ensemble de nos concitoyens qu’ils ont aussi leur part de responsabilité. Sans ces opérations, sans le fait que chacun se sente acteur, on ne toucherait qu’un cinquième du problème.

Ce qui est demandé aux collectivités locales, c’est de réduire de 3% par an leurs émissions de gaz à effet de serre. C’est à peu prés l’équivalent de l’échéance que nous nous sommes donnée pour notre plan climat, qui est réduire de 30% nos émissions sur 10 ans, jusqu’en 2020.

Que prévoit le plan climat de la ville de Paris?

Par exemple, le plan écoles, qui prévoit de réhabiliter thermiquement les 600 écoles de Paris, vise une réduction de 30% de la consommation énergétique de ces écoles sur 10 ans. De la même façon, le programme qu’on a lancé sur l’éclairage public, c’est-à-dire tous les lampadaires, les feux rouges, toutes les signalisations dans Paris, prévoit une réduction de 30% de la consommation énergétique sur 10 ans. Nous nous engageons sur la réhabilitation thermique de nos 20 mairies d’arrondissement et sur l’année qui vient on va réduire de près de 10% la consommation énergétique par les travaux qu’on va y faire. On est en train de travailler sur l’ensemble des systèmes de chauffage, des chaudières, de l’ensemble des bâtiments publics de la ville de Paris. Ce qu’on a fait en 2008 nous a permis d’économiser l’équivalent de la consommation énergétique de quatorze crèches. Quand on a fait le tramway des Maréchaux, on a refait tout l’éclairage public et on a économisé l’équivalent de la consommation énergétique d’une ville de 10.000 habitants. On est en train aussi de développer le bio dans les cantines, c’est bon pour l’alimentation mais ça permet aussi de réduire les pesticides qui sont extrêmement émetteurs de gaz à effet de serre. Il y a aussi les 4500 logements sociaux qu’on réhabilite chaque année pour baisser leur consommation énergétique.

«10:10» sert à rendre visibles ces actions de la mairie?

Ca nous aide à rendre visibles les actions de la mairie, mais j’insiste: les actions municipales ne suffisent pas. Si nous faisons un tramway, des couloirs de bus, etc, mais que les gens achètent des 4x4, à l’arrivée on n’y arrivera pas. Il faut à la fois qu’on fasse notre part de boulot en tant que politiques et qu’en même temps les différents acteurs fassent les choix qui sont les moins consommateurs d’énergie. Il est donc important que régulièrement il y ait des initiatives comme 10 :10 qui viennent dire autre chose que «l’environnement ça commence à bien faire». C’est insupportable ce genre de phrase. Les problèmes environnementaux sont des problèmes majeurs, qui sont des problèmes de qualité de l’environnement, de qualité de vie, mais aussi des problèmes économiques d’aujourd’hui et de demain si on ne les résout pas. C’est important, y compris pour faire fonctionner l’économie française, que l’on comprenne qu’on doit modifier notre rapport à la consommation énergétique.

La campagne 10:10 est basée sur les petits gestes de chacun. Vous croyez à leur efficacité?

Je crois à l’efficacité des petits gestes, à condition que nous, les politiques, nous fassions aussi notre part du boulot et surtout qu’on les rende faciles. Aujourd’hui, un des principaux problèmes de nos concitoyens, c’est qu’ils peuvent se trouver dans une contradiction: en tant que citoyens, ils ont envie d’être écolos, personne n’a envie d’être pollueur, mais en tant que consommateurs ce qui va leur coûter le moins cher, c’est le comportement polluant. Nous devons leur faciliter la vie. Quand on met en place Vélib’, on facilite le fait d’être un éco-citoyen. Quand on met du bio dans les cantines, on facilite le fait que les enfants soient des éco-citoyens. Quand on a permis à des précaires énergétiques à Paris d’échanger leurs ampoules à incandescence contre des ampoules basse consommation, on rend possible le fait d’être un éco-citoyen même quand on n’a pas les moyens d’acheter des ampoules. Notre rôle en tant que politique, c’est de réconcilier le consommateur et le citoyen. Si on ne fait que culpabiliser les gens en leur disant qu’à eux tous seuls ils vont trouver des solutions, on n’y arrivera pas. Il faut que ceux qui peuvent fassent les gestes mais que nous aidions encore plus ceux qui ont la difficulté à faire ces gestes, sinon on est simplement donneur de leçons et je ne pense pas que ce soit l’idée de Yann Arthus-Bertrand. C’est pour ça que c’est très bien de lier les collectivités, les entreprises et chacun de nos concitoyens dans la même opération pour que tout le monde soit acteur.

Propos recueillis par Audrey Chauvet

mardi 12 octobre 2010

Désastre des boues à l' arsenic

Désastre des boues rouges en Hongrie : quels risques ?

Les boues rouges sont en train d'atteindre le fleuve Danube et la Hongrie redoute une catastrophe écologique majeure suite à la rupture du réservoir d'une usine de production d'aluminium située à Ajka. Rue89 s'interroge sur les risques de ces boues toxiques, y compris en France.

Un million de mètres cube de boue rouge s'est déjà répandu dans les villages autour du site situé à 160 kilomètres de Budapest On déplore six morts et plus d'une centaine de blessés. Sur place, des habitants désertent les lieux. (Voir la vidéo)



Quels sont les risques ?

Sur place, les boues toxiques ont provoqué des brûlures et irritations des yeux. Comment évaluer leur risque réel sur la santé ? Pour le savoir, nous avons interrrogé Jacques Bureau, éco-toxicologue de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) :

« Il est fort probable que ces boues soient toxiques, même si nous n'avons pas de détails sur leur composition chimique ».

Dans les cas les plus graves, ces boues peuvent, outre les dégâts sur les sols, attaquer « les organes fonctionnels » de l'homme. L'association Robin des Bois précise que :

« Le cumul des métaux et minéraux fait des boues rouges un déchet toxique pour la faune aquatique, les animaux domestiques et d'élevage. »

Jacques Bureau ne veut pas s'avancer sur la dangerosité de la pollution en Hongrie, car :

« En plus de leur potentiel toxique, c'est surtout le degré d'exposition aux boues qui fait la dangerosité de ces résidus. »

D'où viennent ces « boues rouges » ?

La production d'aluminium se fait à partir de la bauxite, un minerai importé souvent des régions tropicales et subtropicales.

La première partie du processus de production, qui consiste à transformer la bauxite en alumine -ensuite transformée en aluminium- génère des résidus de boues.

Ainsi, pour une tonne d'aluminium produite, il faut compter trois tonnes de boue rouge. Selon L'UsineNouvelle.com, « ces résidus contiennent des métaux lourds ainsi que du cyanure et de l'arsenic ».

Mais, selon Jacques Bureau, « la composition des boues et leur toxicité peuvent varier en fonction de l'origine du minerai ».

Et en France ?

Il existe dans l'hexagone une seule usine de production d'alumine. Elle appartient à l'entreprise Rio Tinto Alcan et est située à Gardanne (Bouches-du-Rhône). Depuis 1967, ces boues rouges sont rejetées pour moitié en pleine mer et, pour moitié, stockées dans un bassin près de l'usine. Interrogé par Rue89, Alain Pavillon, directeur de l'usine de Gardanne, explique :

« Ces boues sont nettoyées et séchées, avant d'être stockées dans un bassin qui fonctionne en circuit fermé. Ce procédé permet de gagner de la place et surtout de limiter les impacts environnementaux ».

Un comité scientifique, créé en 1995 par décision du préfet et composé d'experts indépendants, surveille de près les impacts des 250 000 tonnes de boues annuelles rejetées en mer (Voir la carte du bassin de l'usine de Gardanne).


Les industriels ont beau dire qu'ils font tout pour minimiser les impacts, ils vont bientôt devoir obéir à une directive européenne : les rejets en mer seront interdits dès 2015, et le stockage dans les bassins de rétention, à partir de 2021.

Comment éviter le stockage des boues ?

Depuis dix ans, à Gardanne, une technologie permet de revaloriser les boues rouges. Nettoyées, elles sont transformées en « bauxaline », un matériau inerte réutilisé dans les secteurs des travaux publics, du bâtiment ou encore de l'horticulture.

Reste que ce type de procédé est rare en Europe. Et qu'en attendant qu'il se développe, « il n'y a pas de solution miracle », selon Jacques Bureau de l'Ineris, si ce n'est « renforcer la sécurisation des digues qui peuvent posséder des défaillances dans leur conception ».

Le directeur de Greenpeace-Hongrie, Zsolt Szegfalvi, estime que :

« la responsabilité de l'usine était claire, il est évident qu'ils entreposaient trop de boue dans les réservoirs. Sur des images par satellite la fissure était déjà visible sur la digue, un jour avant l'accident ».

samedi 9 octobre 2010

la pollution du Danube : Encore

Pollution en Hongrie: un septième mort

Nettoyage des boues rouges, à Devecser, en Hongrie, le 7 octobre 2010.

Nettoyage des boues rouges, à Devecser, en Hongrie, le 7 octobre 2010. Bela Szandelszky/AP/SIPA

PLANETE - Le bilan était de quatre victimes en début de journée...

Le bilan du grave accident chimique qui s'est produit lundi dans l'ouest de la Hongrie s'est alourdi à sept morts ce vendredi. Plus tôt, le bilan s'était déjà alourdi, le corps d'une des personnes disparues ayant été retrouvée.

Dans la matinée, une cinquième personne, un homme agé, a succombé à ses blessures suite à la coulée de boue rouge toxique provoquée par un accident dans une usine de bauxite-aluminium, selon les services de secours et la direction de l'hôpital de Veszprem où il était soigné.

Plus d'un million de mètres cubes de boue toxique

Lundi, un réservoir d'une usine de la ville d'Ajka (160 km à l'ouest de Budapest) s'est rompu, déversant plus d'un million de mètres cubes de boue toxique sur sept villages environnant.

La marée de boue rouge avait tué quatre personnes lundi, dont une petite fille de 14 mois, et fait plus de 150 blessés. Trois personnes sont toujours portées disparues.